Algérie

Eprouvant




Eprouvant
Les pouvoirs publics peuvent bien claironner que les prix des fruits et légumes ont amorcé une baisse ces derniers jours, il n'en reste pas moins que les consommateurs continuent de payer ces produits au prix fort. Les ministres de l'Agriculture, Abdelwahab Nouri, et du Commerce, Amara Benyounès, se sont bien échinés pour rassurer, à partir de Blida, sur la disponibilité des produits agricoles en quantité suffisante -il serait même question de surstockage pour certains- et à des prix raisonnables. Mais les prix affichés par les détaillants à Oran, à Constantine ou à Alger, dix jours après le début du mois de Ramadhan, ne reflètent aucunement ce constat. Les légumes restent très nettement au-dessus du pouvoir d'achat de l'Algérien moyen. À 40, 45, voire 60 dinars le kilogramme, on ne peut pas dire que la pomme de terre soit vraiment à la portée de toutes les bourses ! Quant aux fruits, ils deviennent accessoires. Ramadhan après Ramadhan, les consommateurs sont ainsi confrontés à la même flambée des prix, subissent les effets de la même spéculation effrénée et paient les frais de la même incapacité de l'Etat à instaurer un marché organisé et répondant à des règles de fonctionnement précises. Aujourd'hui comme hier, l'anarchie la plus totale règne sur le commerce des fruits et légumes, ce qui, combiné à l'absence d'un contrôle régulier et rigoureux, laisse la porte ouverte à toutes les dérives. Cette situation, intenable pour la grande majorité des ménages, dure pourtant depuis un peu plus d'une quinzaine d'années alors même que les responsables des différents gouvernements ont promis l'avènement rapide d'un marché aux normes. Du moins se sont-ils engagés à combattre l'économie informelle, à garantir la stabilité des prix et à protéger les consommateurs des spéculateurs de tous bords. Mais, on le constate aujourd'hui encore, malgré les mesures prises et les grandes dépenses engagées, le secteur informel se porte toujours aussi bien et les spéculateurs continuent de faire la pluie et le beau temps. En définitive, c'est encore un Ramadhan éprouvant pour le pouvoir d'achat que les Algériens vivent cette année et, en attendant que l'Etat reprenne en mains les rênes du marché autrement que dans les discours ou sur le papier, les consommateurs devront prendre leur mal en patience. Comme d'habitude.S. O. A.



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