Ferroukhi assumera-t-il les conséquences des «erreurs» de ses prédécesseurs '

C'est presque trois ans de perdu dans le secteur de l'agriculture et du développement rural. C'est l'avis général chez les cadres qui aiment et respectent leur secteur. C'est même l'avis de ceux qui ont freiné la lancée du renouveau agricole et rural.Espérons qu'ils ne commettront pas la même erreur. Ce sont en résumé les avis que nous avons pu collecter lors de nos rencontres avec les cadres du secteur, les professionnels des filières agricoles et les journalistes spécialisés dans le domaine. Ce n'est pas du jour au lendemain que l'on peut redresser la barre lorsque l'itinéraire avait changé de cap. Ce n'est pas une simple décision qu'il faut. Bien plus, il faut remobiliser les troupes. Faudra-t-il aussi chasser les loups des laiteries ou les renards des poulaillers ou encore tuer les vers qui infestent les tubercules ou bien les dompter à coexister avec le reste des gens honnêtes ' Telles sont les questions que se posent tous les journalistes et les observateurs. Ils sont conscients et ont le droit d'être sceptiques car il est difficile de remobiliser des troupes qui ont été démobilisées. Il y a déjà une première réponse, celle du message transmis lors de la première rencontre avec les cadres où il avait demandé sèchement aux intrus de quitter la salle de réunion et invité les professionnels à participer à la rencontre. Cette position a été agréablement perçue par l'interprofessionnelle. Avant que la journée ne se termine, l'informa-tion avait déjà fait le tour de l'Algérie. C'est l'effervescence chez certains agriculteurs. Que fera-t-il pour convaincre les éleveurs de bovins de cesser de brader leurs vaches et que des lendemains meilleurs sont possibles' Que fera-t-il pour convaincre les laitiers pour continuer à brasser avec le lait de vache' Va-t-il agir pour régulariser les éleveurs bovins qui avaient subi des pertes suite à l'épizootie de la fièvre aphteuse et qui n'ont pas été dédommagés' Ne serait-ce que pour sauver la face de l'Etat pour que ce dernier ne risque plus d'être décrédibilisé' Que fera-t-il avec ceux qui avaient la charge de réguler la production agricole et qui ne l'ont pas fait ' Il a du pain sur la planche. Si certaines coudées seront franches, d'autres par contre ne le seront pas. Ce qui est sûr et certain, aujourd'hui, c'est cette confiance acquise depuis le temps où il était secrétaire général du ministère de l'Agriculture. Lui et l'Etat ont un choix à faire : entre s'assurer d'une production nationale en redressant la barre ou bien abandonner les agriculteurs et la souveraineté nationale. Pour l'instant, nous n'avons pas aucun doute sur la probité du nouveau ministre. Bien au contraire, nous sommes heureux qu'il soit désigné et le serons encore plus lors des premières actions.