Algérie - A la une


Et maintenant'
Quand le vin est tiré, il faut le boire quel que soit son goût. Quand l'amertume est dans la bouche, le vin ou le sommelier n'y sont pour rien: peut-être que le vieux bridge qui retient les dents factices y est pour quelque chose. Il ne faut en vouloir qu'à soi-même: quand on connaît d'avance les règles du jeu, il ne faut pas s'attendre à un miracle. Il ne faut surtout pas répéter jusqu'à lasser l'auditoire ou à provoquer des ricanements féroces, «qu'ai-je été faire dans cette galère'». Pourtant, il y avait dans la galerie, bien des gens au sens rassis qui avaient averti du dénouement de la traversée: les rameurs ont fait leur boulot et le timonier le sien. Quand le rafiot a échoué sur l'écueil de la déconvenue, les naufragés de l'Histoire doivent remercier le ciel d'avoir gardé la bouée de sauvetage: il ne restera de cette aventure qui a tourné court que le goût de l'échec. Maintenant que les lampions se sont éteints sur la brève fête et les contestations aussi brèves qui ont suivi l'annonce des résultats, les candidats heureux et malheureux n'ont plus qu'à refaire l'examen de leur conscience et à envisager l'avenir, c'est-à-dire les cinq années qui nous séparent de la prochaine présidentielle, à la lumière du taux officiel de participation des citoyens au scrutin, à la lumière de l'engagement de chacun et surtout à la lumière des problèmes qui se posent maintenant et qu'il va falloir bien résoudre un jour. Les différentes parties de cette folle équipée sont bien définies et les positions de chacun définitivement établies; il ne reste plus aux acteurs de la vie politique qu'à oeuvrer pour un approfondissement de la démocratie, c'est-à-dire à une défense sans réserve des droits de l'homme, de la liberté d'expression et des principes directeurs de la Constitution. L'Algérie se doit de se mettre au niveau de l'aire où la géographie et l'histoire l'ont placée. La France, l'Espagne, l'Italie ne sont pas très loin pour donner un exemple (à suivre) de l'organisation sociale et politique: liberté de création de partis qui présentent dans leurs statuts un minimum de démocratie, la liberté de création de syndicats libres et autonomes de tout parti, clan ou système, chargés de défendre uniquement les intérêts matériels et moraux des travailleurs et luttant pour la création d'un Snmg qui puisse redonner dignité à ceux qui suent sans pouvoir autant goûter aux fruits de leurs efforts. Il ne faut pas céder à la tentation de la langue de bois en énumérant les différents chantiers qui attendent ceux qui ont remis leur réalisation à un futur indéfini: la restauration du prestige de la nation passe par le niveau des investissements de l'Etat dans la création d'industries productrices de richesses, la lutte contre le chômage d'une jeunesse désespérée doit être l'objectif principal du prochain gouvernement, La résolution des problèmes de la Kabylie et du M'zab doit être la pierre angulaire du prochain programme de Réconciliation nationale. On ne peut construire une famille avec l'exclusion d'un de ses membres. Le dialogue avec les partis est incontournable.L'avenir des personnes est de peu d'importance: c'est l'accomplissement des tâches qui compte. «Les hommes passent, les institutions demeurent» disait Boumediène. L'abandon de la politique de prestige au profit des tâches plus réalistes, plus efficientes, des réformes que tout le monde attend: l'école, le Code de la famille... Il ne faut se fier ni aux sondages ni aux victoires: rien n'est jamais acquis...La dimension nationale s'obtient par l'effort et non par le verbe, par l'union et non par la division.


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