Algérie - Revue de Presse

Flambée des prix à la veille du Ramadhan : L'administration impuissante



Il faudra plus d'efforts pour mener à bien les opérations de contrôle chez les mandataires des marchés de gros et chez les détaillants, mais aussi, pour assurer un approvisionnement régulier en produits de première nécessité. Aussi, faut-il déployer et étendre les moyens de répression aux commerçants occasionnels et aux trabendistes pour atténuer les risques d'accidents d'intoxications alimentaires. Afin de parer à une éventuelle flambée du prix de la pomme de terre et la sécurisation des approvisionnements de cette tubercule, la wilaya de Tizi Ouzou compte dans les chambres froides, 12 000 quintaux de ce produit, a laissé entendre le directeur du commerce de la wilaya de Tizi Ouzou. Revenant sur la pénurie du lait que continuent de subir les ménages à l'approche du mois du Ramadhan, notre interlocuteur, parlera plutôt, d'une « perturbation due, à l'augmentation de la demande sur le lait pendant la période estivale et l'avènement du mois sacré ». Il ajoute, par ailleurs, qu'il est « attendu une forte demande ce mois de carême. Car jusqu'ici, et bien avant la perturbation, en janvier, l'Onil distribuait la même quantité demandée par toutes les unités de fabrication de lait ».Cependant, et pour faire face à la pression sur ce produit, la direction du commerce et des prix vient de solliciter la tutelle en vue d'acquérir un quota supplémentaire, indique-t-il. Sur le marché il est constaté d'ores et déjà l'envolée des prix des légumes les plus prisés en ce mois. Il s'agit particulièrement, de la courgette, l'haricot vert et la tomate, dont les prix ont pratiquement doublé depuis 3 semaines. Par ailleurs, un contrôle rigoureux sera appliqué sur les prix des produits subventionnés par l'Etat, tels que la semoule, le lait, le pain et la farine, précise-t-on encore. A plus forte raison que, selon le directeur de la DCP, « le marché des fruits et légumes et des autres produits alimentaires sont soumis au marché libre, et donc, à la loi de l'offre et de la demande ».Ainsi, la spéculation qui est du domaine des marchands de gros est occultée et s'avère indétrônable. Pour Salim, commerçant, « les prix sont manipulés en grande partie par les grossistes. Les produits de large consommation n'ont aucune raison d'augmenter, sauf s'il y a une forte demande ou pénurie apparente. Il y a des grossistes qui stockent de la marchandise qu'ils écoulent par petites quantités avec des tarifs exorbitants. Ils déstabilisent eux-mêmes la balance de l'offre et de la demande ». Le président de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) de Tizi Ouzou, M. Aba, estime pour sa part, que « la tension s'effectue sur les prix des fruits et légumes pendant la dernière dizaine du mois de Chaâbane et la première semaine de Chaoual. Les prix connaîtront ensuite une stabilité, du moins, on le souhaite ! »Il considère, en outre, que « l'appel de la centrale de l'union aux commerçants de gros, n'est pas plus qu'un appel à la fois de nos adhérents. Car sur le terrain, il n'est pas évident que les commerçants suivent. De ce point de vue, il reste inefficace et pathétique pour de nombreux commerçants, car ils ne sont pas protégés par l'administration, du marché informel ». Pour étayer ses propos, il dresse la situation des marchands de légumes et de fruits, en s'interrogeant, « où sont passés la cinquantaine de commerçants qui activaient dans ce créneau d'antan. Aujourd'hui, on ne compte que 6 à 7 mandataires. Sur les 15 étals de fruits et légumes installés dans le marché couvert de la ville, il n'en reste que 3 ! Avec l'informel, ils se sont tous reconvertis, soit en KMS ou à l'habillement' ! ». Toutefois, le commerçant est-il prêt à répondre à cet appel ' Dans la mesure où l'Etat ne fait rien pour éradiquer le trabendo, qui empoisonne la vie des commerçants et porte atteinte à l'hygiène publique, sous le regard des autorités, l'appel sera sans doute « achoppé ». Par ailleurs, les marchands de légumes et fruits occasionnels et les trabendistes ne pourraient être verbalisés ni pénalisés puisqu'ils ne sont pas localisables et ne détiennent pas de registres de commerce. Cependant, l'administration publique et les services de police, se rejettent la balle, devant le silence du 1er magistrat de la wilaya, seul habilité à interpeller l'instrument de répression.
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