Algérie

Enlevés par des rebelles touaregs Flou autour du lieu de détention des militaires maliens




Quatre jours après leur enlèvement par les rebelles touaregs, des militaires maliens viennent d'être emmenés au Niger pour être gardés chez les rebelles touaregs du mouvement des Nigériens pour la justice MNJ. L'information rapportée hier par l'AFP, qui cite des sources militaires occidentales, a été cependant démentie, mardi, par le chef du mouvement rebelle touareg nigérien, Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), qui a nié par téléphone à l'AFP avoir reçu des militaires maliens faits récemment prisonniers par des rebelles touaregs maliens. «Nous n'avons aucun prisonnier militaire malien, c'est totalement faux», a déclaré Agaly Alambo, joint par téléphone satellitaire. «Ceux qui veulent vérifier que nous n'avons pas de prisonniers maliens peuvent le faire aisément», a-t-il précisé, ajoutant qu'à ce jour, le MNJ ne détenait que 10 prisonniers, tous militaires nigériens. Selon les sources militaires occidentales citées par l'AFP, une vingtaine de militaires maliens, dont certains sont blessés, ont été emmenés pour être gardés chez les rebelles nigériens du MNJ par les gens de Ibrahim Ag Bahanga, le chef des rebelles touaregs maliens. Ces « militaires maliens retenus par les rebelles ont traversé la plaine de Tamesna dans le nord-est pour regagner le Niger », a poursuivi la même source. Ils font partie d'un groupe de 29 militaires blessés et enlevés le 21 mars dans l'extrême nord du Mali à la suite d'affrontements la veille entre l'armée et les rebelles. Quatre militaires avaient été faits prisonniers le 20 mars au cours de ces accrochages. Sans toutefois donner de précision, le transfert de ces militaires vers le Niger a été confirmé par une source diplomatique à Bamako, citée par l'agence française. Lundi, le gouvernement malien avait affirmé que des bandes touarègues, venues de pays voisins du Mali, avaient appuyé les rebelles touaregs maliens dans leurs dernières attaques. « Les 19 et 20 mars 2008, la bande à Ibrahim Ag Bahanga, appuyée par d'autres bandes touarègues venues de pays voisins du Mali, a attaqué des convois militaires de ravitaillement et posé des mines », a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères Moctar Ouane, lors d'une réunion avec des diplomates en poste à Bamako. Ces violences ont occasionné « mort d'hommes et de nombreux blessés civils et militaires ainsi que la destruction de véhicules civils et militaires », a-t-il ajouté. Il s'agit de la première réaction gouvernementale depuis la reprise des violences la semaine dernière. Le chef de la diplomatie malienne n'a pas précisé qui étaient les pays voisins d'où étaient venus les touaregs et n'a pas non plus fourni de détail sur le total des victimes depuis le début des affrontements entre les rebelles et l'armée dans le nord du pays. « Les actes ainsi posés par la bande à Ibrahim Ag Bahanga constituent une rupture unilatérale de la trêve observée depuis plusieurs mois, suite à d'intenses efforts du président de la République », a souligné le ministre. Ce dernier a signalé que l'attaque perpétrée par le groupe de Ibrahim Ag Bahanga le 21 mars 2008, contre des véhicules et le personnel du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), au cours de laquelle furent enlevés des militaires blessés, constitue une violation flagrante et grave de la convention de Genève. Le ministre a enfin confirmé la tenue à Bamako dans les toutes prochaines semaines d'une conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans la bande sahélo-saharienne. Au Niger, voisin du Mali, les rebelles touaregs du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) s'opposent aux autorités de Niamey depuis février 2007. Il y a moins d'une dizaine de jours, le ministère nigérien de la Sécurité avait annoncé la mort d'un garde républicain et un gendarme dans une attaque lancée par les rebelles touaregs à Banibangou, à environ 200 km au nord-ouest de Niamey. Un autre gendarme a été porté disparu dans l'attaque que le ministère avait attribué à des « bandits armés » à bord de véhicules tout-terrain. Le Mouvement des Nigériens pour la justice, qui a revendiqué ce raid sur son site internet, a précisé dans un nouveau bilan, avoir tué trois éléments des forces de défense et de sécurité. Depuis jeudi, dans l'extrême nord du Mali, au moins huit personnes, dont cinq civils, ont été tuées par l'explosion de mines et 33 militaires enlevés par les rebelles. Aucun bilan n'est disponible sur les combats de samedi entre Tinzaouatène et Kidal, qui ont duré plusieurs heures. Soulignons enfin que les communautés arabe et touarègue des trois régions du nord du Mali ont condamné dimanche les violences de ces derniers jours dans l'extrême nord du pays entre des rebelles touaregs et les forces gouvernementales. «Nous estimons que ces actes de violences sont d'autant plus injustifiés qu'il existe un cadre réel d'expression de toute forme de doléances, d'exigences économique ou sociales grâce à la représentation locale, régionale et nationale de toutes les commuautés ». Les communautés arabe et touarègue ont par ailleurs lancé un appel pressant aux auteurs de ces violences injustifiées pour que celles-ci cessent immédiatement et invité le président Amadou Toumani Touré à persévérer dans la voie du dialogue et de la mesure qu'il a lui même choisie.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)