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Entre habillement et gâteaux traditionnels, les bourses moyennes ruinées



Entre habillement et gâteaux traditionnels, les bourses moyennes ruinées
Dix jours à peine nous séparent de la fête de l'Aïd. Les marchés sont inondés d'effets vestimentaires et de tous produits rentrant dans les préparatifs pour cette occasion.Si le début du mois de Ramadhan, les dépenses ménagères sont destinées essentiellement aux fruits et légumes et autres besoins de la table, l'intérêt est dès le début de la deuxième quinzaine, orienté vers les marchés d'habillement et de produits servant à la préparation de gâteaux traditionnels. Oui, puisque la famille algérienne ne peut passer la fête de l'Aïd sans habiller les plus jeunes en tenues neuves et décorer sa table des différents gâteaux connus pour cette occasion. Si les prix de fruits et légumes ont connu cette année une baisse et une stabilité raisonnable en ce mois de Ramadhan par rapport aux années précédentes, ceux des effets vestimentaires ont connu une flambée grave. Les petites bourses ont fait l'impasse sur cette tradition devenue inaccessible, les moyennes tentent de se trouver des issues pour ne pas rater la fête. En somme, les uns et les autres se plaignent de cette hausse inexplicable et flagrante de tous les produits. Une virée à quelques marchés et magasins à Alger confirme cette situation alarmante et le désarroi des pères et mères de famille. Bien habillé son enfant pour le jour de l'aïd coûte en moyenne entre 7 000 et 10 000 dinars puisque un pantalon, une chemise et des chaussures pour un enfant de moins de dix ans sont exposés entre 8 000 et 10 000 dinars. Une petite robe de princesse pour un bébé n'est pas accessible à moins de 4 000 dinars et ses chaussures à 2 000 dinars. Ceci si on parle des produits qui sont d'une bonne qualité sans qu'ils ne soient d'une grande marque. Aussi avoir un seul enfant ça reste jouable mais quand la famille est nombreuse, il devient impossible d'acheter pour tous des produits de bonne qualité. «J'ai fait le tour des marchés à Dargana, Kahouet Chergui et Rouiba. Il n'y a pas un grand choix pour les bourses moyennes et tout ce que j'ai proposé à ma fille Amira de 11 pour un prix raisonnable ne lui a pas plu et sincèrement on était du même avis», nous dit Sihem employée d'une entreprise privée. «Moi, j'ai pu trouver une belle robe et des chaussures pour ma petite Lina de deux ans mais ils m'ont quand même coûté plus de 6 000 dinars», nous affirme pour sa part sa collègue Rabéa. Plus loin, une autre maman, sans emploi, nous fait part de son désarroi de ne pas pouvoir offrir à son fils unique ce qui lui reste de la tenue de l'Aïd. « Moi, j'ai fait quelques courses avant le Ramadan mais là je suis coincée. Je lui ai acheté un pantalon à 2 500 DA, une chemise à 2 800 DA et je ne m'attendais pas à être bloquée devant des chaussures offertes à 3 500 DA», se plaint Aïcha, qui contrairement, aux années précédentes, ne demandera pas à son époux de lui payer de nouveaux vêtements puisque il ne pourra pas prendre les deux en charge. Elle souhaite juste que son enfant Hacène de huit neuf ans, soit joyeux le jour de l'Aïd. En effet, nombreuses sont les familles qui se rabattent aux friperies, au marché informel, aux produits chinois et même aux produits sans origine connue, pourvu que tous les enfants le jour de l'Aïd soient bien habillés.La friperie demeure une solution pour des milliers de familles aux revenus limités. Outre l'habillement, les dépenses de l'Aïd vont vers les produits servant à préparer des gâteaux traditionnels exigés dans nos traditions pour cette fête. Dès le début du mois de Ramadhan, les prix des produits nécessaires ont connu une hausse notable. Les amandes ont dépassé la barre des 2 000 DA le kilo et atteint facilement les 2 200 DA. Même les cacahuètes ont atteint les 350 DA le kilo sans compter d'autres produits nécessaires aux différentes recettes. En vitrine, les gâteaux préparés mis en vente pour l'Aïd, sont passés de 45 à 60 dinars par unité l'année dernière à la barre de 70 jusqu'à 100 dinars cette année. En somme, entre exigences familiales et envolée des prix, les bourses moyennes sont ruinées et ne pourront même pas passer à d'autres projets avant plusieurs semaines. Partir en vacances risque de ne pas avoir lieu pour de nombreuses familles cette année. Aussi, dans quelques semaines, il faudra bien accueillir la prochaine rentrée scolaire. «La famille algérienne consacre annuellement une moyenne de 8% de son budget en matière d'habillement et de chaussure pour un montant moyen de plus de 58 000 DA par an», indique une récente enquête réalisée par l'Office national des statistiques (ONS).


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