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Fonds de commerce
«Dans le commerce, plus le prix est modique, plus l'étiquette est grande.» Tristan MayaC'est l'hystérie! On n'a jamais vu cela sous le soleil. On ne sait pas si cela finira un jour ou comment cela finira-t-il! Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il n'arrête pas: il sur tous les créneaux, il occupe tous les canaux de la communication, il embouche toutes les trompettes et chante sur tous les modes. Il envahit tous les espaces désertés par des démocrates frileux qui ont mauvaise conscience d'un passé décomposé mal assumé. Il n'arrête pas de se lamenter sur les atroces souffrances réservées au «peuple élu» de Dieu. Il transforme un banal fait divers en épopée tragique. Il s'attarde sur tous les détails sordides de ce qui n'est qu'un détail de l'Histoire. Il arrive même, magie du verbe et de la propagande, à transformer ses malheureuses victimes en inexpiables bourreaux. Il n'arrête pas de rajouter du sang sur la page ensanglantée d'une histoire ressassée sans fin aux enfants des enfants afin que nul n'oublie le passé, pour que tout le monde ne regarde pas l'insupportable présent. On a même fabriqué un vocabulaire approprié: l'Holocauste, la Shoah! On censure ceux qui osent porter un doute sur les chiffres sacrés énoncés par de douteux morbides comptables, on condamne même ceux qui osent risquer une blague dessus. Défense d'en rire. Ce sont les seuls morts sacrés de l'Histoire! Les autres' Ceux de l'esclavage, des guerres coloniales' Il faut les ranger dans les rubriques des chiens écrasés! Gare à ceux qui outrepassent les limites tracées par les ligues de vertus! Faurisson et Dieudonné en ont fait les frais. Des spectacles ont été perturbés et même interdits. Des ligues, des associations, des mouvements se sont portés partie civile. Céline est interdit d'hommage les autodafés concernent même les cimetières. Une mythologie a été créée autour du Petit Poucet confronté à l'ogre arabe. Un romantisme délirant s'est construit autour de l'édification des villages socialistes dans la vallée du Jourdain, dans un milieu hostile. Des dizaines de films ont été tournés pour encenser l'épopée de ces valeureux pionniers venus apporter la civilisation dans ces territoires jusque-là livrés aux barbares sanguinaires: Les dix commandements, Exodus, La liste de Schindler, La vie est belle! C'est le sésame pour figurer au palmarès des festivals de cinéma. Jadis, on montrait le communiste avec un couteau entre les dents pour faire peur aux enfants, un turban est ajusté sur la tête du pauvre communiste pour en faire un Arabe vraisemblable. Des chansons ont été composées pour faire partager aux Européens la joie de vivre d'un peuple délivré de la barbarie nazie. Les intellectuels qui osent mettre en doute les vertus libératrices, pacificatrices et civilisatrices du peuple élu sont voués au silence radio. Rappelez-vous Garaudy, l'abbé Pierre. Défense de reconsidérer l'Histoire. Durant les années 1960 et 1970, de la présidence de Gaulle jusqu'à celle de Giscard et même sous Mitterand, de nombreux crimes racistes à l'encontre de Maghrébins ont eu lieu sans que la classe politique française s'émeuve comme elle le fait chaque fois qu'un voyou, coiffé d'une kippa se fait étriller par d'autres voyous sans kippa, ni trompette. Il y en a même qui ont inventé des agressions racistes pour passer à la radio ou à la télé. On met en scène des fusillades rue des Rosiers, on invente des profanations de tombes. La Shoah rapporte, il ne faut pas qu'elle cesse! Quand c'est un bronzé d'origine africaine qui laisse sa peau au détour d'un terrain vague d'une morne banlieue ou dans un transformateur électrique, ce ne peut être qu'une de ces inévitables bavures policières qui continuent une guerre entamée là-bas, il y a longtemps... Souvenez-vous de la sortie du regretté M'hamed Yazid aux journalistes français à propos d'un de ces incidents regrettables: «C'est un bougnoule qui vous parle.»


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