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Ghani et Abdullah signent un accord de gouvernement




Ghani et Abdullah signent un accord de gouvernement
En signant un accord de coopération, les deux candidats à la présidence afghane, Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah mettent fin à un feuilleton qui a duré plusieurs moisLa publication des résultats définitifs de l'élection, qui devrait donner la victoire et donc la présidence à M. Ghani selon des sources concordantes, était attendue au plus tard hier dans la journée.Les deux candidats au second tour de l'élection présidentielle afghane, Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah, ont signé hier un accord de gouvernement d'union nationale, mettant a priori fin au feuilleton qui paralyse le pays depuis trois mois. Cet accord de sortie de crise a été aussitôt salué par l'ONU et les alliés occidentaux de Kaboul, qui craignaient qu'une paralysie politique prolongée ne précipite le pays dans la division et les violences au moment crucial où la grande majorité des troupes de l'Otan s'apprête à quitter le pays. MM.Ghani et Abdullah ont signé l'accord de gouvernement d'union nationale à la mi-journée, se donnant l'accolade à l'issue d'une cérémonie sans artifices qui a duré moins de dix minutes au palais présidentiel de Kaboul. Les deux hommes revendiquaient jusqu'ici chacun la victoire en accusant l'autre de fraudes, mais c'est Ashraf Ghani qui devrait selon des sources concordantes sortir vainqueur selon les résultats définitifs, issus du vaste audit des votes mené ces derniers mois sous la supervision de l'ONU. M.Ghani, que les résultats préliminaires du second tour donnaient vainqueur avec 56,4% des voix, devrait ainsi succéder au président Hamid Karzaï, seul homme à avoir dirigé le pays depuis la chute des talibans et l'installation d'un gouvernement pro-occidental à Kaboul à la fin 2001. Aux termes de l'accord signé hier, Abdullah Abdullah devrait désigner un de ses proches chef de l'exécutif ou se nommer lui-même à ce poste appelé à devenir «Premier ministre exécutif» dans les deux ans. Ce scénario signe l'échec d'un processus électoral marqué par de nombreuses fraudes selon les observateurs et qui aura échoué à imposer un résultat incontestable, forçant les deux candidats à négocier et signer un accord avant la publication de résultats définitifs qui resteront sujets à caution. «Je suis heureux que nos frères Ghani et Abdullah aient conclu un accord pour le bien et la prospérité du pays», et «j'espère que leurs efforts apporteront une paix durable au pays», a réagi peu après M.Karzaï, à qui la Constitution interdisait de briguer un troisième mandat. Abdullah Abdullah, ancien compagnon de route du commandant antisoviétique puis antitaliban Ahmad Shah Massoud, avait largement devancé M.Ghani au premier tour (45% des voix contre 31,6%) du 5 avril. Mais juste après le second tour du 14 juin, il avait dénoncé des fraudes massives en faveur de M.Ghani, orchestrées selon lui par la commission électorale et M.Karzaï, redoublant ses accusations après le spectaculaire rebond de M.Ghani au second tour selon les résultats préliminaires. Reste à voir désormais comment les deux camps rivaux pourront s'accorder de cette dualité des pouvoirs inédite depuis 2001, dans un pays où la constitution place la plupart des pouvoirs entre les mains du président. «Il va y avoir deux pouvoirs au sein du gouvernement, à qui il va être très difficile de travailler ensemble», a prédit hier Sediq Mansoor Ansari, un analyste politique et directeur d'ONG afghane. Les deux camps devront faire oublier ces mois de tensions qui ont réveillé des rivalités ethniques, notamment entre Tadjiks du Nord soutenant M.Abdullah et Pachtounes du Sud plutôt favorables à M.Ghani. Ces antagonismes avaient nourri la sanglante guerre civile des années 1990 et favorisé l'arrivée des taliban au pouvoir en 1996. La sortie de crise pourrait permettre de débloquer rapidement un autre dossier: l'accord bilatéral de sécurité avec les Etats-Unis (BSA), que M.Ghani comme M.Abdullah se sont engagés à signer, contrairement à M. Karzaï, fâché avec Washington, qui a refusé de le faire. La Maison Blanche a aussitôt salué l'accord signé hier qui «va aider à mettre fin à la crise politique», et espéré qu'il permette de «conclure le BSA».


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