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Fawzi Rebaïne, président de Ahd 54


Fawzi Rebaïne, président de Ahd 54
Le Président et le gouvernement se sont enfermés dans une logique qui ne leur permet pas d'aller vers une ouverture, mais plutôt vers des mesures extrêmes. Si je devais interpréter le dernier discours de Bouteflika, je dirais qu'on va vers l'état d'urgence», a déclaré, offusqué, Ali Fawzi Rebaïne, président du parti Ahd 54, lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de son parti.Il a qualifié de «choquant» le contenu de la dernière lettre du chef de l'Etat, notamment les menaces qu'elle contient et les propos qui ne sont pas à «la hauteur d'un chef d'Etat». «La mission d'un chef d'Etat n'est pas de diviser, mais de catalyser toutes les forces vives du pays. Bouteflika n'a pas été élu pour servir un clan, mais pour être au service du peuple.Malheureusement, ce n'est pas le cas», a-t-il déploré, estimant que si l'on avait attribué au pouvoir politique une volonté d'aller vers des ouvertures, la dernière lettre du Président démontre le contraire. «La lettre de Bouteflika a été adressée aux Algériens, mais les autres Etats qui ont suivi ce discours vont comprendre que l'alternance au pouvoir et les ouvertures pour les libertés ne sont pas pour demain.La prochaine étape ne présage rien de bon ni de bien pour les Algériens. C'est l'état d'urgence», assène le conférencier qui ne cache pas ses inquiétudes. Selon le président de Ahd 54, «nous sommes à la croisée des chemins» et le pouvoir politique, à sa tête Bouteflika, doit comprendre que l'Algérie vit une crise et il est préférable de trouver en urgence des solutions appropriées.A cet effet, Ali Fawzi Rebaïne propose de revoir le contrat social dans toutes ses dimensions : politique, économique et sociale afin de construire des institutions et éviter d'aller à contre-courant de l'histoire. «Il ne sert plus à rien de revendiquer l'application de l'article 88 de la Constitution, ni le départ de Bouteflika. Aujourd'hui, il faut penser à l'après-Bouteflika et à 2017», lance-t-il.Le mal qui ronge le pays est profond et les scandales liés à la corruption en sont, selon lui, un exemple des plus palpables. «Il est scandaleux de faire le procès de Sonatrach et de l'autoroute Est-Ouest sans les têtes d'affiche. L'affaire Sonatrach est liée à Chakib Khelil et Bedjaoui, et celle de l'autoroute est liée à Amar Ghoul. Est-il normal de juger ces affaires sans les premiers concernés ' Aucun document n'est signé sans l'aval de ces chefs. On ne peut pas faire le procès de Khalifa sans ramener le personnel politique qui est impliqué. Que l'on cesse de prendre les gens pour des incultes», martèle-t-il.Le leader de Ahd 54 se dit persuadé que tant que la justice n'est pas indépendante, cela ne sert à rien d'ouvrir ces procès : «Tant qu'il n'y a pas de séparation de pouvoir, on ne peut pas parler de justice indépendante et que l'on cesse de nous dire qu'il s'agit là d'un premier pas.On nous parle du premier pas depuis 1962 .On en a ras-le-bol de cette expression !» Interrogé sur les tirs croisés entre certains leaders de partis et personnalités politiques, le patron de Ahd 54 regrette ce débat stérile et ces querelles qui donnent une piètre image du paysage politique algérien et qui alimente le populisme. «Est-ce que ces polémiques vont faire avancer le débat et apporter des solutions aux problèmes posés '» s'interroge-t-il.Par ailleurs, Ali Fawzi Rebaïne, qui s'oppose à l'exploitation du gaz de schiste, invite tous les partis concernés à se réunir pour débattre de la question. «L'urgence aujourd'hui est de développer les secteurs de l'agriculture et du transport. Pour moi, l'exploration du gaz de schiste est destinée à la consommation étrangère», explique-t-il.




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