Algérie - Revue de Presse


Le rude combat de Nadia A L?histoire que vit Nadia Ali, une jeune fille de 27 ans, est celle de milliers d?enfants de l?assistance. Une fois leur maturité atteinte, ils sont livrés d?une façon inhumaine à l?exploitation, la rue, la délinquance, la prostitution. Rares sont ceux, membres de cette catégorie de citoyens, qui échappent à ce « destin » auquel le « tuteur » qu?est le ministre de la Solidarité nationale n?accorde aucune attention. Nadia fait partie des rares exceptions issues de l?assistance qui veulent forcer le destin. Depuis des mois, elle n?a pas cessé de frapper à toutes les portes, y compris celle du « doctor ». A Alger où elle a grandi et à Annaba où elle a décroché un poste de travail, elle sollicite toutes les bonnes volontés, les âmes charitables. Elle combat aussi contre ceux qui veulent lui en imposer ou qui veulent lui rappeler sa fiche « née de mère et de père inconnus ». Un salaire modeste lui a suffi pour connaître un début de bonheur. Elle croit qu?un rayon de soleil illumine enfin son destin. Il lui reste le petit toit, même une petite pièce, pour que son bonheur soit complet. Cette aspiration est apparemment incomprise par tous ses interlocuteurs décideurs dans les structures de la République. Il faut dire qu?avec sa taille longiligne, sa beauté physique et physionomique à rendre jaloux les plus beaux mannequins de réputation mondiale, des gestes étudiés et le verbe posé, Nadia ne laisse pas insensible. Ses pérégrinations à travers les différentes administrations lui ont permis de constater l?extinction des compétences et la multiplication des inaptes à des postes de responsabilité. Elle a eu à vivre le regard fait de vice et d?arrière-pensées de plusieurs de ses interlocuteurs. Dans ses multiples appels au secours, Nadia a pu relever la vraie nature de ceux qui gèrent les enfants de l?assistance. Elle a aussi constaté l?indifférence, la compassion intéressée et surtout l?hypocrisie ambiante qui animent certains responsables des structures du ministère de la Solidarité nationale. Dans le regard souvent désespéré et parfois plein d?espoir de Nadia, on sent le refus d?accepter le rôle de cobaye consentant d?une expérience sociale frappée par un virus increvable qu?est l?enfance assistée. De son adolescence ponctuée de jours et de longues nuits à faire la femme de ménage chez la famille d?adoption, Nadia a gardé une description précise de souffrance et de malheur chaque fois renouvelée. La révolte de cette jeune fille qui ressemble à une gazelle rebelle qui ne veut pas plier sous les coups du destin, s?exprime par des sarcasmes. Ces derniers sont destinés à l?endroit des auteurs des injustices innombrables qu?elle a vécues au siège du ministère de la Solidarité nationale et dans les services de la daïra de Annaba. Face à l?incompréhension des uns et une apparence de pitié des autres, Nadia est devenue en quelques années une encyclopédie d?expressions très exceptionnelles, d?audaces verbales tranchant superbement avec la tonalité générale de ses propos. Elle n?a toujours pas son petit chez-soi. Nadia est provisoirement hébergée dans une résidence universitaire. Elle sait que dans ce pays « mon Algérie » comme elle le dit avec sa voix mélodieuse, il y a des hommes et des femmes au grand c?ur. « C?est à ceux-là que j?adresse mon cri pour un petit logement pour vivre comme toutes les jeunes filles de mon âge sans avoir à baisser les yeux », dira t-elle sur un ton plein d?espoir.


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