Algérie

Escapade nocturne à Dakar : nuit tropicale à la Teranga Culture : les autres articles



Septembre 2012. Aéroport Léopold Sédar Senghor, 1h15 du matin. Une chaleur suffocante' sous une pluie battante, annonce la couleur.
Dakar (Sénégal)
De notre envoyé spécial
«Mettez votre index sur l'appareil, le droit, puis le gauche, c'est pour les empreintes digitales ; mettez-vous en face de la caméra, c'est pour la photo !», dit machinalement le policier des frontières. Des formalités policières lentes, mais effectuées avec respect. Une opération qui sera reconduite au retour.
A l'extérieur, Dakar se meut dans un immense brouhaha. Djibril, le taxi-driver, au milieu de la cohue, exhibe une pancarte «Panos» (l'institut hôte)
Des jeunes, malgré la pluie, proposent, à la limite du harcèlement mais avec une correction exemplaire, du franc CFA et des cartes Sim. Le véhicule jaune et noir s'ébranle dare-dare en direction du centre de la ville, mais ce n'est pas évident.
A 2h du matin, la capitale sénégalaise grouille de monde. Un bouchon inextricable fait dire à Djibril «Dakar ne dort pas». Il en profite pour faire le guide avant de tenter un raccourci réussi. «Tout ce que tu vois à ta droite, en dehors de l'Atlantique, ce sont des night-clubs, des casinos, des restaurants'»
Bien que somnolents, après quatre heures de vol, on ne pouvait s'empêcher d'apprécier cette vie nocturne. La population dakaroise est réputée pour son amour de la nuit. Dakar, la ville de tous les contrastes. Belle par son ordre dans l'anarchie. Son désordre dans ses quatre millions d'habitants disciplinés. Accueillant plusieurs nationalités, le Sénégal justifie son sobriquet de Teranga
(le pays de l'hospitalité).
Du 8e étage de l'hôtel N'diambour, dans la rue Carnot, la ville de Youssou N'dour est faiblement illuminée, mais assourdissante. Des ruelles d'où jaillissent des musiques entraînantes, des berceuses auxquelles on ne peut résister. Une sorte d'appel,
d'invitation à sortir. Dimanche, on se réveille sans avoir eu l'impression d'avoir fermé l''il. Elsa, ma cons'ur de France Culture, débarquée une heure après moi, opte pour une randonnée pédestre. Elle avait raison. Car on ne peut se résigner à être claquemuré dans sa chambre quand tout est attirant à l'extérieur. On s'engouffre selon notre instinct dans les entrailles de la cité. La pluie, capricieuse, refait son apparition.
Une halte au café de Rome, tenu par des Libanais, s'impose. On prend la rue de la République. Une vaste artère, puis avenue Pasteur. On aperçoit l'agence d'Air Algérie, place de l'Indépendance. On sent une fierté, malgré tout.
L'Algérie est présente quoi qu'on dise. On est accostés par des vendeurs ambulants. On se retrouve dans l'avenue grouillante de Lamine Guèye. Des commerces à perte de vue. En fait, on tourne en rond. Mais sans s'ennuyer. La journée s'étire. Elsa, toute mouillée, propose l'île de Gorée comme première véritable étape de la découverte du pays de la Teranga. Mais on ne va pas à la maison des esclaves, comme on va au souk du village. Nous fiant à notre seul instinct, encore une fois, on s'est retrouvés à l'hôtel Savana, au milieu de verdure et d'air marin. Un Eden au milieu de la broussaille.
Une gigantesque infrastructure touristique. Les pieds dans l'eau. Un paradis exotique que des réalisateurs de cinéma ont choisi pour des séquences de films. Difficile de ne pas se mettre à rêvasser. «L'île de Gorée est en face, vous la voyez ' Il fallait prendre un petit bateau du port, sinon, à la nage à partir d'ici, c'est possible aussi», conseille l'élégant serveur, avec un soupçon d'humour, en prime.
«Dakar ne dort pas», Ce n'est pas un mensonge.
Des bougies s'allument. Les lieux s'animent. Les crustacés garnissent les tables occupées par peu de Sénégalais. C'est que l'établissement n'est pas accessible au citoyen lambda, au vu des tarifs. 23h. Sur conseil de Niang, le sympathique serveur, on programme Le Texas un night-club mignon, situé en plein centre grouillant de Dakar. L'accueil est solennel. Oui, oui,
solennel. A l'intérieur, la voix sensuelle de Jocelyne Comme avant, de Titi Music puis celle entraînante
de Pape Diouf Bégué' vous poussent automatiquement, presque inconsidérément vers la piste. Qu'importe les paroles, la plupart en
wolof, la langue locale.
Qu'importe la manière de déambuler. Pourvu que l'ivresse soit là. Splendeur, raffinement, spontanéité, originalité. L'Afrique ensorcelante. Une autre sensation, cette belle Afrique.
Et ce n'était qu'une nuit, un dimanche pluvieux sans sommeil. En fait, une première sortie de reconnaissance, de prospection. La suite sera tonitruante. On quitte Le Texas accompagnés de la voix de Youssou N'dour La cour des grands. Une reprise chantée avec la sulfureuse Axelle Red.
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