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Erdogan à l'assaut de Daech en Syrie




Erdogan à l'assaut de Daech en Syrie
Ankara, qui ambitionne un rôle plus actif en Syrie, a mobilisé de grands moyens pour venir à bout du terrorisme dans un « court délai ». Des chars, des F-16 turcs et des avions de la coalition internationale ont visé plus de 80 cibles dont 11 ont été détruites. Mais la bataille de Jarablos, qui se légitime par les impératifs de sécurité, présente un double enjeu. Il s'agit en l'occurrence de faire également barrage à l'ancrage de la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) en progression de la ville de Manbij conquise vers Jarablos. La course contre la montre est engagée pour empêcher l'ALS (Armée syrienne libre) de prendre le dernier bastion de Daech proche de la frontière turque. « La Turquie ne permettra pas que sa sécurité soit menacée et prendra toutes les mesures nécessaires », a déclaré hier le ministre de l'Intérieur, Efkan Ala, dans un entretien à Anadolu. Le syndrome du Kurdistan syrien est une préoccupation majeure de la Turquie, en guerre à l'intérieur contre le Parti des travailleurs du Kurdistan. Au même titre que Daech, le Parti de l'Union démocratique (PYD, kurde) syrien est porté sur la liste noire des organisations terroristes. Tout en dénonçant l'offensive turque, son président, Saleh Muslim, a écrit sur son compte twitter que « la Turquie, dans le bourbier syrien, sera vaincue comme Daech ». Après Kobané, Tall Abyad et Minbej, les forces kurdes en Syrie ont conquis Hassaké, une grande ville du nord-est du pays pour moitié kurde et arabe. A la faveur des bonnes relations avec Moscou, le cessez-le-feu, conclu mardi dernier sous les auspices des Russes, consacre « une victoire des Kurdes » bénie par les Etats-Unis assurant une couverture aérienne et déployant des militaires au sol en tant que conseillers. Washington a même menacé d'intervenir si l'aviation syrienne ne cessait pas ses raids contre la région de Hassaké. Cette question, qui constitue l'un des points de friction entre les deux alliés de l'Otan, sera au centre des discussions avec le vice-président, Joe Biden, arrivé hier à Ankara, pour tenter de remettre à flot une relation compromise par les retombées du coup d'Etat manqué et gravement altérée par le refus de Washington de céder aux exigences de la Turquie réclamant à cor et à cri l'extradition du prédicateur Fethullah Gulen. « Nous pouvons maintenant confirmer que la Turquie a demandé l'extradition de M. Gulen, mais je ne qualifierais pas cette requête comme étant liée à la tentative de coup d'Etat. En fait, elle n'est pas liée au putsch de 2016 », a précisé le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner. Cette volonté d'apaisement est fondamentalement motivée par le réchauffement des relations entre la Russie et la Turquie qui a directement influé sur la ré-évaluation de la position turque sur le conflit syrien. Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a plaidé pour l'ouverture d'une « nouvelle page » qui n'est plus conditionnée par le préalable du départ du président El Assad. « Que nous l'aimions ou pas, Assad est aujourd'hui l'un des acteurs » et il est possible de « lui parler pour la transition », a-t-il reconnu. Le changement de cap est indéniable.


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