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Equipe nationale de handball: Les prémices d'un échec programmé



La sélection algérienne de handball prendra part à la 23ème édition de la Coupe d'Afrique des nations CAN-2018 au Gabon (17-27 janvier) dans un contexte difficile, marqué par l'instabilité de la barre technique, l'absence d'une préparation adaptée et les nombreux conflits internes. A cela il faut ajouter le forfait de plusieurs joueurs cadres pour blessures, à l'image d'Ayoub Abdi et Hichem Kabache. Il y'a quelques mois, le président de la Fédération algérienne de handball (FAHB) Habib Labane avait qualifié de «difficile» la mission de l'équipe nationale à la CAN. «Notre mission ne sera pas facile au Gabon, d'autant que l'équipe nationale est restée longtemps en hibernation et loin de la compétition. Notre objectif est de terminer sur le podium, ce qui va nous permettre de nous qualifier pour le Mondial 2019, mais j'avoue que cela relèverait de l'exploit dans les conditions actuelles», avait indiqué le premier responsable de la FAHB, faisant allusion ainsi à un éventuel ratage lors du tournoi africain.Autant dit, ce sont là les prémices d'un échec qui se profile à l'horizon et qui risque de faire tâche d'huile au sein du club d'Algérie, septuple vainqueur du trophée africain, dont le dernier remonte à 2014. A la CAN, l'Algérie évoluera dans le groupe A en compagnie du Gabon, de la Tunisie (vice-championne d'Afrique), du Congo et du Cameroun, alors que le groupe B est composé de l'Egypte (tenante du titre), du Maroc, de la RD Congo, du Nigeria et de l'Angola. Les Verts entameront le tournoi aujourd'hui face au Cameroun (11h00 locale algérienne).
Labane, seul contre tous
Il faut dire que depuis l'installation du nouveau président, Habib Labane, en avril 2017 à la tête de la FAHB, une succession de changements est intervenue dans l'organisation interne de la fédération après une longue période d'hibernation qui a duré pratiquement deux ans. Cela n'a pas été du goût des membres du bureau fédéral de la FAHB, d'où la missive adressée par neuf d'entre eux au président dans laquelle ils dénoncent ce qu'ils considèrent être de «graves dérives» pour ce qui est de sa gestion des affaires de l'instance fédérale. Dans la foulée, le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, a indiqué qu'il n'est nullement question de réclamer le départ de Habib Labane. «En tant que MJS, j'affirme qu'il n'y aura pas de retrait de confiance au président de la Fédération de handball, et nous rejetons toute tentative de déstabilisation de l'instance fédérale et de la sélection nationale à quelques jours du début du Championnat d'Afrique des nations de handball. Ceci est inadmissible et nous le rejetons catégoriquement. Il faut faire preuve de sagesse et recourir au dialogue en cas de différend entre certaines parties», avait déclaré El Hadi Ould Ali, faisant ainsi part de son soutien indéfectible au président de la FAHB.
Un duo d'entraîneurs locaux pour parer au plus pressé
Longtemps annoncé à la tête de la barre technique de l'EN, le Croate Saed Hasanefendic s'est rétracté au dernier moment, mettant les responsables de la fédération dans un véritable embarras. L'urgence était donc de pallier cette défection de dernière minute pour éviter la cassure. D'ailleurs, le premier choix de la FAHB s'était porté initialement sur Reda Zeguili, le coach du GSP, qui devait faire office de pompier et préparer une équipe compétitive en un temps très court. Mais un autre rebondissement de dernière minute est venu contrarier ce choix, celui du MJS qui voulait voir Rabah Gherbi, l'actuel entraineur des U19, comme entraineur national, d'autant que Zeguili n'était pas en odeur de sainteté auprès de certains membres du bureau de la fédération. Devant cette situation, pour ne pas bloquer la préparation de l'EN, un compromis a été trouvé par le président de la FAHB, en faisant appel à un duo d'entraineurs, Hiouani Sofiane, l'entraîneur du CR Bordj Bou-Arréridj et l'ex-joueur international, Mohamed-Seghir Zineddine en l'occurrence.
Une préparation perturbée
Le sept national a bouclé son ultime stage préparatoire en prenant part à un tournoi à Doha (Qatar) avec, au programme, quatre matchs amicaux face au Qatar (défaite 40-21), à Cuba (victoire 32-20), à Oman (victoire 28-27) et à l'Iran (défaite 31-28). Auparavant, la sélection algérienne s'était imposée face à l'Arabie saoudite sur le score de 33-32 à Belgrade en match amical également. C'était là le quatrième succès de suite pour le sept national depuis le début du stage dans la capitale serbe, qui a été également ponctué par des victoires en amical face au Partizan Belgrade à deux reprises (38-30) et (36-29) et Club Obilic (44-22). Le capitaine de l'équipe nationale, le gardien de but Abdellah Benmenni a jeté un pavé dans la mare samedi dernier en estimant que le sept national avait «touché le fond en matière de prise en charge». «Nous avons été lésés, livrés à nous-mêmes et abandonnés. L'équipe nationale est restée inactive depuis plusieurs mois, ce que je qualifie d'inadmissible», a affirmé le sociétaire du GS Pétroliers. Et d'enchainer à propos des primes : «On ne nous a rien promis en cas de qualification pour le Mondial. C'est un problème récurrent qui revient à chaque veille de tournoi. On n'a jamais demandé quoi que ce soit, sauf travailler dans de bonnes conditions, même si l'aspect financier est important, d'autant que la plupart d'entre nous sont des pères de familles». De son côté, Messaoud Berkous (GSP), a qualifié de «difficile la mission des siens au Gabon. «Personnellement, je m'apprête à disputer le tournoi le plus difficile de ma carrière, notamment en raison d'une préparation déficiente. Notre objectif primordial est de terminer sur le podium pour arracher notre qualification au Mondial, même si d'aucuns sont pessimistes sur nos chances», a-t-il conclu. En tout cas, le retard est énorme en matière de préparation et les huit matchs disputés jusque-là sont loin de satisfaire les joueurs et le staff technique.
L'affaire Abdelkader Rahim
L'affaire du demi-centre de la sélection algérienne de handball, Abdelkader Rahim, est loin d'avoir livré tous ses secrets. Selon Sofiane Haïouani, le joueur qui a quitté le sept national à Doha n'a montré aucun engagement envers la sélection et pris la décision de partir de son plein gré. «Rahim a décidé de quitter la sélection sous prétexte que le groupe n'avait pas le niveau pour réussir une bonne campagne africaine au Gabon. Sincèrement, ce joueur n'a montré aucun engagement depuis qu'il a rejoint l'équipe pour le stage en Serbie», avait déclaré Haïouani. «La goutte qui a fait déborder le vase est incontestablement son manque de respect envers le staff technique lors de la victoire face à Cuba», a ajouté l'ancien coach du CR Bordj Bou-Arréridj. De son côté, le joueur de Dunkerque (France), a qualifié de «mensongères» les raisons évoquées par l'entraîneur national Sofiane Haïouani pour expliquer son départ de la sélection en plein tournoi international du Qatar. Dans ses dernières déclarations, Rahim ne s'est pas montré clément avec le staff technique, allant jusqu'à qualifier Haiouani d'entraîneur «incompétent». D'aucuns estiment que le joueur aurait pu observer le droit de réserve à quelques jours du coup d'envoi de la CAN. Affaire à suivre…
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