Football - Equipe nationale Le chantier de Saâdane prend forme

A la fin de la rencontre, Rabah Saâdane ne cachait pas sa satisfaction après la victoire de l'équipe d'Algérie sur son homologue malienne, estimant «qu'il y a un groupe volontaire et doté d'un bon état d'esprit. « Ce résultat est encourageant. Si nous nous attelons à cette tâche difficile avec abnégation et sérieux et avec le concours des dirigeants algériens, on devrait atteindre le haut niveau». Avant le match, Saâdane est intervenu auprès des sélectionnés, soulignant que «le résultat importait peu et que l'essentiel est de se mettre sérieusement au travail». Ces propos apaisants - après la vague de critiques qui ont suivi l'élimination de l'EN - ont sans doute décontracté les partenaires de Saïfi qui ont fourni une bonne première mi-temps sur un terrain bosselé et rendu glissant par la pluie. Aussi, le but inscrit en première mi-temps a récompensé les efforts fournis face à des Maliens qui ont bien réagi vers la fin de cette première période et en seconde mi-temps. L'égalisation du Mali fut la conséquence d'une intervention maladroite de Meniri qui est d'ailleurs à l'origine des deux buts encaissés par l'équipe nationale. Meniri est coutumier de ces bévues si on se rappelle celles commises face à l'Argentine. A ce propos, Saâdane est tenu de revoir sa charnière centrale au vu du manque de complémentarité et de l'absence de «communications» entre les joueurs de champ et le gardien Gaouaoui. Si, au niveau de l'attaque, ce défaut est pénalisant, en défense il est impardonnable. Il est cependant heureux de constater que les Algériens ne se sont pas laissés abattre par ce double coup du sort, continuant à harceler une défense malienne qui, il faut le préciser, n'est pas un modèle de solidité et figure même au centre des préoccupations de l'entraîneur français Jodar. L'équipe algérienne a donc pleinement profité de cette carence grâce à la débauche d'énergie des attaquants tels Arrache et Ghilès et du défenseur Belhadj. L'ailier marseillais est une bonne alternative pour Saâdane dans la mesure où il a confié le rôle de milieu gauche à Bouazza dont la vitesse et la puissance de frappe seraient, à notre avis, plus utiles devant. Deham et Boutabout n'ont pas répondu à l'attente et ce, malgré leur grande expérience. Et cela a permis à Ghilès de prouver qu'il vaut mieux que le banc des remplaçants. Bougherra et Zaoui échappent à la critique du fait qu'ils ont évolué, une mi-temps pour Zaoui, à des postes inhabituels. Saïfi, Mansouri et Belhadj n'ont rien à se reprocher tandis que Ziani, bien que très actif dans son rôle «d'électron libre», a perdu des ballons précieux pour cause d'excès d'individualisme, ce qui a privé l'équipe nationale d'exploiter des contres au départ prometteurs. Le «chantier» de Saâdane et donc défini: revoir la défense centrale, soigner la communication, distribuer les postes aux plus aptes et en fonction de leurs qualités techniques et tactiques, bannir l'excès d'individualisme et surtout ne jamais hésiter à prôner un jeu offensif, quitte à revoir la tactique en fonction du résultat et de l'objectif du jour. Par ailleurs, Saâdane l'a dit et répété: «Tout joueur du championnat national qui émergera aura sa chance en EN dont les portes sont donc ouvertes». Aux postulants - et ils existent - de convaincre le sélectionneur national qui aura le loisir de récupérer d'autres éléments comme Zarabi, Chadli Amri, Matemour, Bouzid, Meftah, Bouguèche, Younès, Yacef et Hadj Aïssa entre autres. Cette victoire, bonne pour le moral, face à un adversaire de niveau moyen, ne doit pas occulter les faiblesses de l'équipe nationale. Saâdane est conscient de ce qui l'attend, d'autant plus que toutes ses exigences ont été satisfaites.