Algérie - Revue de Presse


La visite estivale des émigrés est très timide cette année. Dans toutes les localités où la communauté émigrée est très forte, le constat est le même : ils n?ont pas été nombreux à faire le voyage au pays cet été. « Ils sont moins de 20% à être là cette année », nous dit un citoyen d?Ifigha. Dans cette commune distante de 15 km d?Azazga, l?émigration constitue 40% de la population locale. « Nous avons 2400 personnes qui cotisent en France. Ils sont une minorité à avoir fait le déplacement. Ceux qui sont venus repartent déjà sans attendre la fin du mois d?août », ajoute notre interlocuteur. La principale raison n?est paradoxalement pas la situation sécuritaire, mais la cherté de la vie? en Algérie. Faire ses courses, c?est devenu plus coûteux dans la montagne kabyle que dans les magasins d?Europe. « Un émigré m?a confié qu?il a déboursé 9000 DA en faisant quelques achats chez le boucher », dit le citoyen d?Ifigha, ajoutant : « Ils ont l?habitude en France de remplir la malle de leur voiture pour 100 euros. Ici, pour la même somme, ils s?acquittent uniquement du prix de la viande. » Le produit du change de la devise s?évapore à vue d??il. Le premier coup de boutoir subi par l?émigré est l?achat du billet d?avion, 500 euros, un sacrifice qui le fait réfléchir désormais avant de programmer le voyage. Pour une famille de six personnes, le budget des vacances au pays est en moyenne de 7000 euros (avion, cadeaux et pécule en monnaie locale pour le séjour). Cette importante dépense est en voie d?être supprimée chez de nombreux émigrés qui se résolvent à la douloureuse décision de passer les vacances dans les pays d?accueil. Les incidences sont importantes sur l?activité commerciale dans les villages qui connaissent traditionnellement une vie estivale animée grâce à l?apport des émigrés. Les commerces d?ameublement, les bijoutiers, les restaurateurs? ressentent les effets de cette défection qui s?annonce durable. L?inquiétude sur le climat général ne s?est pas encore dissipée, en outre, dans l?esprit des émigrés. Les événements de Kabylie sont loin, mais les échos de la petite délinquance parviennent en temps réel outre-mer. « Quand ils partent à la plage, à 16h, ils plient bagages et sont chez eux à 19h. Les soirées sont calmes, l?été est vraiment plat », regrette-t-on à Ifigha.
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