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Esprit sportif es-tu là '



Esprit sportif es-tu là '
Un match est un spectacle. En principe. Et tout spectacle se destine à un public, à la différence que dans un stade le public est aussi un acteur agissant, qui a un rôle déterminant dans le déroulement du jeu. Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle le douzième homme, qui, plus que ses «coéquipiers», peut «décider» de l'issue de la rencontre. Il suffirait d'un envahissement de terrain, quelques fumigènes ou, pire même, des actes de violence pour que la rencontre sportive perde tout ce qui en fait un spectacle.Avec des conséquences déplorables : arrestations des perturbateurs, interruption du match, sanction de l'équipe dont les supporters se sont rendus coupables de gestes antisportifs, suspension du stade... Certes, un match n'est pas une pièce de théâtre. Il y a un enjeu et une compétition qui pimentent la confrontation et exacerbent les sentiments d'appartenance et d'identification de l'individu à un groupe. Le pays, la ville ou le quartier est alors représenté par l'équipe. Dès lors, «l'Autre», l'adversaire, devient l'ennemi à abattre. Là, intervient l'esprit sportif, le fair-play, le civisme qui canalisent ces sentiments bellicistes. La soif de vaincre et le désir d'exploser l'adversaire, somme toute naturels, sont encadrés par les règles du jeu et les codes de la société pour ne s'exprimer que par des gestes et des mots «tolérés». Mais quand il y a débordement du cadre réglementaire et légal, quand le stade devient une scène où s'exprime la violence sous toutes ses formes et de la manière la plus barbare, le couperet doit tomber. Peu importe qui tirera la chevillette, l'important étant qu'il s'abatte et tranche, même si c'est dans le vif, pour que la violence soit coupée de la scène sportive. Après les décisions sans suites et les stériles campagnes, l'autorité publique a fini par comprendre qu'elle devait agir et est passée à l'action. À chaque dérive ou infraction les sanctions tombent. Le huis clos fait partie du lot.Des équipes se retrouvent dans des stades vides. Les joueurs n'aiment pas ça. Les supporters, les véritables, encore moins. Les deux savent que c'est à une minorité qu'ils doivent leurs «malheurs». Mais ils doivent aussi comprendre que la sanction, aussi sévère soit-elle, est un passage obligé si on veut que nos stades redeviennent des scènes de spectacles sportifs. Plus que les joueurs et les supporters, l'autorité sportive et les pouvoirs publics doivent comprendre que la moindre faiblesse, la plus petite concession, le plus infime recul face aux antisportifs, deviendra une victoire pour la violence et une cuisante défaite, pas uniquement pour le sport, mais aussi pour la société.H. G.


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