Algérie

Fonction publique Grève sous pression



Un mouvement de contestation doit être entamé aujourd'hui par une vingtaine de syndicats autonomes de la fonction publique. Un bras de fer décisif entre le gouvernement et les organisations syndicales autonomes, qui s'annonce décisif. Tous les indices indiquent que la grève des 13, 14 et 15 avril va décider de l'avenir des syndicats autonomes qui misent gros aujourd'hui sur leur représentativité parmi les travailleurs des secteurs de l'Education nationale, de la Santé et de l'Enseignement supérieur. Les «hostilités» ont déjà commencé et, sans attendre le début du mouvement de contestation, les pouvoirs publics ont opté pour le durcissement en brandissant la menace de sanctions administratives. Le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ont emboîté, hier, le pas au département ministériel de Benbouzid en promettant de lourdes sanctions contre les grévistes. Considérant cette grève comme illégale, les pouvoirs publics semblent déterminés à recourir à la fermeté pour démobiliser la base des syndicats autonomes. Pour la tutelle, le préavis de grève déposé par les organisations syndicales samedi dernier à la chefferie du gouvernement transgresse la loi 90/02 du 02 février 1990 ayant trait à la prévention des conflits collectifs au travail et leur résolution et le recours au droit à la grève, notamment les articles de 25 à 40. Elle évoque surtout l'article 24 de cette loi qui met l'accent sur les mesures de médiation, de conciliation et d'arbitrage avant le recours au droit à la grève. Du côté des syndicats autonomes, on accuse ouvertement le gouvernement d'opter pour une surenchère sur la légalité de la grève, qui est pourtant garantie par la Constitution. « Notre mouvement de contestation s'inscrit dans le strict respect de la loi », soutient Lamdani Ali, chargé de l'information au Cnapest, tout en regrettant le recours par la tutelle à ce genre de « manoeuvres » visant à briser la dynamique syndicale. « A chaque fois qu'on demande l'ouverture de négociations sérieuses, la tutelle brandit la menace des représailles administratives. Nous sommes conformes à la loi et nous allons maintenir la pression jusqu'à l'aboutissement de nos légitimes revendications », assure ce syndicaliste. Pour Meziane Meriane, secrétaire général du Snapest et membre de la coordination autonome, cette « tentative d'intimidation» de la tutelle ne va aucunement diminuer la mobilisation des travailleurs. Le même syndicaliste a saisi l'occasion pour demander au gouvernement de répondre «dans l'immédiat aux aspirations des fonctionnaires au lieu de s'attarder à chercher de faux prétextes pour casser ce mouvement de contestation». «On veut seulement l'ouverture d'un dialogue sincère avec la chefferie du gouvernement pour la prise en charge de nos légitimes revendications », précise notre source, tout en prédisant une large participation des fonctionnaires à cette grève.
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