Le Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger (MEND), le principal
mouvement armé du sud du Nigeria, a déclaré son intention de saboter le projet
de gazoduc transsaharien. Cette déclaration intervient moins de 24 heures après
la signature de l'accord intergouvernemental sur ce projet du gazoduc de
transport de gaz nigérian vers l'Europe, via le Niger et l'Algérie.
«Tout argent placé dans ce projet sera jeté par les fenêtres, car nous
ferons en sorte qu'il subisse un sort identique à celui que subissent
aujourd'hui les autres gazoducs », a affirmé le Mend qui s'attaque depuis
quelques semaines aux installations pétrolières et gazières de la région du
Delta.
Le groupe promet que dans les prochaines 72 heures, l'opération de
sabotage des installations pétrolières et gazières du sud du pays, baptisée
Hurricane Piper Alpha, «sera renforcée en (une opération) Hurricane Moses».
Le porte-parole de la Force mixte police-armée (JTF) du Nigeria, une
unité spéciale dédiée à la protection des installations pétrolières, a réagi
immédiatement aux menaces du Mend en affirmant que ce dernier «ne fait que
vociférer» et qu'«ils ne peuvent pas réussir».
«La JTF protègera et sécurisera toutes les installations de gaz et
pétrole et tous les employés de la région», affirme le colonel Robe Abubakar. A
noter que plusieurs installations pétrolières ont été attaquées ces derniers
jours. Le groupe pétrolier Shell vient en tête des compagnie touchées par ces
actes de sabotage menés par le Mend, dont trois en moins d'une semaine.
Le futur gazoduc (Trans-Saharan Gas Project - TSGP), dont le coût de
réalisation est estimé à 10 milliards de dollars, devrait transporter du gaz
naturel nigérian pour alimenter l'Europe dès 2015, à partir du delta du Niger
sur une distance de plus de 4.000 kilomètres, via le Niger et l'Algérie.
L'accord de construction a été signé vendredi par les ministres de l'Energie
des trois pays : Chakib Khelil (Algérie), Rilwanu Luckman (Nigeria), Mohamed
Abdelaye (Niger). «En signant cet accord, les trois gouvernements donnent
instruction à leurs compagnies pétrolières nationales respectives de lancer la
phase de définition du projet », a déclaré le patron de la Nigerian National
Petroleum Company (NNPC), Mohammed Barkindo.
Selon M. Lukman, «l'étude a démontré que le projet du TSGP était
techniquement réalisable, économiquement viable et qu'il existait une
opportunité de marché de 15 à 20 milliards de pieds cubes de gaz à partir de
2015 ». «Nous allons maintenant parler avec des partenaires potentiels »,
a-t-il ajouté. Rappelons que les compagnies Total, Gazprom et l'Italien Eni ont
déjà exprimé leur souhait de prendre part à ce projet. Le transsaharien est
détenu à 90 % par Sonatrach et la NNPC, et 10 % pour le Niger. Selon Khelil,
une part estimée à «environ 20 %, soit 2 milliards $», pourrait être accordée à
d'autres acteurs pour ce projet.
Le ministre nigérien a de son côté estimé que l'instabilité qui règne
dans certaines régions des pays signataires ne devrait pas «hypothéquer
l'avenir du projet», classé comme «projet prioritaire» du Nepad.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com