Algérie - Algérie-Sahara Occidental

Gdeim Izik, haut lieu de la résistance


Désobéissance civile et exode massif des populations sahraouies des villes occupées sont les nouvelles armes auxquelles a recours désormais le Front Polisario pour casser le mythe des «provinces pacifiées et prospères du Sud marocain». Un cauchemar pour le pouvoir d’occupation marocain. Gdeim Izik, le «camp de la liberté» érigé le 10 octobre dernier à une quinzaine de kilomètres à l’est d’El Ayoun — 8000 tentes dressées en plein désert — est ainsi devenu, en l’espace de quelques semaines, un haut lieu de la résistance sahraouie. «Les populations sahraouies dans les territoires occupés ont opté pour une autre forme de résistance pacifique en s’exilant massivement en dehors des villes et en dressant des campements de fortune», déclarait au lendemain de l’installation un diplomate sahraoui. Entamé à la veille de la visite au Sahara occidental de Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, ce mouvement de protestation coordonné par le Front Polisario a fait le plein de l’adhésion populaire. Les derniers rapports du ministère des Territoires occupés et des communautés font état de plus de 14 000 personnes déplacées des villes occupées d’El Ayoun, Dakhla, Boujdour et Smara, pour protester contre la marginalisation, l’oppression et la paupérisation du peuple sahraoui. Certaines ONG occidentales estiment entre 15 000 et 20 000 le nombre de Sahraouis à avoir rejoint, malgré la terreur que faisaient régner sur place les forces armées royales, le camp de la liberté. Cet acte de désobéissance civile — sans doute la plus importante manifestation dans les territoires occupés depuis 1975 — témoigne, d’après l’agence Sahara Press Service (SPS), de «la frustration du peuple sahraoui devant l’impasse et l’échec des Nations unies dans la mise en application des résolutions pertinentes quant à la décolonisation du Sahara occidental». Marginalisation, oppression et paupérisation, les révoltés de Gdeim Izik ont crié plus d’une frustration à la face du monde. Tout le contraire du discours et de la propagande marocains qui s’évertuent à louer les «bienfaits de l’occupation», à présenter les villes du Sahara occidental comme jouissant d’une harmonieuse «intégration économique et politique», de plans de développement à coups de plusieurs dizaines de milliards de dirhams. Le gouvernement marocain se targue en effet d’avoir réalisé, entre 1984 et 2004, une croissance de la consommation par habitant deux fois plus élevée que la moyenne nationale. La pauvreté aurait même reculé de plus de 66% en 20 ans, «soit deux fois plus rapidement qu’à l’échelle nationale (32,4%)». Le 24 octobre dernier, le Front Polisario a appelé l’Union européenne à «annuler» tous les accords de pêche conclus avec le royaume chérifien et à procéder au «gel immédiat» du statut avancé accordé à celui-ci. «L’arrivée dans des camps démunis, à l’est d’El Ayoun occupée, de dizaines de milliers de déplacés sahraouis pour protester contre leurs mauvaises conditions économiques et sociales prouve indéniablement que ces derniers ne jouissent pas de leurs richesses naturelles que les autorités d’occupation marocaines continuent de piller».                
 


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