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France, après les attentats terroristes



France, après les attentats terroristes
Initiative n Face au risque de tensions après l'assassinat d'un prêtre dans une église par deux djihadistes, le président François Hollande a réuni hier les autorités religieuses pour tenter de maintenir la cohésion de la société française, déjà très ébranlée par l'attentat de Nice.A l'Elysée, les représentants des différentes religions ont demandé au chef de l'Etat une sécurité renforcée des lieux de culte et affiché leur unité. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a fait part de la «sidération» des musulmans devant «un sacrilège blasphématoire». L'archevêque de Paris, André Vingt-Trois, a estimé que les croyants de France «ne doivent pas se laisser entraîner dans le jeu politique» du groupe Etat islamique (EI) qui «veut dresser les uns contre les autres les enfants d'une même famille». «En s'attaquant à un prêtre, on voit bien quel est l'objectif : jeter les Français les uns contre les autres, s'attaquer à une religion pour provoquer une guerre de religions», avait estimé, dès mardi, le Premier ministre, Manuel Valls. Dans un éditorial, hier, le quotidien Le Monde souligne que les chefs djihadistes «appellent à cette guerre civile en France, pour faire croire que l'Occident est en guerre contre l'islam. Ils espèrent en finir avec cette anomalie, cette -zone grise-, selon leur expression, ce pays où des religions coexistent pacifiquement dans le cadre ancien et tolérant, que nous appelons laïcité. (...). Ne pas y céder, jamais, est le premier acte de résistance d'une société telle que la nôtre -c'est aussi son honneur- et une première défaite infligée à l'ennemi». La presse française dans son ensemble a demandé des «actes» au gouvernement et aux Français de «faire bloc», alors que les attentats se multiplient depuis dix-huit mois contre le pays, engagé dans la coalition militaire internationale contre l'EI en Irak et en Syrie. C'est la première fois qu'un lieu de culte catholique est attaqué en Europe par des djihadistes. Moins de deux semaines après le carnage de Nice, le 14 juillet (84 morts, 435 blessés), perpétré par un Tunisien et revendiqué par l'EI, deux assaillants ont égorgé mardi un prêtre de 86 ans, Jacques Hamel, dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, une banlieue ouvrière de Rouen (nord-ouest). Au préalable, les deux assaillants, abattus par la police alors qu'ils criaient «Allah Akbar» (en arabe : «Dieu est le plus grand), avaient pris dans l'église six personnes en otages : le prêtre, trois religieuses et un couple de paroissiens, dont l'homme a été grièvement blessé par les djihadistes. La France, parfois qualifiée de «fille aînée de l'Eglise catholique», est le pays d'Europe avec la plus forte communauté musulmane (environ 5 millions) et juive (plus de 500 000 personnes).Prêtre égorgé, le deuxième tueur identifiél L'enquête sur l'assassinat d'un dans une église en France a progressé ce jeudi avec l'identification formelle du deuxième tueur, récemment fiché pour radicalisation. Selon le parquet de Paris, les enquêteurs ont formellement identifié Abdel Malik Nabil Petitjean, 19 ans, comme étant la deuxième personne impliquée dans l'égorgement, mardi, du Père Jacques Hamel, 86 ans, tué pendant qu'il célébrait la messe dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, dans le nord-ouest de la France. Ce jeune homme n'avait pas fait l'objet de condamnations et la justice ne disposait pas de ses empreintes, ni de son ADN, ce qui a retardé son identification. Il était toutefois fiché pour radicalisation depuis le 29 juin pour avoir tenté de rejoindre la Syrie via la Turquie, selon une source proche de l'enquête. Des prélèvements ADN effectués sur sa mère ont permis son identification. Trois personnes de son entourage familial ont été placées en garde à vue, selon une source proche de l'enquête. Celle-ci avait déjà permis d'établir l'identité du premier tueur : Adel Kermiche, un Français de 19 ans.Mission compliquée pour Hollandel François Hollande a également réuni hier un conseil de sécurité et de défense à l'issue duquel a été précisée la répartition des 10 000 militaires de l'opération Sentinelle de lutte antiterroriste, qui viennent en appui des forces de police : 4 000 militaires à Paris, 6 000 en province pour tenir compte des vacances d'été. Quelque 2 500 personnes ont "manifesté leur intérêt" pour la réserve opérationnelle de la gendarmerie, qui doit participer à la sécurisation renforcée des événements et fêtes estivales, a indiqué le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Mardi soir, le Président, dont la tâche est compliquée par une très forte impopularité depuis son accession au pouvoir, avait exhorté les Français à ne pas se diviser.«Risque de radicalisation»l "Le vrai risque, c'est une radicalisation d'une partie de l'opinion catholique, dont une part non négligeable déjà vote Front national", le parti d'extrême droite, juge Odon Vallet, historien français des religions. "Désormais, il pourrait y avoir une opinion catholique, non pas unanime, mais assez importante qui demande des actes plus forts à l'égard de l'islamisme violent, avec le risque de s'en prendre à la communauté musulmane". Mais sur le terrain politique, où les positions se durcissent à l'approche de la présidentielle de 2017, la polémique enclenchée au lendemain de l'attentat de Nice a déjà rebondi : les opposants de droite et d'extrême droite mettent chacune en cause l'efficacité de la politique antiterroriste du gouvernement. Adel Kermiche était en effet déjà inculpé pour avoir tenté à deux reprises, en 2015, de se rendre en Syrie. Il était assigné à résidence avec un bracelet électronique depuis mars, après une dizaine de mois en prison. Tout en défendant son action, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a rejeté l'idée émise par la droite d'une mise en rétention des personnes fichées pour radicalisation : "c'est anticonstitutionnel" et par ailleurs "ce serait totalement inefficace". Frappée trois fois en 18 mois par des attentats djihadistes sans précédent (17 morts en janvier 2015, 130 le 13 novembre, 84 le 14 juillet), la France reste sous une "menace très élevée", a répété mardi François Hollande.
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