Algérie - Revue de Presse



Le FLN est mort, vive le FLN », dira-t-on du retour dans la galaxie du pouvoir du vieux parti, lequel a décidé de mettre un terme définitif à son expédition - d?un temps - au sein de l?opposition politique. Après 1989, il avait frayé tantôt avec les partis démocratiques, tantôt avec les islamistes, y compris l?ex-FIS, s?adonnant à l?exercice périlleux de la contestation sur le terrain et dans les institutions élues. C?était le temps de la rupture avec les décideurs, le FLN cherchant à faire oublier qu?il a été la seconde cible, après le président Chadli Bendjedid, des révoltés d?Octobre 1988 et qu?il a cautionné des dérives du régime de Boumediène. Quelques hommes politiques avaient commencé à rêver pour le parti d?un destin autre que celui de simple relais de l?exécutif politique. Mais c?était négliger le poids des pesanteurs de l?appareil du parti et sous-estimer la fascination pour le pouvoir de ses militants et, notamment, de sa nomenklatura. Avec la chute de Ali Benflis, dernier des « réformateurs » du parti, s?acheva la « déviance » d?un parti que l?histoire semble avoir programmé pour servir les puissants. C?était peut-être pour conjurer ce sort que Boudiaf voulait le faire entrer au musée afin que l?Algérie ne retienne de lui que la sève révolutionnaire acquise durant la guerre de libération. Aujourd?hui, la page de la quête d?autonomie est tournée, le congrès décidant d?ouvrir une autre. Sans revendiquer le statut de parti présidentiel, le FLN va prendre puissamment en charge le programme politique du chef de l?Etat, s?engageant à défendre sur le terrain le volet « amnistie générale ». Le parti va peser de tout son poids en faveur du oui au référendum prochain. Sous la houlette de Abdelaziz Belkhadem, il sera le fer de lance des réformes présidentielles, notamment à l?Assemblée nationale où le FLN s?était jusque-là manifesté par des positions ambiguës, quelquefois hostiles au président de la République. Mais en sortant de l?opposition, même s?il n?y avait plus qu?un pied, le FLN va contribuer à restreindre l?espace d?expression politique non officiel, déjà considérablement réduit. A un moment ou un autre, il sera même amené à combattre ceux qui, dans l?opposition ou au sein de la société civile, ont fait un bout de chemin avec lui. Tout cela au nom de cet unanimisme qui, pourtant, lui a été fatal deux fois, en 1963 et en 1988.
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