Algérie

Football national




Des chercheurs universitaires planchent sur le sujet Des universitaires algériens vont travailler durant trois années sur un projet de recherche ayant pour objet la pratique du football dans notre pays, le premier du genre à ce niveau. C?est une unité de recherche au sein de l?Institut de l?éducation physique et sportive (IEPS) de l?Université d?Alger qui vient de faire enregistrer auprès du ministère de l?Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ce projet sous le titre « Modélisation de la pratique sportive : le cas du football ». Le docteur Bouzid Drissi, chercheur et maître de conférences à l?IEPS, ancien DTN, bien connu dans le monde du football, conduit le projet. « Il s?agit pour nous d?affiner le diagnostic sur l?Etat du football, ensuite d?apporter quelques pistes de réponse au problème posé par la société face à la crise de cette discipline populaire », dit -il. La démarche de l?équipe de chercheurs va reposer sur une « hypothèse générale » selon laquelle « la production sportive par les acteurs directs » du football « n?est pas satisfaisante, car non conforme aux exigences de la pratique du football moderne ». Les travaux scientifiques s?attelleront donc à vérifier cette non-conformité sur quatre niveaux : biomoteur (qualités anthropométriques et physico-énergétiques) ; sociomoteur (niveau technico-tactique) ; psychologique (stabilité émotionnelle et contrôle du stress) et psychosociologique (qualité du managérat, relation entraîneur-entraîné). « Chacun de ces thèmes sera conduit par un chercheur qui aura à déterminer son échantillon avec un autre critère sans doute plus important : le critère physico-énergétique, celui qui permet de développer la force-vitesse essentielle dans le football moderne », explique Drissi Bouzid. Or, les critères d?élimination des joueurs dans les catégories jeunes sont aléatoires, reposent trop souvent sur l?observation primaire (gabarit du joueur, touche de balle) sans qu?il existe une évaluation plus systématique d?autres éléments du potentiel athlétique qui peuvent aller en s?amplifiant. « Tout est quantifiable dans le football d?aujourd?hui grâce aux moyens d?observation moderne. On sait par exemple qu?un joueur qui ne parcourt pas entre 9 et 12 km par match ne pourra pas jouer dans le haut niveau. » Le volet biomoteur de la recherche portera sur une population de 200 joueurs (les équipes nationales et les sélections régionales). L?équipe de recherche utilisera, pour l?ensemble de ses volets, l?observation directe sur le terrain, les tests d?évaluation, les questionnaires, les entretiens et la vidéo. Le laboratoire « bien équipé » de l?IEPS sera utilisé. Le maître assistant à l?IEPS, Kamel Mesbah, est en charge du quatrième volet, celui de l?évaluation du managérat technique, en particulier sous l?angle de la relation entre l?entraîneur et les joueurs, il explique l?objet de son investigation : « La qualité de la communication entre l?entraîneur et l?entraîné est essentielle à la performance individuelle et collective. L?entraîneur sait-il transmettre les contenus qu?il souhaite transmettre à ses joueurs ? Ceux-ci ont-il été formés pour le comprendre, en ont-ils les moyens intellectuels ? C?est le contexte social de la production du footballeur qui intervient ici. La maîtrise de la culture tactique, par exemple, est une exigence ordinaire du football moderne. C?est un apprentissage depuis les jeunes catégories. C?est pour cela que nous allons évaluer cette relation entraîneur- entraîné pour savoir si elle aide à une pratique performante du football. Une équipe doit être en mesure de changer sans problème de dispositif de jeu en cours de match, de passer par exemple d?une défense de zone à une défense de marquage ou inversement, en fonction de l?évolution du match » sans que les ajustements nécessaires provoquent sa désorientation tactique. Parmi les autres membres de l?équipe de recherche, il y a des noms connus comme le docteur Rachid Bouarrata ou le maître assistant Djamel Zâaboub.

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