Algérie

Entretien de Abdelmoumène à l’hebdomadaire «Al-Mohakak»




«Je ne serai jamais extradé» Abdelmoumène Khalifa est enfin sorti de son long mutisme. Le principal accusé du procès qui porte son nom vient d’accorder un entretien à l’hebdomadaire arabophone «Al Mohakak», paru jeudi. Le propriétaire du groupe Khalifa, aujourd’hui dis-sous, a d’emblée parlé d’un «procès politique». Pour lui, l’affaire Khalifa, «ce n’est pas une question de sachets mais une affaire d’Etat», sans donner de plus amples détails. Il qualifiera le procès de Blida d’un «non–événement» qui ne l’inquiète aucunement, ajoutant, au passage, qu’il suit ses développements à travers un cabinet d’avocats anglais chargé de sa défense. Il met en doute sévèrement la régularité du procès en estimant que «ce qui se déroule dans la salle d’audience ne convainc personne». Il remet en question le processus de liquidation du groupe Khalifa en affirmant que sa banque n’était pas en faillite. Il en veut notamment pour preuve d’un procès truqué, la multitude de détails dans lesquels semblent se noyer aussi bien les débats de la cour que l’opinion nationale et celle internationale. Pour lui, «ces détails ne vont pas mener à la vérit黅 Et de s’interroger à ce sujet «pourquoi vouloir réduire toute l’affaire à une histoire de sachets? Pourquoi s’attarder sur quel type de véhicule (une Nissan ou une Toyota Corrola?) pour transporter l’argent?». D’après lui, cette affaire Khalifa fait partie des «secrets d’Etat» qu’il ne se sent pas prêt, néanmoins, d’en révéler les teneurs pour le moment. «L’affaire n’est pas une affaire ordinaire. Elle fait partie des secrets de l’Etat algérien», a-t-il souligné. Et pour étayer quelque peu ses propos, l’ex-golden boy algérien révèlera mystérieusement que «le groupe Khalifa était introduit dans toutes les institutions de l’Etat et traitait avec les institutions officielles». Et pour montrer sa disponibilité à faire toute la lumière sur cette affaire, il déclare: «Je ne suis pas un hors-la-loi, je ne fuis pas la justice, je demande seulement à la juge, Mme Fatiha Brahimi, de venir m’interroger à Londres, et je m’engage à lui fournir tous les détails de l’affaire, si son but est la recherche de la vérité». Il révèlera avoir adressé une invitation similaire à la justice française qui y a répondu favorablement. Il précisera à ce sujet que «les Français connaissent parfaitement le dossier Khalifa». D’une certaine manière, Khalifa s’engage, ainsi, à dire «toute la vérité» s’il peut bénéficier réellement d’un procès équitable; «pas un procès comme celui qui est en cours à Blida», ajoute-t-il. De même, Abdelmoumène se dit prêt à comparaître en Grande-Bretagne où, selon lui, «la Justice est indépendante». Interrogé sur la demande de son extradition formulée par les autorités algériennes, il se dira très confiant. «Je suis un exilé politique, mais je garde toujours ma nationalité algérienne. Cela dit, je ne serai pas extradé parce que la justice britannique n’a pas été convaincue par le dossier qui lui a été présenté. La justice britannique n’est pas laxiste; elle est rigoureuse et ferme dans ce genre de dossiers. Les Anglais savent que c’est un dossier plus politique que juridique, économique ou financier», dira-t-il. Il se permet alors le luxe de défier les autorités algériennes en déclarant à ce sujet: «La convention d’extradition a été signée le 9 octobre dernier, pourquoi ne suis-je toujours pas extradé? Parce que tout simplement je ne le serai jamais car la justice britannique connaît très bien mon dossier… J’ai obtenu le statut de réfugié politique en 2004, ce qui rend mon extradition impossible, c’est la loi qui le dit». Concernant la presse algérienne et son traitement du dossier Khalifa, Moumène estimera que le quatrième pouvoir en Algérie «soutient les puissants et tourne le dos au peuple et à la vérité». «Qui connaît mieux que moi la presse algérienne?», s’interroge Khalifa qui n’hésitera pas à faire une comparaison avec la presse vichyste. Il conclura avec la formule… «Allah yehdihoum!»
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