Jouets, solvants, agents nettoyants, articles en matière plastique,
emballage…, autant de produits importés ou fabriqués localement qui inondent le
marché et qui présentent un réel danger pour la santé de leurs utilisateurs.
Souvent mal informé, le consommateur ignore totalement les matériaux
composant ces produits et encore moins la nature et la teneur des produits
chimiques qui entrent dans leur fabrication. Irritations, allergies, et, plus
grave encore, certains produits peuvent être à l'origine de certains cancers. A
maintes reprises, des professionnels de la santé, des enseignants et des
parents d'élèves avaient dénoncé la qualité douteuse de certains produits,
entre autres les fournitures scolaires.
A deux semaines de la rentrée, M'dina Jdida reprend ses airs de pré-rentrée
scolaire avec la réapparition de dizaines de charrettes pleines à craquer de
fournitures scolaires, côtoyant les marchands d'articles pour l'Aïd El-Fitr.
L'aspect attractif des produits et les prix concurrentiels séduisent de plus en
plus les parents, plus attirés par les prix que par la qualité et la composante
des produits proposés. Les interminables files de charrettes et d'étals de
fortune installées au niveau de toutes les artères de M'dina Jdida et aux
environs immédiats de Dar El-Hayat, qui proposent tout l'arsenal nécessaire à
la rentrée scolaire, ont été prises d'assaut bien avant le début du ramadhan
par les parents en quête du produit le moins cher, ignorant le plus souvent les
retombées que peuvent engendrer de tels produits sur la santé de leur
progéniture. Des stylos à 10 DA, des trousses à 100 DA, des taille-crayons à 10
et 20 DA, des boîtes de crayons de couleur à 50 et 60 DA, des sacs à dos à 400
et 500 DA, de la pâte à modeler à 10 et 20 DA… Des produits ne portant
généralement aucune notice sur leur provenance ni sur leur composante et moins
encore le nom du fabriquant ou de l'importateur.
Outre les prix, c'est surtout la présentation de ces produits qui attire
le plus les enfants. Des taille-crayons en forme de voiture ou de ballon, des
gommes à l'aspect d'un dé, d'un lapin ou d'un nounours, des trousses et
cartables portant des dessins des héros TV favoris des enfants…, les fabricants
ont su trouver l'astuce pour attirer les enfants. Bien entendu, l'absence de
tout indice identifiant la provenance de ces produits n'est pas faite pour
faciliter la tâche à d'éventuelles victimes qui voudraient déposer plainte en
cas de désagréments causés par ces produits. Pour bon nombre de revendeurs que
nous avons approchés, la majeure partie de ces produits est importée de Chine,
à l'instar de dizaines d'autres produits qui inondent le marché. Ces produits
disponibles en grandes quantités ne coûtent pas cher en gros et s'écoulent
facilement. «Les clients, pour la plupart des femmes au foyer, sont contraintes
de se plier aux exigences de leurs enfants souvent attirés par les formes et
les couleur des stylos, gommes, entre autres, et par les images sur les
couvertures des cahiers», assure un revendeur, qui affirme qu'il s'agit d'un
créneau porteur.
Hormis les «descentes» régulières et les saisies opérées par les services
de police, ces revendeurs ne semblent pas être inquiétés outre mesure. «De plus
en plus d'ambulants ont opté pour ces produits très prisés par la clientèle à
chaque rentrée scolaire», affirme un ambulant. De leur côté, les libraires ne
cessent d'interpeller les services concernés sur ce phénomène qui prend de plus
en plus d'ampleur. «Tout produit incontrôlé vendu sur le marché parallèle peut
avoir des effets néfastes sur la santé», souligne un libraire, qui ajoute que
cette concurrence illégale se répercute négativement sur leur chiffre
d'affaires de plus en plus en baisse. «Tous les libraires attendent la rentrée
scolaire pour souffler un peu. Malheureusement, face à cette concurrence
déloyale, beaucoup d'entre nous ont préféré changer de créneau», assure le même
libraire, qui précise que bien souvent les fournitures proposées par les
ambulants sont incontrôlées. Pour parer à cette situation, les services
concernés par le contrôle procèdent régulièrement à des saisies et à des
analyses pour interdire tout produit suspect. Cela n'a pas découragé outre
mesure de nombreux ambulants indélicats qui occupent la grande majorité des
artères de M'dina Jdida.
Conscients de «la menace» omniprésente qui pèse sur la santé du
consommateur, les pouvoirs publics ont pris, l'année dernière, un arrêté
interministériel. Le ministre de la Santé et son homologue du Commerce avaient
signé conjointement l'arrêté interministériel du 31 décembre 2008. L'arrêté en
question, qui a été publié sur le Journal officiel, modifie l'arrêté
interministériel du 28 décembre 1997. L'arrêté fixe la liste des produits de
consommation présentant un caractère de toxicité ou un risque particulier,
ainsi que les listes de substances chimiques dont l'utilisation est interdite
ou réglementée pour la fabrication desdits produits.
D'autres produits destinés à l'éducation et à la récréation des enfants,
à l'image des peintures pour enfants ou les pâtes à modeler, les jouets, les
instruments graphiques, les matériaux colorés, les textiles teints… et les
articles de puériculture (sucettes, landaus, voitures transformables, chaises
pour enfants, biberons, entre autres, sont aussi considérés comme produits
pouvant présenter un caractère de toxicité.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 31/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B
Source : www.lequotidien-oran.com