Faible régime
Les réformes économiques avancent à tâtons et renvoient l?image d?un pays qui ne sait que faire de son matelas financier, des opportunités que cela offre en matière de mise en ?uvre des projets et de ses discours. La situation est celle d?une machine qui tourne à faible régime. Le pays semble ainsi installé dans l?engrenage d?une politique d?attente qui surseoit aux réformes en raison des divergences de vues au sein de l?équipe gouvernementale. Comment interpréter sinon les différentes sorties médiatiques de certains ministres dont les déclarations ont permis à l?opinion de se saisir des contradictions qui, pour l?exemple, ont jalonné certains projets comme l?ouverture du transport aérien et l?ouverture de capital des imprimeries étatiques ? Ces exemples n?étant pas les seuls bien sûr, il importe de souligner que d?autres projets, qui comptent parmi les plus importants, ont été mis au placard ou retardés après qu?on eut promis leur mise en ?uvre. Il y va de la réforme fiscale avec une direction pour les grandes entreprises, de la réforme de l?Etat en vue d?une meilleure prise en charge de ses nouvelles attributions conformément aux missions relatives à l?incitation et à la régulation, et de tant de projets comme ceux portant sur la législation du travail, le système budgétaire et sur bien d?autres encore dont la portée politique impose, pour leur concrétisation, qu?ils soient inscrits dans un élan unanime de volonté. Le rythme actuel imprimé à ces réformes couplé au caractère versatile de la démarche n?est pas peu susceptible de laisser penser à une incohérence dans la conduite des projets importants, dont certains présentent surtout des enjeux de pouvoir. Le pays restera-t-il longtemps dans cette espèce d?immobilisme aux relents de restructurations certes mais non encore arbitrées ? Il convient de rappeler qu?autant les observateurs que certains ministres d?ailleurs sont unanimes à dire que l?Algérie ne s?est jamais mieux portée au plan financier pour lancer les réformes qui l?attendent.
Posté Le : 28/12/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Benyahia
Source : www.elwatan.com