Algérie

Frères de paix



Un cheval est prisonnier des barbelés dans le no man's land. Les Anglais dans leurs tranchées l'ont vu. Les Allemands, à quelques dizaines de mètres, dans leurs tranchées, en face, l'ont vu eux aussi. Un jeune Anglais, un drapeau blanc à la main, va voir le pauvre animal à terre. Un jeune Allemand vient le rejoindre, une cisaille à la main. Les deux jeunes soldats essayent de trouver la meilleure manière de libérer le cheval des fils barbelés qui enserrent ses pattes et une partie de son corps. Ils discutent un peu. L'Anglais appelle l'Allemand «Fritz» qui lui répond qu'il s'appelle Peter, un prénom anglais aussi. Ils se présentent et se serrent la main. Ils parlent même de leurs projets d'après-guerre.L'Allemand et l'Anglais ont réussi à libérer l'animal. Chacun d'eux veut prendre le cheval. D'accord pour «ne pas recommencer à se battre», ils laissent le destin décider à leur place. Le jeune Allemand sort une pièce de monnaie de sa poche. Il choisit «face» tout en expliquant à «son ami» que c'est la face du «Kaiser». La pièce tombe «pile». Le jeune Allemand fair-play accepte le verdict en faisant remarquer en plaisantant que c'est certainement parce que son Kaiser n'est pas content de lui. C'est le moment de se séparer et de revenir chacun vers sa tranchée, attendant la reprise de la bataille prévue dans deux heures. L'Allemand offre la pièce de monnaie à l'Allemagne, en lui disant que quand il sera dans sa ville en Angleterre, il ne va pas ainsi oublier son ami de Düsseldorf.
Ce petit passage dans le film War Horse de Steven Spielberg et dont l'histoire se déroule en partie en France durant la Première Guerre mondiale montre l'absurdité de la guerre dans laquelle des gens qui ne se détestent pas se font la guerre parce les politiciens l'ont décidé à leur place. Ils ne sont ainsi que des victimes d'un cruel engrenage.
K. B.
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