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Enfin les mots justes, en attendant les actions justes



Enfin les mots justes, en attendant les actions justes
La pédagogie semble prête à reprendre le poids qui lui sied et à accaparer l'importance naturelle qui est sienne dans l'éducation et l'apprentissage.Ceux qui s'intéressent à l'actualité nationale ont certainement remarqué que dans le domaine de l'éducation nationale, un nouveau discours commence à se faire entendre. Loin des mots creux auxquels certains prenaient un malin plaisir à s'accrocher et à mille lieux de la démagogie de bas étage qui a longtemps servi de gagne-pain à quelques premiers responsables du secteur, des décennies durant, les mots que nous commençons à entendre ces derniers temps ressemblent enfin à des mots. Les discours portent sur l'essentiel et ont réellement pour objet le redressement et l'amélioration du secteur et de l'éducation nationale en soi. Placée au milieu de la préoccupation de la nouvelle ministre, la pédagogie semble prête à reprendre le poids qui lui sied et à accaparer l'importance naturelle qui est sienne dans l'éducation et l'apprentissage.La pédagogie pour chasser la démagogieOn n'entend plus enfin compter le nombre de places pédagogiques inaugurées en début d'une année scolaire tout à fait ordinaire. On ne voit plus bomber le torse des mois durant, en parlant de réformes interminables. Et l'on ne s'engourdit plus l'esprit à suivre de douteux taux de réussite aux différents examens à la fin d'années scolaires trop courtes à cause des grèves qui n'en finissaient pas. Le discours que l'on entend dans le secteur a tout simplement changé et, reconnaissons-le, en bien! Parler de «stratégie d'évaluation pédagogique» est un grand bond qualitatif tant sur le plan du discours que sur celui, combien important, des préoccupations des responsables du secteur. Parler de stratégie d'évaluation pédagogique, c'est souligner toute l'importance à donner au processus d'évaluation dans l'apprentissage des élèves. C'est exprimer une préoccupation légitime concernant les finalités de l'apprentissage lui-même. C'est aussi, et ce n'est pas rien, vouloir hisser l'Education nationale pour la mettre au niveau qui devait être le sien depuis longtemps. S'occuper de la pédagogie c'est chasser la démagogie et, ainsi, le temps des mots justes - qui laissent croire à l'action juste - semble avoir sonné pour ce secteur, dont la détérioration a endeuillé l'esprit chez nous depuis longtemps.Nous osons espérer que cela ne s'arrêtera pas à de simples déclarations d'intention et que le passage de l'intention à l'acte ait lieu dans les meilleurs délais.Mais tirer le monde vers le haut n'a jamais été chose facile. Le confort de la pseudo stabilité qui pue la stagnation, le poids de l'habitude qui vous lie aux montagnes de l'inertie et les illusions procurées par les fausses convictions finissent toujours par essayer d'empêcher les changements, même lorsque ceux-ci sont porteurs d'amélioration. La ministre et son entourage semblent l'avoir compris. On le sent dans certaines allusions faites par Mme Nouria Benghebrit dans son allocution de samedi dernier à Tiaret.Cap sur l'avenirDans le nouveau discours qui se fait entendre à l'Education nationale, le refus de la parcellisation du système scolaire est clair. Tout est lié et rien n'est possible sans une action globale qui vise tout le système éducatif. La première responsable du secteur soutient qu'il est nécessaire d'assurer «une base au primaire, pierre angulaire pour laquelle il faut mobiliser les moyens et l'encadrement compétent (directeurs, enseignants, inspecteurs) et à laquelle doit veiller la direction de l'éducation. Fini l'approche par paliers' Fini la segmentation du parcours des élèves' L'apprentissage semble enfin conçu comme un tout. C'est ce que l'on croit déceler dans le nouveau discours.Dans les pays avancés, l'école est en permanent changement pour pouvoir s'adapter aux spécificités des époques et aux exigences du moment. Longtemps tenue en laisse, sans raison apparente, notre école a marqué beaucoup de retard par rapport à celles d'ailleurs. Elle a connu la rétrogradation et tout le monde vous dira à quel point cela s'est fait sentir sur tous les plans.Aujourd'hui, on parle d'évaluation, de stratégie d'évaluation, de pédagogie. Or, qui dit évaluation pédagogique, dit objectifs pédagogiques car on n'évalue que par rapport à une réalisation d'objectifs. Qui dit évaluation pédagogique dit aussi critères et normes pédagogiques, car aucune évaluation n'est possible sans se référer à une norme, un standard ou un critère. Si telle est la vision des responsables du secteur de l'Education nationale, alors on peut applaudir sans crainte car de cette manière, le cap serait bien sûr l'avenir.Certes, cela ne se fait pas en deux jours. On ne voudrait pas revenir au temps où les choses étaient expédiées en s'accrochant aux apparences, jamais à l'essentiel et en s'accrochant à la forme, pas au contenu. Le changement exige du temps, donnons le lui donc!Entre-temps, apprenons donc à mettre en place ces fameux objectifs d'apprentissage, apprenons à les choisir clairs, simples et surtout évaluables. Apprenons à reconnaître et surtout à évaluer les résultats d'apprentissage. Evaluons le processus, évaluons le produit. Mettons en place une assurance qualité pour permettre aux choses de se poursuivre dans le temps. Hissons les normes, élevons le niveau, ce n'est qu'alors que nous pourrons redonner l'ambition à notre école, ce n'est qu'ainsi que nous pourrons redonner le goût de l'ambition à nos élèves, à nos enfants. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons redresser le pays, car lorsque l'éducation va, tout va!


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