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entreprises publiques


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La démarche initiée ces dernières années par les pouvoirs publics constitue historiquement la quatrième vague d'assainissement financier des entreprises publiques depuis la fin des années 1980. Aura-t-elle plus de chances de réussir que les précédentes 'Depuis le milieu de l'année 2009, et au rythme de leur examen par le Conseil des participations de l'Etat (CPE), institution représentant l'Etat actionnaire et présidée par le Premier ministre, il ne se passe pas de mois sans que l'on annonce de nouvelles mesures de financement portant sur des dizaines de milliards de dinars au profit d'un groupe d'entreprises publiques. L'objectif affiché par cette démarche est d'enrayer le déclin de l'industrie algérienne, qui ne représente plus aujourd'hui que 5% du PIB.Le processus a été engagé dès juillet 2009 avec un des enfants chéris des pouvoirs publics algériens, le groupe des cimenteries publiques, à qui on a attribué, par le biais du Fonds national d'investissement (FNI), un prêt d'un montant de 1,8 milliard d'euros à échéance de plus de 20 ans. En contrepartie, l'objectif assigné au secteur est de porter la production annuelle de 11 millions de tonnes actuellement à 18 millions de tonnes en 2014. Une seconde opération importante a été annoncée début 2011, pour laquelle on évoque un financement de plus de 700 millions d'euros. Dès 2011, c'est Ahmed Ouyahia lui-même qui livrait, devant les sénateurs algériens, un premier bilan de l'opération en cours. Selon l'ancien Premier ministre : "Près de 200 entreprises publiques" avaient déjà bénéficié de la mise en route de leur "processus de modernisation pour un total de 600 milliards de dinars (6 milliards d'euros), dont notamment près de 500 milliards de crédits à long terme et fortement bonifiés".Partenariat international et 51/49Pour un économiste aussi réputé qu'Abdelmadjid Bouzidi, "la démarche initiée depuis plus de 4 ans par les pouvoirs publics constitue historiquement la quatrième vague d'assainissement financier des entreprises publiques depuis la fin des années 1980". Aura-t-elle plus de chances de réussir que les précédentes ' En tous cas, dans le but de donner une nouvelle crédibilité à cette démarche et sauver le secteur public industriel, les autorités algériennes pensent avoir trouvé une nouvelle panacée. Depuis quelques années, les responsables du secteur industriel public ne jurent plus que par le partenariat international. Inaugurée par la cession d'El-Hadjar à ArcelorMittal, cette nouvelle démarche s'est accélérée depuis 2013 grâce à des alliances industrielles entre des groupes publics algériens et des géants industriels comme Renault, Mercedes Benz, Sanofi ou encore Massey Ferguson. C'est dans le nouveau cadre juridique créé par la LFC 2009 que s'inscrivent désormais des partenariats qui mettent très généreusement à contribution les ressources financières du FNI (créé lui aussi en 2009) et celles des banques publiques. Les derniers exemples en date sont encore dans toutes les mémoires. La "renationalisation" d'El-Hadjar s'est accompagnée d'un plan de relance de l'outil industriel qui doit mobiliser près de 700 millions d'euros de ressources qui devraient être fournies pour l'essentiel par la BEA. Hors secteur industriel, mais toujours dans le cadre des "capitaux marchands de l'Etat", le nouveau Djeezy, lui aussi nationalisé partiellement, annonce un programme d'investissement estimé à plus de 1 milliard de dollars dont le financement doit être assuré également par les banques publiques.Une efficacité contestéeLa priorité réservée au secteur public et ses restructurations à répétition ont fait de longue date l'objet de nombreuses critiques de la part de beaucoup d'économistes et d'entrepreneurs algériens qui considèrent qu'en favorisant, selon la formule de l'un d'entre eux, "l'ancienne économie au détriment de la nouvelle économie", elle retarde la nécessaire restructuration de l'économie algérienne et constitue la principale explication d'une croissance économique globale qui reste inférieure à ses potentialités. Au cours des 7 dernières années, la croissance économique algérienne s'est située entre 2 et 3%, alors qu'elle a été en moyenne de près de 5% dans les pays voisins. Pourquoi Le FNI par exemple ne serait-il pas aussi un instrument de développement de la PME algérienne ' Les statuts du FNI prévoient pourtant clairement qu'il finance "le développement de l'investissement productif" aussi bien des entreprises publiques que des entreprises privées. Cette intervention du fonds public serait, pour beaucoup d'opérateurs, de nature à stimuler le développement de nombreuses entreprises privées en leur permettant de grandir en proposant des projets "bancables" aux institutions financières classiques. C'était d'ailleurs l'objectif de l'instruction donnée par un célèbre Conseil des ministres réuni en février 2011. Il enjoignait pour la première fois au Fonds national d'investissement d'intervenir sous forme de prise de participation dans le capital d'entreprises privées jusqu'à hauteur de 34%. Malheureusement, et bien qu'aucun bilan ne soit pour l'instant disponible, on n'enregistre encore à notre connaissance qu'un nombre insignifiant de dossiers traités. C'est dans cette direction que le groupe de travail constitué à l'issue de la 16e tripartite devait orienter sa réflexion et ses propositions qui sont toujours attendues avec intérêt...H. H.





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