Et ce n'est pas encore l'hiver !!

Les pertes humaines et dommages matériels engendrés par les intempéries de la semaine dernière montrent qu'il reste encore beaucoup à faire pour sécuriser le cadre de vie des Algériens et effacer le sentiment de peur qui s'empare d'eux chaque fois que le ciel se couvre. Peur des effondrements, des inondations, des débordements d'oueds, de l'isolement, des coupures d'électricité et de gaz, des accidents de la route, du froid' Les motifs de peur se démultiplient dès que des gouttes de pluies commencent à tomber. Il faut dire aussi que, bien que des mesures de sécurisation aient été prises (en tout cas annoncées comme telles) dans certaines régions qualifiées «à risques», la situation de la grande majorité des communes algériennes n'est pas très rassurante dans un pays qui, malgré plusieurs catastrophes naturelles tragiques passées, s'obstine à réagir en aval et, donc logiquement, à subir les aléas climatiques. Cela a été démontré cette fois encore. Plusieurs villes et villages du centre et de l'ouest du pays ont vécu le «traumatisme» hivernal avant l'heure. Et si certains s'en sont sortis avec des routes coupées à la circulation et quelques interruptions de courant électrique seulement, d'autres ont été dramatiquement touchés. Des habitants ont été atteints dans leur chair (comme la famille de la fillette décédée dans l'effondrement d'une maison à Alger). D'autres ont perdu leurs maisons ou leurs terres et doivent se résoudre à survivre provisoirement dans des tentes. Et on sait combien le provisoire peut être long lorsque les caméras de télévision se braquent ailleurs ! Dans quelques semaines (autant dire demain !) l'hiver arrivera, et avec lui les pluies, les vents et le froid. Et à cette seule évocation, les Algériens doivent sentir leurs c'urs se serrer, eux qui se souviennent encore des perturbations de l'année dernière et celles d'avant, et qui savent parfaitement que, malgré tout, l'Algérie n'est pas encore préparée à «traiter» avec les intempéries. Même si, il y a quelques semaines, des responsables ont assuré que des dispositions ont été arrêtées pour faire face aux désagréments de l'hiver, notamment en matière d'approvisionnement en gaz butane et d'alimentation en électricité, et éviter la réédition des perturbations, exceptionnelles mais néanmoins scandaleuses, subies l'année dernière par un certain nombre de régions enclavées qui, pendant plusieurs jours, ont été coupées du reste du monde, le citoyen reste sceptique.
S. O. A.