Enseignants et parents d'élèves se liguent contre une enseignante

Les enseignants du CEM Rabah-Ghoul d'Ath Laâziz, au nord-ouest de la wilaya de Bouira, sont entrés en grève illimitée depuis avant-hier, afin de dénoncer les agissements d'une de leur collègues et demander son départ "immédiat".En effet, l'ensemble des enseignants a débrayé et les élèves ont été renvoyés chez eux. "Nous refusons de travailler avec Mme Chachoua Farida ! Cette enseignante insulte tout le monde sur son passage, elle a un comportement agressif et, pis encore, elle sème la zizanie au sein de notre paisible établissement", a déclaré M. Merabti, enseignant membre du Cnapeste.Nous avons appris que de nombreuses plaintes ont été déposées à la direction de l'éducation et que son cas devait être réglé le printemps dernier, lors d'un conseil de discipline. Mais ni la commission des recours ni la commission paritaire n'ont confirmé des mesures disciplinaires contre elle "malgré nos innombrables requêtes", précisera M. Merabti.Certains enseignants ont dénoncé son comportement "irrespectueux" à leur égard et ont affirmé qu'ils ne reprendront pas le travail tant que cette enseignante est toujours en place. La mise en cause, Mme Chachoua Farida, enseignante de français, se défend et crie au "complot" et accuse le directeur de l'école de vouloir "me virer par tous les moyens pour embaucher son épouse, qui exerce dans un autre établissement". Mardi, une cinquantaine de parents d'élèves se sont rassemblés devant la DE de Bouira pour que soit mis fin aux fonctions de Mme Chachoua. "Nous ne voulons plus de cette enseignante.Cette dame met en péril l'avenir de nos enfants !" lancera le porte-parole des protestataires. D'autres parents ont apporté leur soutien franc et massif aux grévistes. "Aucun parent ne pourrait soutenir un grève qui menacerait l'avenir des enfants. Cependant, notre conscience nous interpelle, et si nous laissons faire cette pseudo-enseignante, nous serons des parents indignes", ont-ils indiqué. Pour sa part, le directeur de l'éducation de Bouira, sous la pression, a pu "désamorcer" la crise, en décidant de suspendre l'enseignante à "titre conservatoire", tout en promettant de "réétudier" son dossier avant de prendre des mesures "justes et adéquates", s'est-il engagé.R. B.