Algérie

Fougue andalouse !




Fougue andalouse !
Autour du duo de danseurs Sara Pérez et Ricardo Moro, Jaime Gonzales a concocté un subtil accompagnement à la guitare pour soutenir la voix puissante de Juan Debel. De la séduction à la violence, la troupe a su exprimer des émotions avec le corps et la musique. Les figures de cette danse populaire ibérique étaient bien là avec cette puissance suggestive pour exprimer cette nostalgie qui donne son nom au spectacle. Le mot Querencia (nostalgie en espagnol) désigne également «le lieu de l’arène où se place le taureau pour montrer son pouvoir», lit-on dans la présentation. Un double sens qui illustre parfaitement l’esprit de la chorégraphie oscillant entre une intériorité mélancolique et une force explosive. Un double sens qui se retrouve dans l’étymologie même du mot flamenco. Parmi les nombreuses hypothèses, certains auteurs évoquent le mimétisme entre le danseur et l’élégant flamant rose, alors que d’autres affirment que le mot «flamenco» désignait initialement un couteau. Evitons de trancher sur ce débat et remarquons simplement qu’il y a de la violence dans la séduction, et inversement. Le flamenco en est la preuve vivante. Les danseurs de Casa Patas ont su garder cet esprit du flamenco ancestral tout en osant des innovations qui ne le trahissent nullement. Sur une stricte rigueur rythmique marquée par les «palmas» (battements de mains) du chanteur, Ricardo Moro s’est illustré par de longues improvisations aux claquettes (zapateado) avec une redoutable virtuosité. Sara Peréz a, quant à elle, charmé par son élégance autoritaire et son caractère enflammé. Bref, le charme du flamenco, le fameux duende, était bel et bien là et le public en redemandait. Musiciens et danseurs sont d’ailleurs revenus sur scène pour offrir un bis au grand plaisir de l’auditoire. Cette jeune troupe a démontré que le patrimoine culturel ne survit qu’en s’enrichissant de la fougue et de la créativité des nouvelles générations. Invitée par l’institut Cervantès, en collaboration avec l’ambassade d’Espagne, la troupe Casa Patas s’est également produite vendredi, à Oran, et dimanche,  à Annaba, dans le cadre des «Noches de Ramadhan».    

 
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