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Frane (Ouargla)
Lakhdar, le père, essaie de gérer cette situation tant bien que mal au quotidien en compagnie de sa femme et épaulé de temps à autre par son cousin, Mohamed.Les Hebbal occupent une modeste maison en matériaux locaux et vivent dans le dénuement le plus total. Sans emploi, Lakhder arrive difficilement à subvenir aux besoins grandissants de sa famille, en plus des frais de soins, des traitements parfois coûteux et interminables, du transport et autres besoins.Le quinquagénaire soutient que sur ses quatre enfants, seul l'aîné bénéficie de la carte de handicapé, et encore, Lakhdar illettré de sa situation, ne connaît pas tous les rouages de l'administration, puisque depuis l'acquisition de la fameuse carte, il n'a pas pu bénéficier de la carte «Chifa» donnant accès aux médicaments gratuitement, chose qui réduit encore une fois les ressources financières de la famille déjà très minces.AssistanceLakhdar fait l'objet de la sympathie des autorités locales et des associations qui ?uvrent dans la région, cela lui a permis de bénéficier d'un financement pour un logement rural, octroyé par l'APC de N'goussa, mais pour lequel il trouve d'énormes difficultés à suivre la mise en ?uvre vu son énorme responsabilité de veiller en permanence sur ses enfants malades.«A chaque fois que je m'apprête à entamer les travaux, un de mes fils rentre en crise, des veillées ininterrompues, des soins qui m'obligent à rester auprès d'eux des nuits entières, ces veillées incessantes m'affaiblissent considérablement, ainsi que mes enfants.» Avant, ce père de famille avait la force de la jeunesse, il se fait désormais vieux et éprouve d'énormes difficultés à faire face aux péripéties de la maladie de sa progéniture.Loin de se plaindre, il loue les générosités de Dieu et l'aide de son entourage et des associations, mais ce qui l'inquiète le plus, c'est l'avenir des siens, et en particulier le tout dernier pour qui il espère un avenir différent de ses frères. Lakhdar a bien tenté de l'inscrire dans l'établissement spécialisé de Mekhadma, mais faute d'internat il lui a été impossible d'accomplir les démarches vu l'éloignement de Frane, distante de plus de 45 km de Ouargla.Pour l'aîné, en âge avancé et souffrant de complications, la famille n'arrive plus à maîtriser la situation et appréhende son impact sur ses frères. Là encore, le père de famille a essayé de l'interner à l'hôpital psychiatrique d'El H'deb, mais en vain, car les médecins renouvellent le traitement sans envisager un internement. Or, ce dont a besoin Lakhdar, c'est une assistance permanente, la prise en charge de ses enfants handicapés mentaux est au-dessus de ses moyens physiques. Quant au garçon, «il se portait très bien, il allait même à l'école, mais malheureusement vous pouvez constater par vous-même que dans ces conditions il ne pourra jamais se rétablir», affirme Lakhdar.SolidaritéL'aide associative a permis à Lakhdar et sa famille d'envisager de bénéficier des aides octroyées par l'Etat pour les handicapés. Parmi les associations les plus actives auprès d'eux «Farhat Yatim» (La joie de l'orphelin), qui n'est, certes, pas spécialisée dans ce genre de cas sociaux, mais qui arrive quand même à faire le nécessaire et rendre le quotidien des Hebbal plus facile, avec son coordinateur sur place, Ismaïl B. S., qui ne ménage aucun effort à venir en aide à cette famille désespérée et laissée-pour-compte.L'association leur a même promis une place dans un hôpital psychiatrique pour Seghir. Elle leur a proposé entre autres de prendre en charge le petit Abdallah afin de lui garantir un climat social serein pour qu'il puisse réussir ses études, et est en train de faire le nécessaire pour faire bénéficier les autres malades de la carte de handicapé et des prestations y afférentes.Aborder ce sujet à travers la famille Hebbal est l'occasion pour noter que ce cas social n'est pas isolé dans cette région, vu qu'on trouve plusieurs cas similaires dans le village de Frane. Un phénomène dû aux mariages consanguins et exacerbé par l'illettrisme, l'isolement et l'absence de structures sociales de proximité.Un phénomène social qui devrait susciter l'attention des autorités pour faire bouger les choses, en sensibilisant les populations marginalisées et inviter les responsables à assumer leurs responsabilités quant à la prise en charge sociale de ces villageois isolés, par le prêche religieux et l'organisation de campagnes de sensibilisation afin d'éradiquer ce phénomène qui fait souffrir des familles entières.


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