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Entre report, «continuité» et succession à huis clos : Les scénarios possibles pour la présidentielle de 2019



La présidentielle est au c?ur des discussions qui rythment la vie politique nationale. A moins de six mois de ce rendez-vous électoral incertain, c'est toujours le flou. Plusieurs hypothèses circulent. Nombreux sont les Algériens qui s'interrogent, non sans inquiétude, sur les scénarios qu'aurait échafaudés le pouvoir pour assurer «la continuité».L'idée de reporter la présidentielle domine actuellement les débats. Parti d'une rumeur persistant depuis quelques mois, ce report devient, désormais, une offre politique portée par des partis qui ont la particularité d'avoir grandi à la mamelle du pouvoir.
Avec un emballage différent, le MSP et TAJ jugent «utile» d'ajourner ce grand rendez-vous électoral, le temps d'un tour de table et d'un dialogue inclusif. Venant de ces deux partis, cette proposition n'est pas à négliger. Bien qu'elle apparaisse loufoque, elle peut servir à autre chose.
Confronté à la difficile mise en vente d'un 5e mandat pour un homme de plus en plus absent et aphone à cause de l'aggravation de son état de santé, le pouvoir semble prêt à tout pour s'assurer une sortie indemne de l'impasse vers laquelle il a mené le pays. Si le pouvoir sent le besoin d'aller vers une telle option extrême, il le fera sans hésitation. C'est pour cela qu'elle est mise sur la table par l'un des courtisans de Bouteflika.
Une autre hypothèse circule : celle de continuer avec Bouteflika en déconcentrant ses pouvoirs à travers une nouvelle trituration de la Constitution. Ce scénario comprend donc un éventuel renforcement des pouvoirs du Premier ministre ou carrément la création d'un poste de vice-Président en charge des relations extérieures. Cette option a, elle aussi, des inconvénients. Créer un poste de vice-Président pourrait ne pas arranger les affaires du pouvoir après la fin du règne de Bouteflika.
Le troisième scénario est celui d'une succession à huis clos. Une succession pour faire du Bouteflika sans Bouteflika. Cette option n'est pas sans risque. Les appétits des uns et des autres sont tels que l'entente risque d'être difficile, surtout si le chef de l'Etat n'est pas en mesure d'arbitrer les différents groupes en compétition.
D'ailleurs, les développements que connaît la scène politique nationale ces derniers mois reflètent une guerre en sourdine entre les différents compartiments du pouvoir dans le but de prendre la meilleure position pour la succession. Les changements à l'Assemblée populaire nationale, les attaques contre le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, l'éviction de Djamel Ould Abbès de la tête du FLN sont autant d'indicateurs de cette guerre qui ne dit pas son nom.
Mais le souci principal du pouvoir est de contenir ces débordements pour vendre à l'étranger l'image d'un pays stable, qui pourrait être un atout pour les puissants de ce monde dans la stabilisation régionale. Le pouvoir opterait pour le scénario le moins risqué afin de garder la maîtrise de la situation dans un contexte régional explosif.
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