Algérie

Fait un jour




Fait un jour
Les assises de la santé publique ont été organisées en juin dernier à Alger. Il est vain d'attendre quelque amélioration à court terme dans les structures hospitalières du pays. Les équipements médicaux ne sont pas près d'être remis en service et les affectations de médecins spécialistes annoncées par les responsables du secteur restent à l'état de simples déclarations. La détresse dans les hôpitaux publics ne retombe pas. Ce sont les praticiens exerçant dans ces structures qui avouent que les erreurs de diagnostic sont légion. Cela peut causer la mort, bien entendu, mais on rétorquera qu'il y a des morts dans tous les hôpitaux du monde.L'état du secteur de la santé publique étant critique, et son rétablissement risquant de durer fort longtemps, la seule vraie réforme à entreprendre est d'intégrer les soins prodigués dans les cliniques privées dans la couverture de la sécurité sociale. Ne disposant que du fibroscope pour explorer l'état du malade, l'hôpital public peut passer à côté de nombreuses affections qui ne peuvent être décelées que par l'échographe ou le scanner, ou alors l'ingéniosité de l'urgentiste qui n'est souvent pas au rendez-vous. Même la radiographique thoracique n'est pas toujours de bonne qualité, amenant le médecin de garde à conclure à une infection pulmonaire alors qu'il est devant une pancréatite à un stade grave.Le malade est renvoyé à la maison sans soins adéquats et se retrouve devant deux possibilités : des complications dangereuses ou une évacuation dans une clinique privée. Dans la seconde option, le plus souvent prise par la famille, celle-ci se retrouve seule face aux exigences financières induites par une hospitalisation et des examens dans un établissement privé. Si la finalité du système de sécurité sociale est d'aider les assurés à se soigner, l'Etat, notamment quand il se dit riche, est dans l'obligation d'intégrer dans son champ d'intervention, à travers ses organismes d'assurance, tous les établissements hospitaliers où les citoyens peuvent bénéficier de soins adéquats.Il existe en Algérie un système de santé performant, mais il est globalement dans le secteur privé. Entre les «mouroirs» publics et gratuits, et des cliniques chères mais efficaces, le citoyen, même le plus modeste, a fait son choix. Reste aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités en comprenant que la véritable faillite morale d'un Etat est d'abandonner à son sort sa population malade.



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