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Gaz de schiste
Les perspectives de l'industrie gazière algérienne ont été au c?ur d'une conférence de haut niveau sur la sécurité des approvisionnements gaziers en Méditerranée, tenue à Malte, il y a quelques jours.Une rencontre à laquelle a été convié le PDG de la compagnie nationale des hydrocarbures, c'est l'occasion pour lui, non seulement de réitérer une fois de plus les positions de l'Algérie concernant l'équilibre des marchés gaziers, mais aussi de dresser un tableau exhaustif des principaux objectifs tracés dans le cadre du Plan de développement à moyen terme de Sonatrach (PMTE), plan qui prévoit des investissements de l'ordre de 100 milliards de dollars à l'horizon 2018 dont 42 milliards seront consacrés, selon l'APS, au développement de plusieurs gisements pétroliers et gaziers.Abdelhamid Zerguine, qui a insisté sur la fiabilité de Sonatrach en tant que fournisseur traditionnel de gaz, a mis en avant les efforts entrepris par la compagnie nationale pour consolider ses réserves d'hydrocarbures, lesquelles ont enregistré cette année le plus haut niveau de réserves en place depuis 1967. Ainsi, les efforts d'exploration entrepris entre 2010 et 2013 ont permis 112 découvertes, permettant de porter le niveau des réserves récupérables de 4200 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) à 4420 millions de tep.Des réserves à consolider grâce au développement du conventionnel et du non-conventionnel. Les ressources non conventionnelles dont dispose l'Algérie sont, d'ailleurs, au centre d'un vif intérêt de la part de nombreuses majors et juniors pétrolières.Le PDG de Sonatrach, qui a, à ce titre, évoqué l'évaluation du potentiel existant à travers des accords de coopération avec ENI, Anadarko, Talisman et Shell, ainsi que des contrats de consulting, a indiqué que les tests réalisés ont permis de relever que «les débits obtenus restent comparables à ceux réalisés sur les gisements shale américains produisant commercialement».Des résultats qui confortent d'ailleurs l'option de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, particulièrement les shale gas, qui devrait intervenir assez vite. C'est ainsi que M. Zerguine veut «envisager rapidement le passage à la phase pilote dans la perspective de mettre ce potentiel en production, à partir de 2020, avec une capacité de production d'environ 30 milliards de mètres cubes comme première phase».Une industrie qui suscite un débat en Algérie, mais qui permettra, selon le patron de Sonatrach, de sécuriser les approvisionnements du marché interne dont les besoins en gaz croissent à un rythme de 5 à 7% par an, mais aussi de préserver son «rôle en tant que fournisseur fiable et partenaire stratégique de gaz naturel pour la région européenne et en particulier la zone Méditerranée». Il va sans dire que cet objectif passe aussi et surtout par le développement des ressources conventionnelles dont une partie demeure malheureusement sous-exploitée.22 milliards de dollars pour l'amont gazierA ce titre, le PMTE donne la part belle à l'amont, avec pour objectif d'augmenter le niveau de production à plus de 225 millions de tep à l'horizon 2018, dont près de la moitié constituée de gaz naturel.Environ, 42 milliards du montant global investi sont consacrés au développement de ces gisements, dont 22 milliards de dollars consacrés à l'amont gazier. M. Zerguine insiste aussi sur les efforts entrepris par Sonatrach pour le développement des régions gazières non matures du Sud-Ouest algérien, avec un programme global de développement accompagné par la réalisation du nouveau gazoduc GR5.Les infrastructures de transport font d'ailleurs l'objet d'une attention particulière de la part de la compagnie pétrolière nationale. Il est ainsi question d'un programme d'investissement de 8 milliards de dollars pour le développement du réseau de transport par canalisations en vue d'accroître ses capacités de 57 millions tep/an.Bien qu'ambitieux, les projets d'investissements de Sonatrach demeurent cependant fortement corrélés à la problématique des coûts et des prix du gaz sur le marché international.A ce sujet, le PDG de Sonatrach a mis en avant un contexte caractérisé par une persistance des incertitudes sur les déterminants majeurs des marchés gaziers, ainsi que la pression pour révision à la baisse des prix. Celui-ci met également à l'index les tentatives des consommateurs avec l'objectif de démanteler tous les mécanismes traditionnels réglementant les marchés gaziers et ayant fait «leurs preuves dans la préservation de l'équilibre des intérêts et qui ont généré le développement fulgurant financier, technologique et humain dans l'industrie gazière».Et d'avertir qu'une baisse des revenus gaziers ne permettra pas de rentabiliser les installations gazières capitalistiques, ce qui aura un impact certain sur l'offre à long terme. S'il insiste sur le fait que le gaz demeurera important dans le mix énergétique, le patron de Sonatrach estime que «l'offre gazière ne pourra pas continuer à se développer sans un partage équilibré des risques sur toute la chaîne d'approvisionnement» et que toute politique dans ce domaine doit être consensuelle.




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