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Ennahdha joue les trouble-fête



Ennahdha joue les trouble-fête
Un nouveau round de tractations a été entamé hier par le chef du gouvernement tunisien, Habib Essid, suite aux rejets enregistrés par les partis Ennahdha, le Front populaire et Afek Tounes, de la liste qu'il a proposée vendredi dernier. L'équipe annoncée n'est pas assurée d'obtenir une majorité à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Nidaa Tounes et l'Union patriotique libre (UPL) sont les seules formations représentées au gouvernement et censées le soutenir. Mais elles ne disposent que de 101 voix sur les 109 requises pour obtenir la confiance.Habib Essid a ainsi reçu, lundi après-midi, les secrétaires généraux des principaux partis (Nidaa Tounes, Ennahdha, l'UPL, le Front populaire). Il a reçu hier une large délégation du parti majoritaire, conduite par le président de l'ARP, Mohamed Ennaceur et composée de Taieb Bacouch, Lazher Karoui Chebbi, Mohamed Fadhel Ben Omrane, Hafedh Caied Essebsi, Boujemâa Rmili et Selma Loumi. La rencontre a porté sur les alliances politiques devant soutenir le prochain gouvernement pour assurer sa stabilité.Nouveaux scénariosHabib Essid n'est pas revenu à la case départ, selon le dirigeant de Nidaa Tounes, Lazhar Akremi, nommé à la tête du ministère des Relations avec la présidence de la République et de l'ARP, dans le gouvernement annoncé. «Des technocrates seront remplacés pour répondre aux réticences des partis politiques», a-t-il précisé. Des sources dans l'entourage d'Akremi chuchotent les noms des ministres des Technologies de la communication, démissionnaire, de l'Intérieur, du Tourisme, voire même de l'Agriculture, qui vont être changés.Le nom du juge Nejm Gharsalli, nommé à la tête du ministère de l'Intérieur, est au sein de plusieurs polémiques dans les médias et sur les réseaux sociaux. «Il a aggravé son cas en multipliant les interviews pour essayer de se disculper.Mais, il s'enfonce davantage», estime le politologue, leader de Nidaa Tounes, Néji Jalloul.Le dirigeant de l'UPL, Mohsen Hassen, est également très contesté dans les sphères du tourisme. Par ailleurs, des groupes proches d'Ennahdha sont carrément opposés à la nomination de Khadija Cherif à la tête du ministère de la Femme.Nidaa Tounes et Habib Essid sont donc dans l'obligation de revoir leur première copie pour assurer le plus de stabilité possible au prochain gouvernement. Plusieurs scénarii sont envisageables. Nidaa Tounes et l'UPL espèrent d'abord rallier Ennahdha au soutien de la nouvelle équipe du gouvernement Essid, en intégrant certaines personnalités, choisies par les islamistes, tout en étant des technocrates ou des cadres de l'administration. Lesdites personnes ne font pas partie de la première ligne d'Ennahdha pour ne pas entraver l'engagement pris par Nidaa Tounes, vis-à-vis de ses électeurs, de ne pas s'allier avec Ennahdha.Une autre majorité est possible pour le gouvernement de Habib Essid s'il parvient à rallier le Front populaire ou Afek Tounes, ou les deux à la fois.Une éventuelle éviction de Nejm Gharsalli, le ministre de l'Intérieur nominé, pourrait satisfaire la clique à Hamma Hammami, si Habib Essid continue à ne pas intégrer de nahdhaouis dans l'équipe. Avec Afek Tounes, le problème est plus complexe puisque Yassine Brahim et son groupe sont plutôt enclins à une large alliance comprenant aussi bien Nidaa Tounes qu'Ennahdha.«Je ne veux pas être à la place de Béji Caïd Essebsi», avait dit le politologue Hamadi Redissi, le soir du 26 octobre, lorsque Nidaa Tounes avait obtenu la première place d'une ARP mosaïque. La recherche d'une majorité n'est pas encore évidente. Les perspectives restent floues.Mourad Sellami


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