Algérie - A la une

Gaïd Salah : cap maintenu sur la présidentielle




Le général de corps d'armée s'arc-boute sur la tenue de la présidentielle dans les délais constitutionnels. Il appelle à la Constitution, en urgence, d'une instance d'organisation du scrutin.Le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, était attendu sur le terrain du dialogue autour d'une issue politique à la crise, il est resté sur sa propre feuille de route : l'organisation de la présidentielle dans les délais constitutionnels. Dans un discours qu'il a prononcé hier au terme de sa visite dans la 4e Région militaire à Ouargla, il a exprimé ses intentions de manière claire et précise.
Après avoir longuement épilogué sur ce que devrait être, selon sa conception, le mouvement populaire, il s'est attaqué à tous ceux qui s'opposent au rendez-vous électoral du 4 juillet. Selon lui, la masse des citoyens insurgés contre le régime est manipulée, et les acteurs politiques et de la société civile poussent au pourrissement. "L'impasse politique et le vide constitutionnel planifiés de manière délibérée par ces entités sont un parcours aux conséquences désastreuses sur les plans économique et social du pays", a affirmé le vice-ministre de la Défense. Aussitôt, il a présenté la tenue de la présidentielle à la date à laquelle le corps a été convoqué par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, comme l'unique parade à ce qu'il qualifie de tentative de plonger le pays dans le vide constitutionnel. "La tenue des élections présidentielles mettra un terme à tous ceux qui tentent de faire perdurer cette crise (?) Elle permettra d'éviter de tomber dans le piège du vide constitutionnel et tout ce qui s'ensuivra comme dangers et dérapages aux conséquences désastreuses", a-t-il déclaré, puis d'appeler à "l'installation de l'instance indépendante pour l'organisation et la supervision des élections".
Il a même exhorté les pouvoirs publics à accélérer "la prise des mesures adéquates pour la mise en ?uvre de ce mécanisme constitutionnel, considéré comme l'outil juridique idoine pour préserver la voix de l'électeur et donner une crédibilité aux élections". Le général de corps d'armée sort, ainsi, complètement du rôle que lui confère la Constitution au respect de laquelle il semble si attaché. Il n'est guère habilité à s'ingérer dans l'organisation d'un scrutin, mission dévolue, conformément à l'article 193 de la Loi fondamentale, aux pouvoirs publics qui sont le chef de l'Etat, le gouvernement et, à différents échelons, les collectivités locales. Le contrôle du processus est assuré par la Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise) dont les modes de constitution et de fonctionnement sont consignés dans l'article 194. Sur quel fondement constitutionnel le général-major Ahmed Gaïd Salah s'appuie-t-il pour charger un organe indépendant de l'organisation de la présidentielle ' Aucun évidemment.
Sauf s'il y a eu erreur sur la sémantique et qu'il faisait, en réalité, allusion à la Hiise. Quoi qu'il en soit, le chef de l'institution militaire ne prend pas en compte, dans sa démarche jusqu'au-boutiste, le refus de millions de citoyens, qui forment l'essentiel du corps électoral, à aller aux urnes le 4 juillet prochain, et celui d'au moins 400 élus et de très nombreux magistrats à superviser le processus électoral. Il en découle des difficultés insurmontables à réunir les parrainages des candidats potentiels à la présidentielle, à faire campagne électorale et même à ouvrir les bureaux de vote le jour du scrutin.

Souhila Hammadi


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)