Algérie - Revue de Presse

Parce que leur corps frêle ne pouvait les aider à fuir et résister devant les effrayantes vagues du tsunami des côtes de l?Asie du Sud, les enfants ont payé le tribut le plus lourd à la catastrophe. Des dizaines de milliers ont péri dans ce drame qui n?a laissé aux rares survivants qu?un regard effaré, figé dans le désespoir. Fragilisés par l?absence de nourriture et d?abri, d?autres enfants, par millions, sont condamnés à être les premiers à subir le terrible fléau des maladies nées dans le sillage du tsunami. Et s?ils arrivent malgré tout à se maintenir en vie, leur état psychologique sera tellement dégradé qu?il leur fermera pour longtemps la porte de l?équilibre d?une vie d?adulte. Mais s?ils ont subi ce sort, c?est qu?ils sont d?abord le produit de la misère et du dénuement d?une région du monde réduite à survivre d?une pêche archaïque ou des retombées dérisoires d?un tourisme de luxe conçu uniquement pour le profit des multinationales des loisirs et pour le plaisir des gens riches. C?est une zone typique du tiers monde, survivant des expédients de la division internationale du travail à laquelle se sont accommodées les autorités politiques. Si celles-ci sont dépassées par l?essor démographique et l?insuffisance de ressources, elles ne se distinguent pas particulièrement par de la bonne gouvernance. En témoigne la mauvaise prise en charge des effets du tsunami, notamment aux premiers jours. Comme dans nombre de contrées de pays sous-développés, ce sont les ONG qui ont accompli la travail le plus remarquable, surtout en direction des enfants et des femmes, une tâche toutefois tributaire des moyens financiers de l?aide internationale. Remarquable actuellement, celle-ci risque néanmoins de ne pas résister à l?epreuve du temps, une fois attenué le premier choc. Déjà, au niveau des médias et dans les interventions politiques des pays occidentaux, le regard se focalise davantage sur leurs touristes, morts, disparus ou rescapés que sur les populations locales. Et la seule institution en mesure de prévenir toute dramatique dérive est l?ONU dont il faut relever, jusque-là, la mobilisation exceptionnelle. Elle doit poursuivre son travail en mobilisant le maximum de fonds et en appuyant puissamment l?UNICEF, organisation qui ?uvre en faveur de l?enfance. Une tâche colossale attend celle-ci : s?attaquer aux deux fléaux qui suivent les tragédies : l?indifférence et la fatalité.

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