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Financement des très petites entreprises


Financement des très petites entreprises
C'est un lieu commun de dire que les petites entreprises et les très petites entreprises (TPE) accèdent difficilement au financement bancaire.
Les banques, d'une manière générale, sont confrontées à une expérience du risque qui les incite à l'extrême prudence dans la décision d'octroi de crédits. Et les TPE présentent beaucoup de risque. Pourtant, elles constituent la base du tissu économique national. 95% des entreprises en Algérie sont de très petites entreprises. Mais elles ne reçoivent que 10% des crédits alloués aux entreprises en général. La tendance pourrait s'inverser, à l'avenir, avec le démarrage du projet-pilote 'service dédié au financement des TPE/PE au niveau des banques', présenté hier au centre de formation de la Cnep-Banque, à Baba Hassen (Alger). Deux banques, Al-baraka banque et la Cnep-banque, et l'Institut algérien des hautes études financières ont signé une convention avec le programme Développement économique durable (Deved) de la GIZ. 'L'idée générale de ce projet-pilote est d'optimiser le financement des très petites entreprises et des petites entreprises par la mise en place au niveau des deux banques-pilotes d'un service financier dédié', explique M. Chams-Eddine Aklil, conseiller technique principal du programme Deved, estimant que les banques ne disposent pas de savoir-faire dans le financement de ce type d'entreprise. D'où l'adhésion de l'Institut algérien des hautes études financières, pour mettre en place un service de formation. La banque Al-baraka a déjà une certaine expérience dans la microfinance. Le programme Deved a mis en 'uvre, dès 2008, un projet-pilote de microfinance islamique à Ghardaïa, en partenariat avec ladite banque en s'appuyant sur l'expertise de Fides.
Cette expérience pionnière présentée, hier, par le secrétaire général de la banque, Nacer Hideur, semble avoir porté ses fruits, même des ajustements sont nécessaires. Pour les TPE, Al-Baraka Banque a développé le produit 'Mucharaka', sorte de capital risque. Pour les femmes à domicile, la banque propose le 'Kardh hassen', un crédit non rémunéré.
La banque Al-baraka a accordé, en deux années d'activité pratiquement, 131 crédits de type 'Mucharaka', soit environ 67 millions de dinars et 986 'Kardh hassen', pour un mottant global de 17 millions de dinars. Le programme a été plébiscité par un large segment du marché constitué de femmes actives et de petites entreprises. Beaucoup de TPE ont développé d'autres activités et procédé au moins à un recrutement. Le taux de remboursement a été satisfaisant dans la phase de démarrage. Cependant, un accroissement préoccupant de taux d'impayés a été constaté, notamment après le retrait progressif de l'encadrement technique. Le gros point faible du dispositif de Ghardaïa a été la forte dépendance vis-à-vis de l'assistance technique étrangère, qui n'a pas su transférer le rudiment de ce métier à l'équipe locale. 'C'est l'erreur à ne plus commettre', a averti Nacer Hideur, évoquant la création d'un département spécialisé au sein de la banque. Il annonce la création, à moyen terme, d'une institution de microfinance.
Des démarches ont été entamées avec la banque islamique de développement, qui s'est montrée très intéressée par le projet.
La Cnep-banque a mis en place une équipe dédiée à ce projet, en ambitionnant de former plus de cadres pour se déployer sur tout le réseau de la banque. 99% des clients de la Cnep sont des particuliers ; c'est donc presque naturellement qu'elle adhère à ce projet. C'est également une banque de proximité par excellence. C'est aussi une manière de diversifier son portefeuille, en profitant de 'cette niche' du marché.
M R


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