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Foot, corruption et justice alibiPoint Net


Foot, corruption et justice alibiPoint Net
Le président de la JS Saoura, le club de foot de Béchar qui évolue en première division a été condamné à 18 mois de prison ferme en première instance, peine confirmée en appel pour corruption dans une histoire de match truqué contre le CA Batna.En attendant le verdict de la cour suprême, ni la Ligue de football professionnel (LFP) qui gère les compétitions, ni la fédération n'ont cru nécessaire de? s'impliquer dans l'affaire, avec cet argument passe-montagne que «tant que l'affaire est entre les mains de la justice, on n'a rien à dire là-dessus» ! La chanson est connue.
Il n'y a rien de plus confortable que la légalité quand il n'y a que sa protection formelle pour se prémunir d'impacts toujours possibles.
Et dans le pire des cas, il s'agit de gagner du temps pour se mettre à l'abri de la tempête à venir. Parce que dans ce genre d'histoire, quand ce n'est pas une seule affaire qui révèle tous ses dessous, l'effet boule-de-neige n'est jamais très loin pour indiquer l'ampleur de la gangrène. Pourtant, les instances du football national auraient gagné à prendre les devants.
Se mettre ainsi au-dessus de la mêlée n'est ni un signe de bonne santé dans la gestion ni même un gage de sécurité pour les carrières.
Bien sûr, la «tradition» veut que les responsables, du foot et d'autres, n'attendent pas de leurs mérites et leur probité pour être maintenus, voire promus. Mais il arrive qu'ils s'en inquiètent et c'est visiblement le cas en l'occurrence.
Quand le ministre de la jeunesse et des sports «regrette que la Ligue de football professionnel n'ait pas diligenté sa propre enquête pour faire toute la lumière sur l'affaire de corruption présumée du match CA Batna-JS Saoura, il est normal que les choses «bougent» enfin dans cette structure.
Parce qu'on a beau reprendre la chanson de la justice qui suit son cours, on n'en serait peut-être pas là si la Ligue avait pris les choses en main.
Elle en serait même sortie avec les honneurs si c'était ses propres services qui avaient mis l'affaire entre les mains de la justice, ce qui en constituerait l'aboutissement le plus logique.
Or, non seulement la ligue a lamentablement manqué d'initiative dans l'histoire, mais une année et une condamnation confirmée en appel après, les dirigeants de l'instance de gestion de la compétition se complaisent toujours dans une posture de «neutralité» qui inspire plus de doute que de patiente sagesse.
Et c'est au président de la commission de discipline de boucler la boucle : «Je n'ai pas souvenance d'un quelconque dossier de corruption parvenu sur mon bureau» !
On ne sait pas si c'est vrai mais naïvement, on pensait que les «dossiers de corruption», la ligue n'est pas censée les attendre dans les bureaux mais aller les chercher. Mais sur le fond, M. Hadjadj et les autres responsables ont raison. Ce n'est pas vraiment ce qui est attendu d'eux.
Sinon, il faudra toucher à ce club, comme à d'autres pour lesquels ont peut tout concéder. Pour les dividendes politiques qu'on en tire et, l'un dans l'autre, pour les capacités de nuisance de leurs galeries. Ne leur a-t-on pas «donné» Sonatrach pour s'assurer qu'ils ne manquent de rien '
N'y a-t-il pas eu une manifestation des «supporter» à Béchar pour? dissuader la justice de toucher à leur président sans que ça n'émeuve personne ' Alors?
Slimane Laouari




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