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Enquête
Le financement du club ne cesse d'alimenter, au quotidien, tous les débats intra-muros. Salaires de joueurs exorbitants, frénésie de dépenses et d'«agents» de joueurs à la période des transferts, opacité entourant la gestion du club ? Durant un mois, nous avons interrogé des élus, dirigeants du club, responsables locaux et consulté certains documents portant sur les sources de financement de l'USMBA.Premier constat : le club a vu ses finances, durant l'exercice 2014, passé du simple au triple. Second constat : cette embellie financière s'avère être complètement en inadéquation avec l'effectif du club tant sur le plan qualitatif et surtout quantitatif.Paradoxe : l'USMBA se retrouve en phase retour avec seulement 15 joueurs de champ seniors disponibles, et ce en l'absence des joueurs Tchami et Niati dont le sort reste une énigme ! Il est utile de préciser que le budget de l'USMBA pour la période 2014 a été porté à plus 35 milliards de centimes, selon nos recoupements, alors qu'il était d'à peine 11 milliards lors du précédent exercice.Les documents déposés pour contrôle et certification auprès du commissaire aux comptes du club ne concernent cependant que le premier semestre de l'année 2014 (phase retour de la DII présidée par M. Benchinoun).Ceux du deuxième semestre (phase aller de la DI présidée par M. Serrar et terminée par M. Amroun), ne l'ont pas été à ce jour. Avec l'entrée en vigueur du décret 14-368 du 25 décembre 2014, la réalisation réglementaire du bilan 2014 se trouve être un élément indispensable pour l'octroi de nouvelles aides des collectivités locales en 2015.Nouvelle règle du jeuLe dit décret subordonne, en effet, toutes les aides aux dépôts de bilans et à la signature d'une convention et d'un cahier des charges. «En conséquence, affirme un dirigeant du club, tout retard dans le dépôt du bilan risque d'amputer le club d'une partie essentielle de ses ressources». «Outre le commissaire aux comptes, les pouvoirs publics disposent de leviers légaux pour contrôler l'argent octroyés par l'Etat», fait remarquer, pour sa part, Nourredine Bechlagem, l'un des actionnaires de la SSA/USMBA. «La priorité accordée par le wali au football, depuis sa nomination en mars 2013, a permis à l'USMBA d'engranger une manne financière inespérée», explique un élu local.D'ailleurs, la désignation de Abdelhakim Serrar à la tête de la SSA/USMBA s'est accompagnée d'un effort financier conséquent. A cette période, le plus gros de ces financements a été consenti par l'APW et l'APC, «instruites» à l'effet de convoquer même des assemblées extraordinaires pour délibérer en ce sens.Ces finances ont, a-t-on constaté, servi essentiellement à faire face aux recrutements de joueurs. Outre que les salaires de ces deniers furent exorbitants, certaines questions demeurent posées, à ce jour, quand au payement réel de certains d'entre eux.Pourtant, l'ex-président Serrar a été catégorique dans ses déclarations en début de saison, affirmant dans un entretien au journal Compétition que «la masse salariale oscille entre 18 millions et 20 millions de dinars, au maximum».240 millions de centimes par moisOr, rien que le joueur camerounais Tigana dont le contrat a été résilié récemment, percevait un salaire de 2,4 millions de dinars par mois, d'après M. Amroun, actuel président du club. L'USMBA, acculé par sa position de reléguable, peut-elle encore se permettre d'ajouter à ses déboires le luxe de fermer ses robinets de financement faute de dépôt de bilan ' Peut-elle encore ajouter à ses charges, déjà importantes, un effectif pléthorique de personnel de soutien surpayé et inopérant ' Et peut-elle se permettre d'autres dépenses en fuyant un hôtel nouvellement réalisé et mis à la disposition du club par l'actuel wali, M. Hattab Mohamed.Incontestablement, l'USMBA est au c?ur d'enjeux le plus souvent extra-sportifs. Quand au simple supporter, il est souvent gavé de rumeurs et d'intox, assistant, perplexe, à des contre-performances sportives itératives. Pire, le football est devenu source de haine et de violence alors qu'il est censé véhiculer des valeurs bien plus nobles.Et il suffit de consulter les réseaux sociaux pour s'en convaincre.




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