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Gestion des déchets
Une rencontre informative entre la direction de la Deutsche Gesellschaftfür Internationale Zusammenarbeit (GIZ), son Excellence Götz Lingenthal, ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne, des experts, et des représentants de la presse nationale, a été organisée en la matinée du 24 janvier à l'hôtel El Djazaïr pour savoir où en est la politique nationale de gestion des déchets ménagers et industriels dans un cadre protecteur de l'environnement, et par extension celui du développement intelligent.Cette mission de gestion des déchets ménagers, ou de récupération des abandons, et traitement des rejets de produits chimiques dangereux, pareillement des effluents radioactifs hospitaliers, implique une excellente règlementation, des lois appropriées, des sites d'enfouissement modernes, des centres de différenciation par type de matière pour le recyclage, en plus de la connaissance de plusieurs données géologiques d'ordre régional et local, le tout avec des études hydrologiques des endroits de confinement de proximité afin d'éviter les infiltrations des eaux infectées susceptibles de contaminer les nappes phréatiques, les lacs et les affluents, ainsi que les zones marines.Si la gestion des déchets nécessite des coûts faramineux, sa gérance procure non seulement de substantiels revenus aux entreprises assurant l'enlèvement, le transport, le tri, le confinement, le traitement des lixiviats (liquides issus des déchets), sinon des eaux usées, ou la neutralisation des agents chimiques, indépendamment du recyclage d'énormément de matières premières localement ou à l'étranger.Selon la direction de GIZ, «les grandes questions concernant l'avenir du monde empreignent notre travail. Nous ?uvrons avec nos pays partenaires à un développement durable. Pour la coopération allemande, la notion de la durabilité contient la responsabilité sociale, l'équilibre environnemental, la performance économique, ainsi que la participation politique».Présent en Algérie, d'après Mme Susanne Wahl, directrice résidente, «depuis 1974 déjà, la GIZ conduit avec ses partenaires algériens plusieurs programmes de coopération et dispose d'un bureau en Algérie depuis 1993». Bien entendu, la partie allemande a, au cours de cette entrevue, souligné son fort engagement pour mener à bien, en compagnie avec la partie algérienne, «une coopération pour la protection de l'environnement et l'exploitation durable des ressources naturelles ».Cette collaboration serait faite depuis des décennies. Parmi les partenaires politiques algériens de la GIZ, c'est tout naturellement qu'on retrouve le ministère des Ressources en eau et de l'Environnement, et son chef de programme lié aux questions nous intéressant, Ahmed Fekairi, lequel a pour mission de mener à bon port le logiciel tracé en compagnie des experts de la GIZ. L'objectif du programme est l'amélioration des capacités humaines, institutionnelles et administratives des administrations locales, régionales, et nationales, ainsi que celles des entreprises gestionnaires, pour la mise en exécution d'une gestion des déchets intégrée et créatrice d'emplois.Parallèlement pour le pôle environnemental, il est prévu que la coopération se concentre sur «l'adaptation aux changements climatiques, la gérance durable des ressources naturelles, la Conservation de la biodiversité, la gestion des déchets, la promotion des technologies innovatrices, et surtout respectueuses de l'environnement.Des régions pilotes sont à pied d'?uvre, il s'agit présentement d'El-Kala dans la wilaya d'Annaba, une zone humide extrêmement précieuse pour ses propriétés écologiques, et ses diversités florales et fauniques, où les possibilités d'étude des économies vertes seraient prometteuses.Innover et créer de petites entreprisesCe qui est notable est que la GIZ incite par ses programmes à la création de PME, toutes génératrices d'emplois. Ce qui est intéressant, ce sont les offres d'innovation, pour en finir avec les méthodes obsolètes, comme politique essentielle au niveau des collectivités locales, des zones rurales et urbaines, en proposant des réformes de conditions politiques -cadres pour favoriser l'entrepreneuriat.L'établissement de réseaux multi-acteurs au profit du développement d'innovations locales. L'introduction de nouvelles prestations de service pour les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) avec un soutien aux créateurs et créatrices d'entreprises.Environnement et gestion des déchetsUn méga-chantier d'utilité publiqueL'intendance des déchets, quelle que soit leur nature, est étroitement soudée aux matières vivantes environnementales, donc à la sauvegarde de l'écosystème. Le programme d'action de la GIZ paraît bien timide au regard des opportunités du gigantesque du marché des traitements des déchets et de la protection de l'environnement. Cette mission de gestion des déchets ménagers, englobant la prévention, la récupération et le recyclage des rejets des produits dangereux, quand c'est possible, émanant des industries automobiles, pétrochimiques, chimiques, pareillement des industries pharmaceutiques, implique une excellente règlementation, des lois appropriées, des sites d'enfouissement modernes de par leur imperméabilité, des centres de différenciation par type de matière, à des fins de recyclage, et enfin une stratégie de commercialisation pour la réinsertion des produits transformés dans les circuits commerciaux.Finalement, à l'échelle nationale, ce sont de lourds investissements qu'il faudra consentir. Cependant, ces placements dans la gestion des déchets et la préservation d'un environnement public et naturel sain auront un impact rentable au plan économique en termes de valeur ajoutée sur les terres agricoles, la réduction du chômage, par la création de multiples entreprises moyennes, petites, et très petites aux côtés de la recherche scientifique et des formations spécialisées dans le créneau.La recherche scientifique sera un acteur essentiel avec la formation professionnelle. Leur intégration permettra assurément d'aspirer à la performance et aux innovations presque permanentes dont à besoin le secteur. Plus loin, nous allons voir qu'une bonne gestion des déchets nécessite un savoir-faire et des compétences dans divers domaines de technicité.D'importants dividendes dans les domaines économiques peuvent être soustraits avec une bonne préservation de la biodiversité, en compagnie de la biomasse et du biotope définissant les conditions nécessaires au renouvellement de la vie, qu'elle soit humaine, végétale ou animale.La biodiversité menacéeLa diversité biologique indispensable aux équilibres des écosystèmes est sérieusement menacée avec la pêche industrielle responsable des massacres en règle de plusieurs espèces marines, le non-respect des périodes de reproduction et la capture des poissons qui n'ont pas eu le temps de renouveler les générations futures, le braconnage de la faune sauvage, la déforestation, la destruction gratuite des barrières de corail, cet habitat naturel, où le frai de poissons est déposé, les dépôts de déchets ménagers, où d'innombrables matières toxiques, soit radioactives à ciel ouvert, comme en Côte d'Ivoire, autrement leur rejet en mer, prélude à de très graves crises ayant pour finalité une extinction du monde des vivants à l'échelle planétaire, dont seront responsables les activités et la cupidité humaine.Malgré le lancement de l'année internationale de la biodiversité biologique le 11 janvier 2010 par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avec l'espoir que cette réplique contribuera à une meilleure prise de conscience. Quoique, cet instrument est entré en vigueur depuis la fin de 1993, en étant ratifié par tous les Etats membres de l'ONU, cet engagement de préserver la vie sur terre et dans les mers est resté un capital de réussite très théorique.Le déclin de la biodiversité a pourtant commencé depuis un siècle, avec l'ère de l'industrialisation de la planète. L'appel du secrétaire général de l'ONU «à chaque pays et à chaque citoyen du monde de s'engager dans une alliance mondiale pour protéger la vie sur terre» ne sera jamais pris en compte. Les Etats continuent par leur laxisme à privilégier la croissance économique, au détriment d'une exploitation des ressources de la planète raisonnable.De l'autre côté de l'eau recycléeLa connaissance de plusieurs données géologiques d'ordre régional et local, des études géologiques, hydrologiques et la topographie de proximité des lieux choisis pour chaque catégorie de déchet est fondamentale pour éviter de polluer l'environnement apparent, dans le même temps que celui des sous-sols par des eaux empuanties, autrement dit, carrément toxiques risquant de finir leur périple dans les affluents, la mer, sans quoi dans les nappes phréatiques.Les volets pour le choix des sites et l'assurance de leur perméabilité à l'horizontal comme à la verticale sont donc capitaux. Si la gestion des déchets ménagers et industriels nécessite de forts investissements, surtout pour ceux qualifiés de dangereux ou spéciaux, celle des eaux usées, où les placements financiers sont de moindres importances, pourrait a contrario de politiques de négligence être profitables à l'économie et à la demande sociétale, qu'elle soit rurale ou urbaine.Le recyclage par les stations d'épuration des eaux usées servirait à l'irrigation, le nettoyage des rues et pour les industries consommatrices d'importantes quantités d'eau. La gestion de l'eau en Algérie revêt donc un caractère stratégique, voire vital pour certaines régions qui ont un taux de pluviométrie faible, ou très faible annuellement. L'agriculture saharienne et des Hauts-Plateaux tirerait en termes de rentabilité d'énormes profits si la généralisation d'une telle option se généralisait.Saleté des villes et pollution atmosphériqueDes centaines de milliards de dinars ont été englouties dans l'enlèvement des ordures ménagers, dans nos villes et villages, sans pour autant que des solutions moins coûteuses et plus efficaces soient trouvées. La récupération à la base des gaz à effet de serre chargés de dioxyde de carbone par les industries, en compagnie des centres de traitement des déchets, et une politique stratégique à mener sur le court, moyen et long terme.Changer le mode de consommation énergétique du parc automobile figure parmi les priorités pour diminuer le confinement des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, qui sont responsables du réchauffement climatique, l'autre volet responsable de la pollution atmosphérique est le béton. La fabrication du ciment est, selon les spécialistes, coupable de 80% environ des émissions de CO2. Un bâtiment construit en béton produit durant toute sa durée de vie des gaz à effet de serre.Changer de matériaux de construction serait une importante option pour dépolluer durablement l'atmosphère. En Algérie, ce phénomène d'émission de gaz à effet de serre prend des importances démesurées. En été, des nuages pollués exercent une pression suffocante, notamment chez les habitants des wilayas environnantes. Des particules très fines, invisibles, presque inodores de gasoil collent aux poumons.Parfois, d'autres particules de poussière extrêmement fines de la cimenterie de Meftah participent à couvrir l'Algérois, les wilayas de Boumerdès et Blida d'une chape de plomb noirâtre. Certaines études ont signalé leur implication dans le développement de cancers et de difficultés respiratoires, surtout chez les asthmatiques. Les effets négatifs de l'accumulation dans l'atmosphère des gaz à effet de serre ont été largement commentés par les médias et les écologistes. En Algérie, le réchauffement climatique commence à faire des dégâts.Il serait responsable des baisses cycliques de la pluviosité, des sécheresses, des tarissements des nappes phréatiques, des contre-performances de l'agriculture, de l'accélération de la désertification de la steppe, et des Hauts-Plateaux. Les agrumes de l'Ouest algérien ont démunis de jus en 2015, ce qui a provoqué une chute de leurs prix.En conclusion, nous pouvons affirmer que l'alliance et la corrélation existent bien entre la protection de l'environnement et la gestion des déchets, et que les impacts économiques sont bien réels, qu'ils soient négatifs ou positifs. L'important, après une perte de temps injustifié depuis des décennies, est que les pouvoirs publics aient depuis quelques années décidé de s'occuper de ce dossier des déchets dans toute sa diversité en le dotant des instruments indispensables à sa réhabilitation, somme toute légitime.Décharge d'Oued Smar10 millions de tonnes jetées par anLa décharge d'Oued Smar, qui depuis sa fermeture définitive en juin 2012 afin d'être réaménagée en espace vert, recevait plus de 1 000 tonnes/jour de déchets ménagers et autres résidus émanant de l'industrie automobile comme les huiles brûlées, les batteries acidulées, les pneus et autres carcasses, et ce, sans compter les tonnes de déperdition de matériaux de construction. Cet arrêt des déversements sauvages a été remplacé par d'autres sites tout aussi sauvages, servant de décharges publiques.Qualifiés de sauvages, alors que le mot juste serait primitives, ces dépotoirs poussent comme des champignons un peu partout à travers le territoire national, dont huit dans l'Algérois, dont le centre d'enfouissement d'Ouled Fayet qui devait être à son tour fermé. Nous avons répertorié 250 points noirs où les ordures ménagères moisissent sans aucune prise en charge, objet des caprices des vents qui les éparpillent aux alentours.Pour la périphérie d'Alger, les décharges sont recensées au niveau d'El Hamiz, Bordj El Kiffan, Rahmania, Mehalma, ainsi que deux sites qu'à Tessala El Merdja. Une enveloppe financière aurait été débloquée pour les éradiquer. La wilaya d'Alger a créé récemment deux entreprises pour la prise en charge des déchets domestiques. L'une spécialisée dans la collecte et le transport des déchets (ExtraNet) et l'autre dans la gestion des centres de tri, et d'enfouissement technique (EGCETAL).Ces dernières seront aménagées et inscrites dans le cadre d'un plan de réaménagement du territoire. Une étude réalisée indique que nous jetons 10 millions de tonnes, rien qu'en déchets ménagers annuellement. 760 000 tonnes sont des déchets recyclables et 2% uniquement sont recyclés, selon une source officielle, rendue publique en novembre 2012. La politique de traitement des déchets par les techniques de destruction et d'enfouissement modernes sont toutes récentes en Algérie.Les procédés utilisés persistent dans l'archaïsme de la prise en charge des déchets de la source jusqu'au site final. Anarchie, moyens d'enlèvement et de transport parfois très rudimentaires ou inappropriés. Méthodes de stockage et d'incinération vieilles. Peu de tri ou pas du tout. Si des efforts sont faits par les autorités publiques pour la multiplication de centres d'enfouissement technique, en même temps qu'en appui, il est programmé l'installation de 32 déchetteries, ainsi qu'une trentaine de centres de tri, prévus dans plusieurs wilayas du pays, en compagnie d'une ouverture du marché au privé et aux sociétés étrangères spécialisées dans le traitement des déchets.Il conviendrait, cependant, de s'avouer que la tâche reste démesurée comparativement aux moyens jusque-là mobilisés. Bien que le ou les créneaux relatifs à l'exploitation des déchets urbains, entre autres, soient porteurs. Faute de communication des autorités, les postulants à se lancer en créant des petites et de très petites entreprises d'enlèvement ou de traitement des déchets restent très en marge du secteur d'enlèvement ou de traitement des déchets, et ne parlons pas des formations des techniciens qui seront appelés à annihiler les produits reconnus dangereux.La partie allemande représentée par GIZ proposant de mener une politique au niveau des collectivités locales, des zones rurales, et espaces urbains, pour favoriser l'entrepreneuriat par des réformes structurelles, en introduisant de nouvelles prestations de service pour les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) est sur le bon chemin. Ce secteur a besoin d'acteurs innovateurs constamment mobilisés pour les nobles besognes qui les attendent.Le spectre d'Oued Smar réapparaît en d'autres endroitsPresque tout est recyclable, même ce qui a été déjà recycléOued Smar comme décharge publique à ciel ouvert est restée notoire par sa longitude. Cet espace sinistre, en dépit de l'anarchie que le caractérisa, a joué un rôle économique, aussi minime fut-il, pour faire vivre dans l'indignité des centaines de familles, trouvant dans ce qui était jeté matière à subsistance. Nonobstant les odeurs éc?urantes, nauséeuses, les vecteurs de maladie transmissibles, l'empoisonnement de l'air, du sous-sol, des terres environnantes, avec les dégâts occasionnés sur la santé publique, des décharges à l'image de celle d'Oued Smar sont créées souvent pour masquer les démissions des autorités, qui faute de moyens financiers, puis de véritables prises en charge de ce dossier sensible, avaient préféré masquer la réalité.Il aura fallu 50 ans après l'indépendance pour que les choses commencent à bouger dans le bon sens, en vue de l'éradication complète de la plus gigantesque et de la plus célèbre poubelle d'Algérie ; pourtant, l'argent à coulé à flot dans les banques publiques au point où personne ne savait quoi faire avec les surliquidités. Le problème de la production, puis de l'enlèvement des déchets, phénomène né avec l'adoption par les Algériens de la société de consommation, ensuite de surconsommation, est d'abord et avant tout lié à l'incivisme. Les plus performantes techniques d'enlèvement d'ordures, d'enfouissement, de recyclage et de leurs destructions n'y pourront pas grand-chose, si les mentalités ne suivent pas. Dans ce contexte culturel, il y a un travail gigantesque à faire.RétrovisionnageUn article paru dans le quotidien « La Tribune » en 2009 d'Abderrahmane Semmar décrivait des scènes avec photos à l'appui sur la déchéance humaine de certains de nos compatriotes vivant avec leurs familles dans des bidonvilles, au beau milieu des détritus. Le travail des enfants en ces endroits était une pratique courante.En voici quelques extraits :«En effet, entre 1 000 et 3 000 personnes recherchent, chaque jour, leur pitance sur la décharge publique d'Oued Smar, gigantesque amas de tonnes d'ordures où les monticules de déchets atteignent aujourd'hui une hauteur de 62 m ! Plus de 250 personnes y vivent carrément dans des dizaines de baraques de fortune plantées en contrebas des collines de détritus. Dans ces maisonnettes, les chiffonniers, qui ne connaissent que le spectacle des ordures, travaillent, mangent, dorment et se lavent au milieu de ces déchets. Certains d'entre eux n'ont probablement jamais connu d'autres paysages que cette décharge et cette effervescence d'hommes et d'enfants se disputant un morceau de plastique ou de métal à recycler.»Destruction des déchetsLe traitement thermiqueIl s'agit d'une combustion à très haute température (pour les déchets organiques) ou d'une séparation par évaporation (pour les fluides usagés ou les déchets fortement aqueux). - Traitement physico-chimique minéral ou organique tel que le «stripping», procédé d'extraction des composés volatils par entraînement à l'aide d'un gaz.Traitement biologiqueC'est la transformation de la matière organique dissoute en une boue qui sera extraite de l'eau. Ce traitement est adapté aux déchets liquides biodégradables. D'autres traitements sont parfois utilisés comme la bio-rémédiation (dégradation des polluants par des micro-organismes) ou le système de stabilisation-confinement (réduction au maximum du volume des déchets, stabilisation des déchets et leur confinement dans un emballage primaire).Transport des marchandises dangereuses, ou pas, et leur anéantissementDéchets domestiquesLe transport des marchandises ou déchets reconnus dangereux, ou pas, doivent être sévèrement règlementés. Il a été et est toujours constaté que des camions inadaptés au transport des détritus ménagers sont utilisés par les sociétés chargées de leur acheminement vers les décharges publiques ou centres incinérateurs.Le plateau des véhicules est souvent découvert, ce qui provoque l'éparpillement tout le long du trajet de toute une variété d'ordures. Parmi les déchets domestiques, on retrouve toute un éventail de matière tels les résidus des fruits et légumes, les eaux usées, les détergents, les chiffons, les savates, des peluches, les chambres à air, les pneus, le verre, le plastique, la ferraille, le bois, les peintures à eau, ou laquées inutilisées, les teintures, les encres, les ciments, les plâtres, le papier, les cartons, les batteries et, parfois, pas mal de carcasses de composés électroniques.Les déchets dangereuxDans la catégorie des déchets classés très ou simplement dangereux, on retrouve les explosifs, les gaz, les matières solides ou liquides inflammables, les matières toxiques, infectieuses, les matières radioactives et corrosives. Les déchets dangereux sont les déchets issus de l'activité industrielle qui représentent un risque pour la santé humaine, faunique ou florale, ainsi que de critiques menaces sur l'environnement. Pour chaque produit à risque, il y a nécessité d'un traitement adapté, dont l'exploitant ou ceux qui le produisent sont responsables.Que deviennent les effluents radioactifs hospitaliers 'Au-delà de la production d'électricité par l'énergie nucléaire, la radioactivité a de nombreuses autres applications notamment en médecine, dans la recherche et dans l'industrie. Si le nombre de petits producteurs est important, la quantité de déchets radioactifs qu'ils produisent est très faible mais d'une activité supérieure à 1 giga becquerel. Les sources radioactives sont utilisées en médecine pour établir des diagnostics et pour certaines thérapies. Toutes ces applications génèrent des déchets radioactifs dont la nocivité est plus ou moins importante.Quelle qu'elle soit, il est important de l'identifier et de mettre en ?uvre les moyens de gestion adaptés à chacun de ces déchets. D'où viennent-ils ' ° La médecine nucléaire. Au sein des hôpitaux, les services de médecine nucléaire manipulent les radioéléments qui vont générer des déchets radioactifs. La radiodiagnostic utilise la propriété de certains éléments d'être fixés préférentiellement par un organe et d'être facilement observables, l'iode sur la thyroïde par exemple.C'est la scintigraphie, utilisée aussi pour les affections du cerveau, du c?ur, du rein... Gamma Caméra (www.andra.fr). En France, près de la moitié des cancers sont traités par radiothérapie. Le rayonnement de certains isotopes radioactifs (le cobalt par exemple) détruisent les cellules cancéreuse. *Source : Sciences et technologie de l'eau Laure Fremery Sandrine RigaudLe nucléaire Les programmes de construction de centrales nucléaires pour obtenir de l'électricité à bas coût de production produisent des résidus qui restent radioactifs 200 000 ans pour les éléments dits «à vie longue». Le retraitement des déchets nucléaires est déconseillé en raison des risques élevés qu'il représente sur l'irradiation de l'environnement. Pour l'instant, les gouvernements des pays producteurs d'énergie nucléaire se contentent de les stocker profondément dans des sous-sols supposés hermétiques. Les déchets nucléaires ne sont pas recyclables de façon rentable et demeurent une menace pour les générations futures, leur anéantissement complet est impossible au stade des connaissances d'aujourd'hui.Les boues toxiques et les boues rougesLe problème de la prise en charge et du traitement des boues toxiques en Algérie est apparu récemment. Il semble qu'il n'y est pas pour l'instant de solution mis à part leur stockage empêchant leur essaimage apparent. Le 5 novembre 2015, le Brésil a connu le plus grave accident environnemental de son histoire : 50 millions de tonnes de résidus de minerai de fer ont englouti une vallée après la rupture de deux barrages appartenant à des compagnies minières. Après avoir causé la mort d'au moins douze personnes, les boues toxiques se sont ensuite écoulées le long d'un des fleuves les plus importants du Brésil, tuant la faune et la flore sur 850 km, jusqu'à l'océan Atlantique.FranceL'usine d'aluminium de Gardanne, du groupe Rio Tinto, rejette plus de 200.000 tonnes de boues rouges... dans la Méditerranée. Cette production a pourtant un coût écologique majeur causé par «les déforestations» et «les pollutions importantes» générées, rappelle dans uncommuniqué Les Amis de la Terre France. «Chaque tonne d'aluminium entraîne le rejet de 4 tonnes de boues rouges néfastes tant par leur quantité que par leur pH (potentiel hydrogène, ndlr) basique», précise l'association écologiste.Les sables bitumeuxIl s'agit de pétrole visqueux contenu dans du sable.S'il est souvent question de l'impact des sables bitumineux sur le dérèglement climatique, on parle moins de leurs conséquences sur les ressources en eau et la biodiversité locale. Extraction excessive et pollutions commencent à faire sentir leurs effets, jusqu'à l'océan Arctique. Il y a cinquante ans, lorsque commencèrent les travaux de construction de la première exploitation commerciale de sables bitumineux en Alberta, plus de 400 aborigènes menaient une existence modeste dans cet écosystème marécageux de plus de 3 000 km2.Les étés dans le delta et dans le lac Athabasca, immédiatement à l'Est, donnaient suffisamment de poissons non seulement pour subvenir à leurs propres besoins, mais aussi pour soutenir une petite pêcherie commerciale. Avec l'automne arrivaient des milliers d'oies et de canards en route vers le sud, qui faisaient étape pendant plusieurs jours dans le delta avant de poursuivre leur migration. L'hiver, il y avait des élans, des caribous et des bisons à chasser.Au retour du printemps, il y avait des ?ufs de sterne, de goélands, de canards ou d'oies à collecter, et suffisamment de rats musqués pour remplir un bateau en une journée. Les rats musqués et les ?ufs d'oiseaux constituaient aussi une source fiable de nourriture pour des visons, des lynx, des coyotes, des loups et d'autres prédateurs.Les pesticidesLa contamination des sols, et de l'environnement par une utilisation de doses élevées et soutenues par les agriculteurs afin d'obtenir de bien meilleurs rendements qu'une agriculture traditionnelle, où l'utilisation des pesticides est réduite à sa plus simple expression. Les risques sur la santé publique ont été scientifiquement établis, car ils seraient responsables de cancers qui toucheraient plus particulièrement les enfants, vivant au sein des zones agricoles, pratiquant un usage excessif de pesticides. Leur solubilité dans l'eau se fait très facilement. Capables de réactions chimiques qui modifient leurs comportements, allant jusqu'à les muer en composés inorganiques capables d'altérer les biotopes.Le prix mondial du développement insoutenableAussi important et reconnu qu'il soit au niveau international, le delta est en train de mourir lentement. Le changement climatique, les barrages hydroélectriques, la pollution et les extractions massives de l'eau des rivières pour la fracturation hydraulique et l'exploitation des sables bitumineux affectent si lourdement l'intégrité écologique de la région que Wandering Spirit est maintenant la seule personne qui continue à y vivre tout au long de l'année.La pêcherie commerciale est abandonnée, en raison notamment de lésions et de malformations qui rendaient le poisson invendable. Les truites que l'on pouvait capturer dans la partie aval de la rivière Athabasca ont disparu. De même la plupart des caribous. Les populations de rats musqués ont décliné si brutalement que les aborigènes ont renoncé à les piéger. Les oiseaux sont eux aussi touchés.Les populations de gibiers d'eau comme les macreuses ou les fuligules ont chuté de 70% ou plus depuis les années 1950. Les ?ufs de goélands à bec cerclé collectés en 2012 contenaient 139% de mercure de plus qu'en 2009. « Rien sur la planète ne peut être comparé à la destruction en cours dans cette partie du monde», résume David Schindler, un scientifique canadien de renommée mondiale qui étudie la région depuis plus de 20 ans. «S'il y avait un prix mondial du développement insoutenable, les sables bitumineux seraient sûrs de gagner.»





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