Algérie - A la une

Eviter les polémiques stériles sur l'Ecole et s'attaquer aux problèmes fondamentaux du pays


Eviter les polémiques stériles sur l'Ecole et s'attaquer aux problèmes fondamentaux du pays
« Sans la valorisation du savoir, tenant compte des anthropologies culturelles et de l'immatériel, ère du XXIème siècle, tout projet de développement est voué à l'échec ». Le problème de l'école, à ne pas prendre garde, par des déclarations tapageuses peuvent diviser la société, qui en ces moments difficiles, a besoin de cohésion, de rassembler tous les algériens tenant compte de leurs différentes sensibilités. Ces polémiques ne visent-elles pas à occulter la gravité de la situation économique et sociale face à la chute vertigineuse des recettes de SONATRACH et le niveau en déclin de l'école algérienne avec des surcharges alarmantes du primaire au supérieur en passant par la formation professionnelle ' La revue de juillet 2015 de l'armée nationale ANP « DJEICH» a insisté, à juste titre, sur cette nécessaire cohésion devant consolider le front social interne face aux tensions à la fois budgétaires et géostratégiques.1.- Lors du conseil des ministres en date du 22 juillet 2015, il est noté que les recettes attendues des exportations d'hydrocarbures sont de 34 milliards USD (au cours de 60 dollars) et les prévisions d'importations sont de 57,3 milliards USD. Ce sont les recettes, devant déduire les charges de SONATRACH d'environ 25% donnant un profit net de 25,5 milliards de dollars pour financer l'économie non compris les investissements programmées de SONATRACH. Dans son volet budgétaire, la loi de finances complémentaire prévoit un déficit budgétaire d'environ 28 milliards de dollars au cours de 98 dinars un dollar qui a dépassé depuis le 20 juillet 2015 la barre symbolique au cours officiel de 100 dinars un dollar, tout dérapage du dinar voilant l'importance du déficit budgétaire : un cours de 79 dinars aurait donné le montant de 33,35 milliards de dollars. Le fonds de régulation des recettes a fortement baissé chutant à 3.916,5 milliards de dinars à fin mars 2015 soit 40 milliards de dollars au cours de 98 dinars un dollar. Au cours de 98 dinars un dollar, le fonds de régulation des recettes pourrait s'établir au 31/12/2015 à 30 milliards de dollars pouvant s'épuiser fin 2016, début 2017. Quant aux réserves de change via la rente des hydrocarbures, qui tiennent la valeur officielle du dinar à 70%, si ces réserves tendaient vers zéro, cela contraindrait le gouvernement à une très forte dévaluation du dinar pouvant se coter à plus de 200 dinars un dollar et sur le marché parallèle l'euro s'échangerait à 300 dinars e tle cours officiel ) environ 200 dinars un euro. Ces réserves étaient évaluées à 193,3 milliards de dollars à fin juin 2014, à 185,273 milliards de dollars à fin septembre 2014, 178,9 milliards de dollars à la fin décembre 2014, et à environ 160 milliards de dollars fin mars 2015. Au vu du montant des importations faiblement compressé de la LFC2015, auquel il faudrait ajouter les importations de services, une moyenne de 10/11 milliards de dollars, plus les transferts légaux de capitaux, au cours moyen de 60 dollars, les réserves de change devraient clôturer au 31/12/2015 à 140/145 et aux cours de 55 dollars, entre 135/140 milliards de dollars pouvant s' épuiser au rythme de l'actuelle dépense publique vers 2019/2020. L'Algérie est appelée à changer sa politique socio-économique, ayant actuellement un endettement extérieur relativement faible (moins de 4 milliards de dollars) et utiliser à bon escient ses réserves de change. Dans le cas contraire, nous devrions assister à la dépréciation du dinar, à un fort taux d'inflation , à un au retour à l'endettement et à l'accroissement du taux de chômage avec d'inévitables tensions sociales, la structure sociale (une jeunesse de plus en plus exigeante) et les tensions géostratégiques à nos frontières , la situation ayant fortement changé par rapport à la crise de 1986.2.- Etant professeur à l'université depuis 1974, et parlant en connaissance de cause, j'ai pu constater au fil des années de ma carrière l'effritement du niveau de mes étudiants de fin de licence qui d'ailleurs ne maîtrise ni l'arabe, ni le français et encore moins l'anglais,( pourquoi pas le chinois) excepté pour environ 20%. Les nombreuses infrastructures (moyen et non comme fin) que l'on brandit souvent pour faire le bilan et le nombre n'ont jamais été à l'origine des meilleures compétences. Et se pose cette question gravite t- on en Algérie dans la hiérarchie et les postes de responsabilités en fonction des compétences et le manque de considération pour l'élite (mentalité de la rente) n'explique t-il pas l'exode massif de cerveaux ' Cette situation anémique n'est pas la faute seulement à l'enseignement supérieur. Si l'on fait passer des élèves du primaire au lycée avec un bas niveau l'on aura au niveau de nos facultés un niveau déplorable. Et ce sont parfois des personnes de bas niveaux qui enseignent tant au niveau du secondaire qu'au supérieur, misant actuellement sur la quantité et non sur la qualité. D'où l'important d'avoir un grand ministère de l'éducation nationale avec des secrétariats d'Etat techniques afin d'assurer la cohérence et avoir une stratégie d'ensemble. Il s ?agira de donner à nos enfants du primaire au supérieur la maîtrise parfaite de la langue nationale , la constitution étant claire, la langue arabe étant la langue de la Nation, mais également de s'ouvrir sur le monde par la maîtrise de plusieurs langues étrangères par le sens de la critique positive devant réaliser la symbiose entre les sciences exactes et les sciences humaines qui contribuent à l'éveil de l'esprit critique du devenir de la société. Le poète, le journaliste, le philosophe et l'écrivain, dans leur diversité, étant le miroir de la société, reflet du niveau du développement, permettant d'ailleurs de dynamiser certaines filières productives au XXI ème siècle comme les maisons d'édition, les médias, le cinéma, la musique. Les plus grands savants sont d'ailleurs devenus à la fin de leur vie des philosophes se questionnant si leurs inventions ont contribué à faire avancer dans le bon sens l'humanité.3.- La symbiose entre les sciences exactes et les sciences humaines est fondamentale car tout processus de développement a pour but une finalité humaine. Avec la dérive mécanique, le risque est de fabriquer des robots pouvant conduire à des comportements extrémistes. D'ailleurs, ceux qui sortent de polytechnique en France ou dans des grandes écoles spécialisés d'ingénieurs aux USA, en Europe ou en Chine sont contraints d'avoir une formation solide dans les sciences de gestion notamment en matière d'informatique , de management stratégique et ont une large culture générale. C'est qu'en ce XXIème siècle, nous ne sommes plus à l'ère de l'accumulation mécanique des années 1960/1970, devant donc revoir notre système de formation, car les nouvelles technologies préfigurent un nouveau modèle de développement complexe. On ne plaque pas sur une société des schémas élaborés sous d'autres cieux sans connaitre la morphologie sociale dont, l'anthropologie culturelle, d'où l'importance des différentes branches de l'anthropologie, de la sociologie et de la psychologie (branche essentielle pour analyser les comportements). Il s'agira donc de faire un bilan serein, sans passion, évaluer les nombreuses déperditions scolaires entre le cycle moyen et l'université, et les nombreux universitaires en chômage. Que deviendront les 1,5 million d'étudiants qui sortiront des universités horizon 2016/2017, une véritable bombe à retardement ' Pour l'instant c'est le statut quo, un manque de vision stratégique de la transition d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures, des distributions de revenus sans contreparties productives, pour calmer le front social, les réserves de change, richesse artificielle, étant une illusion de court terme. Et sans la valorisation du savoir, tenant compte de l'immatériel, devant dépasser cette vison des années 1970, mécanique combinée avec l'illusion de la dépense monétaire sans maîtrise de la gestion, de ce slogan du passé « quant le bâtiment va tout va », tout projet de développement est voué à l'échec. Les chinois, indiens et les japonais ont su par exemple, en consacrant un grand budget à la recherche/ développement, concilier la tradition et la modernité sans renier leurs cultures qui ont favorisé l'assimilation technologique et managériale. Les étudiants algériens ne vivent pas le lien entre la théorie et la pratique dans la majorité des universités. La plupart des laboratoires algériens éparpillés à travers le territoire sans cohérence entre eux sont déconnectés de la société, les chercheurs subissant les effets dévastateurs de la crise de la société posant le problème de la dévalorisation de la connaissance par rapport aux gains faciles. Un grand économiste indien, prix Nobel d'économie en 1998, Amartya SEN a nettement mis en relief que sur le long terme, « existe un lien dialectique entre développement, économie de la connaissance, Etat de Droit et démocratie tenant compte des anthropologies culturelles»En résumé, évitons les fausses polémiques, toute analyse unilatérale et attachons nous à l'essentiel, axer nos efforts pour le développement économique, social au sein d'un monde en plein bouleversement, dont l'école, notre adaptation étant une question de survie, personne n'ayant le monopole de la vérité. Je le dis avec une extrême gravité : les polémiques actuelles ne servent pas le pays. Disons la vérité car la sécurité nationale est menacée, l'Algérie ayant besoin de rassembler tous ses enfants sans exclusive


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)