Encourager le dépistage précoce pour éviter les complications

Cette journée a été mise à profit par les spécialistes pour lancer un défi, celui d'accompagner les personnes atteintes de cette maladie chronique et de veiller à l'aspect préventif par le biais des actions de sensibilisation.Saisissant l'opportunité de la Journée mondiale de lutte contre le diabète qui a coïncidé avec la date du 14 novembre de chaque année, les spécialistes dans la wilaya d'Aïn Témouchent ont pris à bras-le-corps une vaste opération de sensibilisation qui a ciblé le grand public sur cette maladie, ses risques et ses conséquences, ainsi que les stratégies que l'on doit mettre en ?uvre pour la prévenir et la traiter.
Un seul leitmotiv a caractérisé ce travail dans la mesure où médecins spécialistes, généralistes, paramédicaux et psychologues se sont donné le mot pour privilégier l'obligation du dépistage précoce pour éviter toute complication qui peut résulter de cette maladie chronique. Dans la wilaya d'Aïn Témouchent, les chiffres font état de plus de 15 000 diabétiques dont plus de 150 enfants.
Cette année "L'accès aux soins du diabète" est le thème choisi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et qui restera valable jusqu'en 2023 du fait qu'un grand nombre de personnes n'a toujours pas accès aux produits de diagnostic, aux médicaments et aux dispositifs de suivi et d'accompagnement qui peuvent aider à la prise en charge du diabète.
Cette journée a ainsi été mise à profit par les spécialistes pour lancer un défi, celui d'accompagner les personnes atteintes de cette maladie chronique et de veiller à l'aspect préventif par le biais des actions de sensibilisation. Les personnes atteintes de diabète courent aussi un risque plus élevé de développer les symptômes graves de la maladie de la Covid-19.
À ce titre, le Dr Abdelghani Belafdaoui, diabétologue et spécialiste en médecine interne, a indiqué que trois maisons des diabétiques existent dans la wilaya. Elles sont implantées respectivement au chef-lieu de wilaya, à Hammam Bou-Hadjar et à Béni Saf, alors que l'ouverture d'une autre maison est prévue tout prochainement dans la commune d'El-Amria et dont l'objectif premier n'est autre que celui d'être plus près du malade.
"En tant que médecin, je préconise l'accompagnement, qui est très important, avant tout début de soins, et ce, dans l'intérêt du malade, afin d'éviter toute complication qui pourrait engendrer des conséquences dangereuses. Personne n'ignore que parmi ces complications figurent celles qui atteignent directement la vue lorsque le diabète est déséquilibré, avant d'atteindre les autres organes dont le c?ur, les reins et le pied", a précisé le Dr Belafdaoui, qui ajoute : "Nous faisons le maximum pour éviter l'amputation lorsqu'il s'agit du pied diabétique." "Il y a des malades qui, une fois éloignés de nos structures, refusent l'utilisation de l'insuline. Le problème n'est pas chez le malade lui-même, mais chez son environnement immédiat", a-t-il conclu.
D'où la sensibilisation qui restera de mise. Dans le même sillage, l'EPSP de Béni Saf vient de lancer une caravane composée de médecins, d'agents paramédicaux et de psychologues qui sillonnera, durant tout ce mois de novembre, l'ensemble des régions éloignées de son territoire de compétence pour faire connaître les risques du diabète et l'importance du dépistage précoce.
Selon Nouria Belarbi, la directrice de cet établissement, pour la seule année 2021, les différentes structures qui lui sont rattachées ont enregistré pas moins de 187 nouveaux cas de diabète dont 113 femmes.
De son côté Karim Horche, psychologue à l'EPSP d'El-Amria, qui est intervenu lors de la journée de formation sur le diabète au profit du personnel médical organisée, mardi dernier, à l'EHS Dr-Benzerdjeb, s'est basé sur le comportement des personnes qui ont appris qu'elles étaient atteintes de la Covid-19.
Leur frayeur a été telle qu'elles ont développé un diabète. L'intervenant a, en outre, abordé le thème consacré à l'hygiène alimentaire, notamment chez les enfants obèses aux formes graves parmi les patients diabétiques hospitalisés pour cause de Covid, à l'hygiène de vie avec la pratique du sport, aux complications et au changement de comportement pour les nouveaux diabétiques avec la nécessité d'un accompagnement par un psychologue.
Enfin, les spécialistes continuent d'exhorter les personnes atteintes de diabète à se protéger contre les formes graves de la Covid-19 en se faisant vacciner contre cette maladie dès que possible.

M. LARADJ