Algérie


Fatwa «J’ai emprunté une somme d’argent à un ami. De son vivant, je lui ai remboursé une partie. Par la suite, cet ami est décédé en laissant un grand nombre d’héritiers dont des fils et des petits-fils, ainsi que des biens en espèce et immobiliers évalués à plusieurs millions. Et je suis encore redevable au défunt d’une somme d’argent. Désirant libérer ma conscience et m’acquitter de la somme restante, me serait-il permis de destiner cette somme à l’exécution des œuvres de bienfaisance, en tant qu’aumône au nom du défunt? D’autant plus que ses héritiers sont fort nombreux et n’ont pas besoin de cet argent, puisque la plupart d’entre eux occupent des postes importants. De même, je ne désire pas que ces héritiers, dont la plupart me connaissent personnellement, prennent connaissance de la dette que j’ai envers leur défunt disparu. Je vous prie de m’informer de l’avis de la noble charia quant à ce sujet.»D’après la charia, la dette est une lourde charge confiée au débiteur qui ne s’en dégage qu’au moyen d’un acquittement ou d’une exonération, en vertu des dires du Prophète: «le débiteur est responsable de ce qu’il a pris jusqu’à ce qu’il s’en acquitte» (cité par Abû Dâwoûd, Tirmidhî et Ibn Mâjah et authentifié par Hâkim). Ainsi, si le créancier est décédé, son droit de récupération de la dette, passe alors à ses héritiers. Il s’ensuit et en application de ce principe à la question de la présente fatwa, nous affirmons: Il ne vous appartient aucunement de disposer de cette somme sauf autorisation des héritiers. Pour cela, vous êtes appelé à porter à leur connaissance que cet argent appartenait à leur de cujus, et vous n’êtes pas contraint, pour autant, de les informer qu’il s’agit d’une dette à votre charge, si cela pourrait vous causer de gêne. Toutefois, vous ne serez déchargé de cette dette qu’en la réglant aux héritiers ou si ces derniers vous en exonèrent. D’ailleurs, comme vous n’êtes pas permis de disposer du montant de la dette en le dépensant dans les œuvres de charité du vivant du créancier, cela ne vous sera pas permis, non plus, après son décès et envers ses héritiers, dans la mesure où ce droit leur a été transféré au décès, tel que nous l’avons précisé plus haut. Et Allah Seul le sait par excellence.



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