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Entre Washington et Pékin: Des négociations commerciales à petits pas



Le compte à rebours pour nouer un accord commercial a commencé. Et, pour la première fois, Washington et Pékin semblent bien décidés à y parvenir, faisant fi des affaires diplomatiques susceptibles de compromettre l'issue de leurs délicates négociations. Donald Trump a estimé, vendredi, qu'un «grand accord» pourrait intervenir «plutôt rapidement!», justifiant cette urgence par le ralentissement de l'économie du géant asiatique, sous le coup de taxes douanières punitives américaines. Ces déclarations sont intervenues, au moment même où la ministre des Affaires étrangères canadienne rencontrait son homologue américain, pour discuter du cas de Meng Whanzhou, la directrice financière du géant des télécoms chinois Huawei, arrêtée le 1er décembre par le Canada à la demande de Washington, et à l'origine d'une crise diplomatique entre Ottawa et Pékin.La dirigeante chinoise, soupçonnée de complicité de fraude pour contourner les sanctions américaines contre l'Iran, a été libérée sous caution, dans l'attente d'une procédure d'extradition vers les Etats-Unis. Pour autant, Donald Trump s'est dit prêt à intervenir si «nécessaire», notamment si cela permettait de conclure un accord commercial avec le président chinois, Xi Jinping. Il y a tout juste deux semaines, le président républicain et son homologue chinois ont décrété une trêve, dans la guerre commerciale qu'ils se livrent depuis des mois.
Concrètement, Donald Trump a accepté de retarder de 90 jours, l'augmentation de taxes douanières sur 200 milliards de dollars de marchandises chinoises, qui devaient intervenir au 1er janvier. Après des doutes sur les marchés financiers sur la portée d'un tel répit, les autorités chinoises ont multiplié les mesures destinées à apaiser le courroux de Washington, qui exige que Pékin mette fin à ses pratiques commerciales «déloyales». Suspension des surtaxes douanières imposées aux voitures et pièces automobiles importées des Etats-Unis, reprise d'achat massif du soja américain, l'administration chinoise s'est, en outre, dite disposée à négocier sur son sol comme sur le territoire américain. «Je pense que les Etats-Unis et la Chine sont finalement entrés dans une phase sérieuse de négociations», commente Edward Alden, spécialiste du commerce international au Council on Foreign Relations, observant qu'il y a eu «plus de progrès substantiels en deux semaines qu'il n'y en a eu en deux ans» de présidence Trump. Le fait que l'hôte de la Maison Blanche ait choisi Robert Lighthizer comme négociateur en chef est «un signal» fort, analyse-t-il.
Car le représentant au commerce est un spécialiste du droit commercial, rompu aux tractations difficiles. En moins de deux ans ? il a rejoint l'administration Trump en mai 2017 ? il est parvenu à réformer le traité de libre-échange nord-américain (Aléna), liant Etats-Unis, Canada et Mexique, dont le texte amendé a été officiellement signé il y a quinze jours.
Robert Lighthizer, 71 ans, est aussi connu pour avoir mené avec poigne, des tractations complexes avec le Japon, sous l'administration Reagan dans les années 1980.
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