Algérie

Environnement




Le tout béton gangrène le littoral « L?urgence est de stopper le bétonnage du littoral. C?est aussi de fixer une bande inconstructible sur les rivages. » Le rapport dont les grandes lignes nous ont été communiquées par un expert algérien en la matière et chercheur à l?université d?Oran, prédit « un avenir sombre si aucune mesure n?est prise pour enrayer l?urbanisation accélérée des côtes. » Pourtant, la loi sur le littoral interdit la construction dans les zones non urbanisées sur une bande de 100 m à partir du rivage. Ce rapport tombe à peine quelques semaines après l?installation, à la mi-octobre dernier, d?un comité intersectoriel de coordination et de concertation entre les ministères de l?Environnement et celui du Tourisme. Cet organe, qui associe les experts de ces ministères, avait alors promis d?« élaborer des études relatives au schéma national d?aménagement touristique, d?examiner les plans d?aménagement des ZET et mettre en place une stratégie commune de développement touristique dans son volet environnemental et son intégration dans les instruments d?aménagement du territoire et de développement durable. » A vrai dire, la mise en ?uvre d?une politique du littoral n?a été effective que depuis trois ans en Algérie. Politique qui a permis de baliser un certain nombre de principes ratifiés dans le pacte de Barcelone. L?idée est d?identifier les points faibles du littoral, et ce, suite à un bilan écologique et un autre d?exploitation des sols ainsi qu?une multitude d?actions et de mesures pour la réhabilitation de ces espaces. C?est d?ailleurs dans ce sens qu?est venue l?idée de créer un commissariat national du littoral et la mise en place d?un plan d?aménagement côtier. Majeure mais toujours pas vaccinée contre la spéculation immobilière, la loi dite du littoral devrait subir, de l?avis des experts, un petit dépoussiérage. Pour ne pas dire dégraissage. L?urgence d?un dépoussiérage La loi est-elle moderne ? Instaure-t-elle le principe de développement durable bien avant l?heure ? « Pas sûr ! Car, de nombreuses communes concernées par cette loi connaissent des situations conflictuelles, allant jusqu?à freiner leur développement, dont celui de villes à l?attractivité résidentielle, touristique et économique qui ont connu d?importantes mutations », estime, pour sa part, un élu de la commune de Aïn El Türck. L?idée de notre interlocuteur est de permettre la mise en place d?une « gestion intégrée du littoral », Au coeur de la nouvelle orientation, « l?adaptation des règles d?urbanisme afin de permettre un meilleur équilibre entre protection et aménagement ». Ceux-ci pourraient justifier qu?une urbanisation qui n?est pas située en continuité, est compatible avec les objectifs de protection du littoral. Cet élu municipal propose également « une extension aux espaces proches du rivage de l?exception relative aux espaces urbanisés qui s?applique dans la bande des cent mètres. » Car pour lui, la panacée n?est certainement pas « d?interdire toute urbanisation sur la corniche. Car, à force de sanctuariser des espaces, ceux-ci connaissent une détérioration physique et sociale et on ne peut plus y vivre », modère-t-il. Souplesse et flexibilité donc qui ne peuvent que réjouir les promoteurs immobiliers et fabricants de bétonnières.

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