Algérie

Enjeux d'une crise (I)



Enjeux d'une crise (I)
Ukraine, Venezuela, Syrie... Dans les trois cas, la narration US repose sur les mêmes principes : accuser les gouvernements d'avoir tué leurs propres citoyens, qualifier les opposants de «démocratiques», prendre des sanctions contre les «meurtriers», et en définitive opérer des coups d'Etat.Chaque fois, le mouvement débute par une manifestation au cours de laquelle des opposants pacifiques sont tués, et où les deux camps s'accusent des violences. En réalité, des forces spéciales US ou de l'OTAN, placées sur les toits, tirent à la fois sur la foule et sur la police. Ce fut le cas à Deraa (Syrie) en 2011, à Kiev (Ukraine) et à Caracas (Venezuela). Washington tente ainsi de montrer au monde qu'il est toujours le maître. Pour être plus sûr de lui-même, il a lancé les opérations ukrainiennes et vénézuéliennes durant les Jeux Olympiques de Sotchi. Il était certain que la Russie ne bougerait pas de peur de voir sa fête troublée par des attentats islamistes. Mais Sotchi a pris fin. C'est désormais au tour de Moscou de jouer. Ce que le célèbre écrivain russe Alexandre Soljenitsyne (décédé en 2008) disait des relations russo-ukrainiennes en 1998 : «Que Dieu accorde à l'Ukraine tous les succès dans son développement autonome. L'erreur accablante de ce pays consiste précisément dans cet élargissement à l'excès sur des terres qui jamais jusqu'à Lénine n'avaient été ukrainiennnes : les deux oblasts de Donetsk, toute la ceinture sud de la Novorossia (Melitopol-Kherson-Odessa) et la Crimée.» C'est-à-dire toute la partie sud qui borde la mer d'Azov et la mer Noire. Soljenitsyne parle aussi de la «persécution active de la langue russe par les autorités ukrainiennes», et écrit à propos de l'ukrainien : «En Galicie annexée, par un empoisonnement autrichien, on a fait pousser une langue ukrainienne dénaturée, non populaire, entrelardée de mots allemands et polonais... Même la population ukrainienne ethnique pour beaucoup, ne maîtrise ou n'utilise pas la langue ukrainienne...» «La position antirusse de l'Ukraine est précisément ce dont les Etats-Unis ont besoin. Les autorités ukrainiennes accompagnent complaisamment l'objectif américain d'affaiblir la Russie. Ainsi les choses ont-elles rapidement mûri jusqu'aux «relations particulières de l'OTAN et de l'Ukraine», et jusqu'aux exercices de la flotte américaine en mer Noire. Qu'on le veuille ou non, il vous revient en mémoire le plan de Parvus de l'année 1915 : utiliser le séparatisme ukrainien pour réussir à désorganiser la Russie...» Dans un article intitulé «Le véritable agenda d'Obama», le journaliste Manlio Dinucci explique: «La stratégie de Washington dans le cadre de la crise ukrainienne n'a rien à voir avec ses objectifs affichés : il ne s'agit pas de repousser la Russie, mais d'utiliser celle-ci pour faire peur aux Européens et leur imposer à la fois de s'impliquer plus dans l'OTAN et de se fournir plus en hydrocarbures états-uniens.» Deux objectifs qui visent bien sûr à nuire à la Russie. Tout cela s'inscrit dans un plan d'ensemble dont Obama n'est que l'exécutant docile. (à suivre)


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