Algérie - Revue de Presse

Face à l'absence des infrastructures : Les Harrachis ne savent plus où aller...



Samedi, 22h05, Belfort, El Harrach. Une seule impression se dégage : la vacuité. Une rangée de corps s'étire sur le trottoir de cette rampe à Belfort. Des retraités qui « n'en peuvent plus de rester cloîtrés » dans leurs maisons et préfèrent rester dehors jusqu'à une heure tardive de la nuit. « Nous ne savons pas où aller ou plus exactement nous n'avons pas où aller. Qui a fait l'économie de bancs confortables ' », lancent ces retraités, affalés sur des cartons de fortune, sur ces trottoirs qui mènent vers le « Portable-land » de la rue Bouamama. L'ex-rue Foch s'emplit de ses habitués, commerçants d'un jour et mordus de mobiles high-tech, mais qui le soir venu préfèrent aller dans leur « houma » dans cette commune que l'on croyait plus vivante, tellement sa jeunesse crève l'écran à l'occasion des derbys de leur team favori. El Harrach ne vit plus la nuit, les harrachis pantouflards indécrottables 'Les retraités passent leur journée à « claquer des dominos » dans le café Chihab tout proche, connu pour être ce lieu où se réunissaient les joueurs de l'équipe éponyme d'El Harrach et leurs supporters. Rien de ce qui fut promis par les élus actuels n'a été réalisé. Pour eux, l'exécutif communal, avec « presque la même composante », n'est là que pour faire du « surplace ». « Comme ne pas désespérer des structures qui ne sont là que lors des élections », poursuivent les anciens, avant qu'ils ne rebondissent sur leur sujet favori : le sport mais surtout le football. Les harrachis ne permettent pas qu'on « leur fasse la leçon ». « Ceux qui soutiennent Kouba ne peuvent rien », lancent avec ironie ces vieux qui ne semblent pas décidés à rentrer dans leur maison située à quelques pas de là. Plus loin, des cris nous parviennent du centre-ville où quelques jeunes, dés'uvrés le jour et joueurs de dominos invétérés la nuit, traînent leur carcasse sous des lumières blafardes d'une ville dont le centre « n'attire plus ». Un semblant de vie est plus perceptible aux Cinq maisons, là, des gens viennent se goinfrer de poulet avarié, « juste pour la frime », ricane-t-on. Les travailleurs de l'APC s'affairent à la rue du Maghreb, ils nettoient le marché couvert où s'accumulent les ordures à vue d''il. « Je viens de Boumerdès, mais en terminant à 2h du matin, je ne sais pas où aller. Que dire alors de mes collègues qui viennent tous de beaucoup plus loin », se désole cet ouvrier de la voirie. Les ouvriers ne disposent de rien : tout juste d'une bâche pour ramasser les détritus et autres saletés qui se sont accumulés dans ce quartier qui fait face à la place centrale de la commune éclairée par une débauche de couleurs lumineuses.Pour les Harrachis, c'est le seul endroit vraiment pris en charge, le reste n'est qu'un gros bourg. La quarantaine d'employeurs du service de la voirie ne peuvent pas prendre tout en charge. Moyens sommaires et salaire qui « n'est d'aucun secours ». « Avec mes 17000 DA, je ne peux rien m'offrir. Les 400 DA de ma conjointe je ne les perçois plus », déclare cet employé de la voirie qui affirme qu'aucune prise en charge n'est prévue par l'APC, alors que leur travail reste ingrat comme l'est le quotidien de nombre de Harrachis.


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