FOOTBALL GUGLIELMO ARENA, ENTRAÎNEUR DU CRB :«Je sais que je suis sur un siège éjectable»

Malgré un début de championnat plutôt satisfaisant avec une seule courte défaite à Béjaïa, deux nuls et deux victoires, la sérénité ne semble pas de mise au CRB et déjà certains commencent à spéculer sur l'avenir du coach suisse Arena après avoir remarqué la présence de Henkouche aux deux dernières rencontres du Chabab.
Mais cela ne semble pas persuader le technicien helvétique comme il le démontre dans cet entretien.
Le Soir d'Algérie : Après cinq journées de championnat, quel est votre avis sur le parcours du Chabab '
Guglielmo Arena : Moi, j'estime que nous faisons un début de championnat prometteur. On a gagné à Béchar face à la JS Saoura, où il n'est pas facile de s'imposer. Après, on a vaincu l'ASO Chlef. A Béjaïa, on a perdu, mais on aurait pu largement partager les points. Puis face à Bel Abbès, on a fait un match plein mais on n'a pas eu de chance et enfin on ramène le nul d'Oran.
Après le nul face à l'USMBA, il y a eu une mini-crise '
C'est normal, pour un club comme le CRB, tout le monde s'attend à ce que l'on gagne tous nos matches à domicile. Moi, ce que je retiens, c'est que l'on se crée beaucoup d'occasions alors que nos adversaires ne nous inquiètent pas énormément. C'est encourageant pour la suite.
Le problème du latéral droit ne semble toujours pas résolu '
Moi, depuis le début de la saison, j'essaye de mettre en place plusieurs dispositifs tactiques et au niveau des automatismes cela prend du temps.
Comment jugez-vous ce championnat professionnel algérien '
Ce que j'ai remarqué, c'est l'on met trop de pression sur les joueurs et les staffs techniques. Après seulement quatre journées, il y a déjà des entraîneurs qui ont été remerciés. Moi qui ai eu une expérience au Maroc, je peux vous dire que le MAS de Fès et le Fus de Rabat qui sont les deux derniers détenteurs de la Coupe de la CAF, ont conservé leur coach pendant trois ans. Il y a donc de la stabilité et c'est ce qui importe.
Le championnat marocain est-il supérieur '
Je dirais que le joueur algérien est plus fort techniquement que le marocain, mais sur le plan tactique c'est différent. En Algérie, le joueur est habitué à un certain train-train et dès qu'on veut changer, il y a une certaine réticence.
Arena veut dire sable en espagnol '
Oui, je sais, on me l'a déjà dit.
Alors quel est le grain de sable qui empêche la formation du Chabab de tourner à plein régime '
Mais, nous avons encore une grande marge de progression et le CRB n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière.
En pourcentage, vous évalueriez à combien cette progression '
Moi, je dirais que le CRB n'est encore qu'à 60 % de ses capacités maximales. On va être meilleurs dans le jeu au fur et à mesure des rencontres et une fois que les joueurs auront maintenu les systèmes que j'essaye de mettre en place.
La suite du calendrier va être terrible avec un déplacement chez le CSC, puis le derby contre le MCA et la confrontation avec la JSK '
Il n'y a rien de terrible. On doit affronter tout le monde et on va prendre match par match.
L'objectif demeure toujours de tout gagner '
L'objectif est de gagner chaque match que ce soit à domicile ou en déplacement.
En Algérie, les entraîneurs ne tiennent pas longtemps. Vous sentez- vous menacé '
A partir du moment où j'ai signé un contrat en bonne et due forme, j'ai su que j'étais sur un siège éjectable. Par conséquent, je vis avec cela et ce sont les résultats qui déterminent ma stabilité.
Certains estiment que les entraîneurs locaux sont meilleurs que les étrangers. Où vous situez-vous dans ce débat '
Il y a des entraîneurs algériens qui ont réussi avec des sélections arabes et africaines. Il y a des binationaux qui sont appréciés en France. C'est un faux débat. La seule chose qui compte, pour un entraîneur, c'est la compétence la couleur du passeport n'a rien à voir là-dedans.